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MessagePosté : ven. 29 avr. 2011, 17:33 
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Il va de soi que je suis en total accord avec tout ce qui permettrait de réduire/supprimer les réseaux mafieux qui exploitent des jeunes femmes pour en faire des esclaves, c'est intolérable, et c'est une honte pour nous tous que nous ayons laissé ce phénomène se développer ainsi en France. Et d'une certaine manière tordue la loi Roselyne quand elle dit que s'il n'y avait pas de clients il n'y aurait pas de prostituées-esclaves a en partie raison, c'est une activité commerciale répondant à l'offre et la demande, mais la manière doctrinaire et bien pensante proposée pour y parvenir est une imposture en vue de restaurer un ordre moral.

Le rapport d’information en conclusion des travaux d’une mission d’information sur la prostitution en France, http://www.assemblee-nationale.fr/13/rap-info/i3334.asp (préférer la version pdf beaucoup plus ”agréable” à lire) il comprend 383 pages, et je me suis tout tapé.

Idée de départ comme on pourrait s’en douter résolument abolitionniste, se veut un complément de la loi contre le racolage passif avec à terme l’élimination totale de la prostitution en France.

Axiome : le corps humain n’est pas ”patrimonial”, c’est à dire qu’il ne vous appartient pas, que toute vente ou location de son corps est une violence intolérable. La notion de prestation de service est absolument écartée, parce que la prostituée est allongée immobile pendant que ce salaud de client utilise son vagin pour se vider. Toutes les prostituées sont des victimes, et la prostitution libre n’existe pas.

Ce rapport n’est pas inutile, car pour montrer à quel point il est objectif, il pointe clairement les dysfonctionnements de la police, de la justice et de la réinsertion, grosso modo tout est à peu près prévu dans les lois existantes, mais pas ou mal appliquées.

Le plus grand flou règne sur les chiffres. C’est pourtant un travail très élaboré et qui se veut exhaustif, mais comme on peut s’en douter il répond à un objectif précis et est clairement de parti pris. Un exemple 200 personnes interrogées seulement 10% de prostituées mais surtout d’ex-prostituées qu’ils appellent les “pleureuses“ tellement elles sont sorties de là mal dans leur peau, elles ont été interrogées dans les locaux du NID et on ne peut guère être optimiste sur l’impartialité des intervenants. La prostitution traditionnelle de rue est maintenant de 80 à 90 % le fait d’étrangères (pays de l’est et Afrique) toutes quasi sans exception pour celles de l’est, mises sur le trottoir par des réseaux mafieux hyper violent pratiquant un conditionnement d’une extrême violent physique et psychologique sur leur “protégées“ les réseaux africains sont plus dans le genre aide à la famille avec recrutement des nouvelles par les anciennes de retour au pays. Les Chinoises maintenant nombreuses ne sont pour la plupart pas sous la dépendance des réseaux mais utilisent ce moyen pour payer leur passage et aider la famille restée en Chine. La prostitution masculine représente 10 à 20 % de l’ensemble pour une clientèle très masculine

On trouve dans ce rapport :

Une grande découverte qui va étonner tout le monde : la motivation de celles/ceux qui se livrent à la prostitution ? Ils le font pour de l’argent. A mon sens ce détail avait échappé à tout le monde avant que nos chers députés ne s’en aperçoivent.

La prostitution des mineurs est quasi inexistante mais quasi tous ceux/celles qui se prostituent dans la rue étaient mineures quand elles ont commencé, cherchez l’erreur. Mais même si elle n’existe pas il faut la combattre

La prostitution étudiante est elle aussi quasi inexistante et tout à fait ponctuelle avec pourtant des différences d’estimations allant de quelques centaines à quelques dizaines de milliers, idem que pour les mineurs, elle n’existe pas mais il faut la combattre.

L’exemple suédois est une réussite, quasi plus de prostitution visible. L’exemple hollandais une catastrophe tellement les filles sont sous la coupe des réseaux et ne parlons pas de l’Espagne où les députées n’ont pas été admises dans le bordel que leurs collègues masculins ont pu visiter, ce qui les a prodigieusement dépité les députées.

Il faut préciser que seule une minorité de personnes transgenres recourt à la prostitution. Mais les motifs de l’entrée dans la prostitution sont liés à l’exclusion sociale dont elles sont victimes et à la stigmatisation profonde dont ces personnes font l’objet dans notre société. Ça je le crois volontiers

D’après la commission, l’argument selon lequel « je ne suis bonne qu’à ça » est le leitmotiv des personnes en situation prostitutionnelle.

Continuellement un amalgame est fait entre les victimes des réseaux et les prostituées “ordinaires“ double vie, poids du secret, difficulté à vivre une relation amoureuse, mal au ventre avant d’aller au boulot (France Télécom ?) Et tout un catalogue des misères que ces personnes supportent, tuberculose pour celles qui officient dans la rue, SDF ou chambre à plusieurs dans des conditions insalubres, pas de chauffage, pas de soins. Ou bien il est très difficile de sortir de la prostitution à cause de l’argent rapidement gagné et de la difficulté qui existe à réduire son train de vie. Le problème des escorts (la plupart hors réseaux) est qu’elles gagnent trop d’argent et que ça devient une drogue. En parlant de drogue, les tableaux qui sont donnés en fin de rapport montrent que la consommation n’est en rien exceptionnelle dans cette population sauf parmi les prostitués hommes. Trav et trans semblent en majorité épargnés. Drogué/e/s ils le sont tous malgré tout :
Citation :
L’exposition récurrente à une situation de stress répétée conduit en effet le corps à produire des substances semblables à la morphine et à la kétamine, qui assurent alors une forme de disjonction et d’anesthésie physique et émotionnelle. Le cerveau, confronté à une situation violente, produit donc des drogues dures qui conduisent à un état dissociatif.
C'est passablement long et il est difficile de résumer en quelques lignes les 380 pages, je reviendrai plus tard sur le contenu de ce que nos élus ont pondu.

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MessagePosté : ven. 29 avr. 2011, 23:00 
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Citation :
Le rapport d’information en conclusion des travaux d’une mission d’information sur la prostitution en France, http://www.assemblee-nationale.fr/13/rap-info/i3334.asp (préférer la version pdf beaucoup plus ”agréable” à lire) il comprend 383 pages, et je me suis tout tapé.
georline, Premier de la promotion Grand Masochiste Vassilien du printemps 2011 !

Bravo pour le boulot, en tout cas… Je relèverais juste :
Citation :
Axiome : le corps humain n’est pas ”patrimonial”, c’est à dire qu’il ne vous appartient pas, que toute vente ou location de son corps est une violence intolérable. La notion de prestation de service est absolument écartée, parce que la prostituée est allongée immobile pendant que ce salaud de client utilise son vagin pour se vider. Toutes les prostituées sont des victimes, et la prostitution libre n’existe pas.
Notre corps ne nous appartient pas ? Il est à qui, alors ? À la société ? Aux patrons du CAC40 ? Qui ne se privent d’ailleurs pas d’en louer de sacrées quantité, de corps humains (ben oui, c’est quoi, le salariat, sinon une location du corps humain – certes, rarement de ses parties sexuelles, mais quelle différence ?).

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« La liberté signifie la responsabilité. C’est pourquoi la plupart des hommes la craignent. »
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« des hommes » au sens « êtres humains », hein (sacrée langue française ;) ) !


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MessagePosté : sam. 30 avr. 2011, 01:12 
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Citation :
Notre corps ne nous appartient pas ? Il est à qui, alors ? À la société ? Aux patrons du CAC40 ? Qui ne se privent d’ailleurs pas d’en louer de sacrées quantité, de corps humains (ben oui, c’est quoi, le salariat, sinon une location du corps humain – certes, rarement de ses parties sexuelles, mais quelle différence ?).
Roselyne elle a dit non, ce n'est qu'une parmi d'autres acrobaties intellectuelles :mrgreen:

Allez, j'en rajoute une couche
Citation :
Cependant, l’objectif final de l’abolitionnisme est bien de décourager la prostitution autant que possible, comme en témoigne le préambule de la convention des Nations unies de 1949 : « la prostitution et le mal qui l'accompagne, à savoir la traite des êtres humains en vue de la prostitution, sont incompatibles avec la dignité et la valeur de la personne humaine et mettent en danger le bien-être de l'individu, de la famille et de la communauté ». Le respect des libertés individuelles impose toutefois de ne pas réprimer l’exercice de cette activité. En effet, selon la doctrine abolitionniste, « la prostitution personnelle et privée ne relève que de la conscience et n’est pas un délit ». La prostitution, loin d’être reconnue, est simplement tolérée par l’État, lorsqu’elle n’est pas exercée sur la voie publique. Non réprimée, la prostitution est donc licite dans le cadre abolitionniste.
Donc on a le droit, mais nous verrons plus loin la perversion des moyens utilisés pour que ce droit soit réprimé.
Citation :
Certaines personnes auditionnées, qui sont parmi les mieux informées sur le monde de la prostitution, (sic) estiment que « l’entrée dans la prostitution n’est jamais libre » (...) « [La prostitution] ne saurait être analysé[e] en termes de libre choix. » (...) la prostitution, bien qu’exercée librement et de façon indépendante, ne constitue jamais un choix parfaitement éclairé. Les représentants des associations de santé communautaire, s’ils ont expliqué que toutes les personnes prostituées n’étaient pas sous la coupe d’un réseau ou d’un proxénète, n’ont cependant jamais affirmé que l’entrée dans la prostitution pouvait résulter d’un choix réellement libre et éclairé.
elles n'ont jamais dit le contraire non plus.
Citation :
La porte-parole du Mouvement du Nid, a indiqué que la longue expérience de son mouvement avait permis de recueillir de nombreux témoignages et récits de vie permettant d’affirmer que la prostitution constitue toujours une violence, même si elle est parfois revendiquée. (...) on se rend compte du chemin qu’il reste à parcourir pour faire reconnaître la relation entre une prostituée et son client comme une violence, quel que soit le consentement. La justification de la prostitution, comme nous l’avons montré, repose sur un univers mental archaïque, qui voit les besoins sexuels des hommes comme irrépressibles et leur satisfaction comme une nécessité sociale.
Comment leur faire comprendre que si des hommes (et dans une moindre mesure des femmes) sont prêts à payer pour avoir des relations sexuelles, il se trouvera toujours une personne prête à accepter cet argent. Choisir d'y voir une violence dans le cas d'une prostitution volontaire ressemble beaucoup au discours des missionnaires allant convertir ces pauvres sauvages qui ne savent pas ce qu'ils font.
Citation :
La garantie des droits fondamentaux des personnes prostituées nécessite de prendre en compte une double préoccupation. Il est nécessaire, d’une part, de les garantir dans le cadre de l’exercice de la prostitution. Les personnes prostituées doivent être reconnues comme des sujets de droit à part entière, sans que leur activité puisse être considérée, en quoi que ce soit, comme un obstacle à l’exercice de leurs droits. D’autre part, il faut garantir, par la mise en œuvre d’un accompagnement intégral, l’existence d’alternatives crédibles à la prostitution.
Quand je vous le disais qu'il n'y a pas que des bêtises là-dedans, mais en dehors de déclarations de principe et de vœux pieux on en est aux yaka, Fôkon.
Citation :
(...) évoqué la notion d’«alternatives crédibles » pour décrire l’ensemble des protections à mettre en œuvre afin de faciliter la sortie de la prostitution. Ces alternatives doivent prendre en compte la spécificité du parcours des personnes prostituées, qui peuvent avoir « plusieurs années de vide dans leur CV » et dont la réinsertion peut entraîner une baisse considérable de leurs revenus. « Il convient de tenir compte du fait que la prostitution est une activité lucrative génératrice de profits. Dès lors, il est impossible d’envisager un arrêt net de cette activité en contrepartie des seules aides sociales » (...) Cette assistance et cette aide « assurent au moins un niveau de vie leur permettant de subvenir à leurs besoins en leur fournissant notamment un hébergement adapté et sûr, une assistance matérielle, les soins médicaux nécessaires, y compris une assistance psychologique, des conseils et des informations, ainsi que des services de traduction et d’interprétation, le cas échéant. » La directive fournit donc un cadre minimal aux mesures d’assistance que les États doivent mettre en œuvre pour les victimes de la traite ainsi que pour les personnes pour lesquelles des motifs raisonnables laissent penser qu’elles le sont. Les besoins des personnes prostituées qui souhaitent sortir de la prostitution sont pour partie similaires, même si elles n’ont pas été victimes de la traite.
C'est là que le bât blesse (au passage nouvel exemple d'amalgame entre les victimes de la traite et les personnes prostituées volontairement) autant il me semble possible qu'une fille qui sort des griffes des mafieux de l'est pourrait se contenter pour un temps du RSA et de cours de français, autant je vois mal celui/celle qui tire un revenu confortable de son activité s'en contenter.
Citation :
Améliorer le dispositif d’hébergement et de logement des personnes prostituées et des victimes de la traite en :
– indiquant par voie de circulaire que ces personnes font partie des publics prioritaires pour l’accession au logement social
– finançant l’achat d’appartements par les associations spécialisées.
Je vous fais un commentaire ou vous imaginez tous seuls les réactions de la presse bien pensante à ce genre de priorité?

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MessagePosté : sam. 30 avr. 2011, 07:52 
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Une seule affirmation (je dis bien une seule) permet de réduire à néant toute une partie de ce rapport pré-orienté à charge dès le départ, c'est celle-ci

Le rapport a "oublié" de parler des dominatrices professionnelles

Et pour cause... en parler c'est embêtant quand on veut ensuite parler de
- la violence faite aux femmes
- la rapport machiste de la prostitution
- la pute passive à qui on refuse la notion de prestataire de service.
- to be continued :roll:

Et sinon comme d'habitudes les principales interessées n'ont pas été entendues....

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Elle était tellement plate que je me suis demandé si elle n'avait pas laissé ses seins au vestiaire...


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MessagePosté : sam. 30 avr. 2011, 10:58 
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Citation :
Une seule affirmation (je dis bien une seule) permet de réduire à néant toute une partie de ce rapport pré-orienté à charge dès le départ, c'est celle-ci
Le rapport a "oublié" de parler des dominatrices professionnelles Et pour cause... en parler c'est embêtant quand on veut ensuite parler de
- la violence faite aux femmes
- la rapport machiste de la prostitution
- la pute passive à qui on refuse la notion de prestataire de service.
Et sinon comme d'habitudes les principales interessées n'ont pas été entendues....
Je n'y avais pas pensé, mais c'est très vrai
Citation :
L’enquête menée sur les clients de la prostitution a marqué la fréquence de la consommation de produits pornographiques par ces derniers. Ainsi, 65 % d’entre eux auraient eu recours à la pornographie avant d’acheter des services sexuels. Mise en relation avec la faiblesse de l’éducation sexuelle dans notre système éducatif, la pornographie constitue très souvent la première approche de la sexualité, notamment pour les clients. La pornographie peut donc être vue comme « une étape fréquente du processus de devenir-client ». Les demandes des clients en matière de pratiques sexuelles seraient également liées à l’évolution de la pornographie.

En souhaitant qu’une réflexion s’engage en matière de pornographie, la mission n’est à l’évidence pas animée par la volonté d’imposer un nouvel ordre moral sexuel. Elle estime cependant que notre société gagnerait à s’interroger sur le modèle dominant de sexualité qu’elle véhicule et sur ses effets sur l’égalité de genre. Il ne s’agit aucunement de refouler la sexualité mais, au contraire, de lutter contre les préjugés qui l’entourent en promouvant et en diffusant l’information, notamment à l’école.
La prochaine croisade? Si on réfléchi 2 minutes sur le recours à la pornographie, c'est le contraire qui serait étonnant, la pornographie n'est pas une incitation à avoir recours à des prostitué/e/s, mais un moyen de s'en passer, ou d'espacer ces recours.

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 Sujet du message : La Suède, l'exemple à suivre
MessagePosté : lun. 02 mai 2011, 23:23 
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Citation :
(...), la prostitution de rue, tant en valeur absolue que relative, a fortement augmenté aussi bien au Danemark qu’en Norvège, deux pays comparables à la Suède. Elle a ainsi été multipliée par plus de trois en Norvège entre 1999 et 2008 et par plus de deux au Danemark entre 2003 et 2008. En conséquence, ces deux pays connaissent des taux de prostitution de rue par habitant qui sont cinq à six fois supérieurs à ceux de la Suède.

L’exemple comparé de la Suède, de la Norvège et du Danemark est à ce titre instructif, seule la Suède ayant évité une explosion de ces formes de prostitution depuis dix ans. Pénaliser les clients permettrait donc d’écarter une grande partie des réseaux de la France

D’ailleurs, on ne saurait accuser la Suède, et plus largement les pays nordiques de promouvoir un nouvel ordre moral, notamment en matière sexuelle, alors qu’ils ont été à la pointe de la libération en ce domaine dans les années 1970.
La Suède dont se gargarisent nos chers députés est l'exemple parfait. La prostitution tant "de rue" que sur internet est maitrisée contrairement à ces mauvais élèves, le Danemark et la Norvège, ces incapables !!!!!

Vous avez regardé dernièrement une carte du nord de l'Europe? Eh bien comme par hasard les 2 pays cités où la prostitution a doublé ou triplé sont les plus proches voisins de la Suède. Les Suédois continuent autant à aller voir les putes, il faut juste faire quelques kilomètres de plus pour ça. Le rapport ne parle pas des pays baltes, mais gageons que la prostitution a là aussi augmenté.

Qu'en est-il donc de la lutte contre les réseaux mafieux? Rien, ils se sont déplacés pour continuer leur business dans la ville d'à côté, je n'appellerais pas cela une victoire, sinon celle de l'hypocrisie.

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MessagePosté : lun. 02 mai 2011, 23:56 
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Citation :
Sur un plan juridique, il ne saurait être reconnu de droit à une vie sexuelle. En effet, pour qu’il soit effectif, le titulaire d’un droit doit pouvoir le faire valoir par le biais d’une procédure auprès d’une personne qui est débiteur de ce droit. (…) De surcroît, on voit mal pourquoi ce droit serait limité aux seules personnes en situation de handicap et à certaines d’entre elles en particulier. on a souligné le risque de discrimination qu’il y aurait à réserver ce droit à certaines catégories de personnes handicapées ou aux seules personnes handicapées. Il faudrait en effet déterminer à quels types de personnes en situation de handicap cette assistance est destinée. Peut-elle bénéficier aux personnes souffrant d’un handicap mental, comme en Suisse ? Doit-elle être réservée aux handicaps physiques qui empêchent un contact avec son propre corps ? D’autre part, d’autres personnes pourraient faire valoir ce droit à une vie sexuelle, comme les personnes incarcérées et les personnes âgées ou célibataires. On voit mal, s’il devait être reconnu, pourquoi ce droit ne concernerait que les personnes en situation de handicap ou certaines d’entre elles.
Avoir une vie sexuelle, malgré ce qui est dit plus haut est un droit quand on est valide. Une personne incarcérée, âgée ou célibataire jouit de ce droit, même quand c'est réduit à la masturbation, mais qu'en est-il de ceux qui ne peuvent même pas avoir cela?
Citation :
Le ménagement d’une exception à la législation en matière de proxénétisme constituerait également une stigmatisation des personnes handicapées, dont la situation serait considérée comme tellement problématique qu’elle justifierait l’instauration d’une exception juridique. L’exemple a été cité de la femme d’un assistant sexuel, qui accepte volontiers que son mari exerce cette activité à l’égard d’une personne handicapée, mais qui ne le tolèrerait pas vis-à-vis d’une personne valide. Ce discours qu’on peut juger empreint de pitié ne tend pas à reconnaître l’humanité de la personne en situation de handicap.
Pour toutes ces raisons, il ne saurait être envisageable, pour la mission d’information, de reconnaître une exception législative au proxénétisme au profit de l’assistance sexuelle.
C'est pour leur bien, afin qu'ils ne soient pas stigmatisés à cause de leur handicap, il demeure interdit d'aider un/e handicapé/e à éprouver une jouissance qui pourrait embellir sa vie. Je suppose qu'ils seront nombreux à remercier le législateur pour autant de gentillesse à leur égard.
Citation :
La prostitution permettrait également de répondre à la misère sexuelle dans laquelle sont plongés certains hommes. Mais, plus de deux tiers des clients de la prostitution sont ou ont été en couple, et près de la moitié sont des pères de famille. Ce n’est pas là l’idée que l’on se fait de la misère sexuelle ! Par ailleurs, on entend souvent que la prostitution soulagerait les maux psychologiques de certains. (...) Ce n’est pas un réconfort moral que les personnes prostituées amènent au client. Enfin, la prostitution libre n’existe pas. Une contrainte préside toujours au choix de la personne.
Un pékin lambda ne pourrait pas connaitre la misère sexuelle? Quelle drôle d'idée! Je crois, mais ce n'est qu'une opinion personnelle, que contrairement aux affirmations ci-dessus, la recherche d'un peu de chaleur humaine entre pour beaucoup dans la motivation des clients, et que dans ce cas, tirer un coup devient la justification de l'acte, car sinon ce serait reconnaître qu'on est malheureux.
Comme toujours sont répétées à l'envie les affirmations gratuites Enfin, la prostitution libre n’existe pas. Une contrainte préside toujours au choix de la personne.

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MessagePosté : mar. 03 mai 2011, 06:53 
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Citation :
Enfin, la prostitution libre n’existe pas. Une contrainte préside toujours au choix de la personne.
Et d'ailleurs la vocation de caissière de super marché n'existe pas. Une contrainte financière préside toujours a ce choix. Il faut donc supprimer les caissières de supermarché... :D

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MessagePosté : mar. 03 mai 2011, 15:36 
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Citation :
Le bilan de l’incrimination du racolage passif est aujourd’hui plutôt mitigé au regard des deux objectifs initialement poursuivis, « mettre un terme au trouble causé à l’ordre public par la prostitution visible et priver le proxénétisme de sa source de profit pour faire ainsi échec à la traite des êtres humains ».
Citation :
Concernant la répression des troubles à l’ordre public, des effets positifs ont été enregistrés pendant les deux premières années d’application du nouveau dispositif pénal. (…) les résultats ont été, les premières années, spectaculaires : une très forte diminution de la prostitution de voie publique a pu être constatée. Cela était lié à la définition d’une politique pénale claire et progressive : les personnes interpellées pour racolage recevaient d’abord un rappel à la loi, avant d’être convoquées devant un juge, puis déférées et condamnées en cas de nouvelle récidive. Mais, comme il a été indiqué par des policiers à la mission, cette politique s’est ensuite grippée. Le taux de déferrement, satisfaisant au début, a continuellement baissé, pour devenir finalement quasi-nul. Mais le découragement policier tient aussi au fait que cette infraction, aux contours flous, est difficile à établir, comme l’a indiqué un procureur de la République. Ainsi, la tenue vestimentaire ne suffit pas à caractériser le délit. De fait, la majeure partie des procédures en matière de racolage est aujourd’hui déclenchée par des plaintes émanant des riverains, (…)
un exemple, la définition du délit est à géométrie variable selon les juges, ainsi le port d'une nuisette rose assise à l'arrière (visible) de sa camionnette est du racolage passif, mais stationner au volant d'une voiture dans une rue habituellement fréquentée par des prostituées l'est également suivant les tribunaux.
Citation :
Les effets indésirables de l’incrimination du racolage passif. Certains ont pu voir, dans l’incrimination du racolage passif, un dévoiement inopportun des principes de notre droit pénal. En effet, le raisonnement est quelque peu tortueux qui conclut que la pénalisation des personnes prostituées a en réalité pour but de les protéger. Toutefois, plusieurs autres critiques sont adressées, sur un plan pratique cette fois, à l’incrimination du racolage passif.
Mais non puisque c'est pour leur bien.
Citation :
La prostitution, loin d’avoir disparu, se serait seulement déplacée géographiquement (…). Ainsi, selon la Commission nationale consultative des droits de l’homme, cette infraction a entraîné un déplacement des personnes prostituées, sans pour autant engendrer de baisse substantielle de la prostitution. L’incrimination du racolage a conduit les personnes prostituées à déserter les centres villes et les lieux traditionnels de prostitution et à se disperser en zones périurbaines. Par exemple, certaines personnes prostituées exerçant auparavant à Paris même se trouvent désormais aux alentours de Dreux, en Seine-et-Marne ou dans la forêt de Saint-Germain-en-Laye.
Citation :
Les personnes prostituées, isolées en périphérie des zones urbaines, sont exposées à des risques plus élevés de violences et d’agressions. Les personnes prostituées sont contraintes de pratiquer leur activité dans des zones isolées, ce qui les met à la merci de clients violents. De façon générale, les situations de violence et d’exploitation ont été exacerbées par l’incrimination du racolage passif. (…) on constate également une augmentation du nombre d’agressions dont les personnes prostituées sont victimes, notamment aux abords des routes de Seine-et-Marne, où certaines racolent depuis l’entrée en vigueur du nouveau délit.
Les personnes prostituées prennent plus de risques(…). La peur d’être arrêtées par la police les conduit à réduire considérablement le temps de négociation avec le client. En effet, certaines d’entre elles montent directement en voiture avec le client et ne discutent plus à l’extérieur du véhicule du tarif et de la prestation, comme auparavant, car elles ne veulent pas être prises en flagrant délit de racolage. De fait, elles peuvent ainsi être confrontées plus souvent à des clients malveillants, dont le tri n’est plus assuré par une discussion préalable. (…) l’inconvénient majeur de cette loi réside dans le sentiment d’impunité généré chez les clients, qui se sentent dès lors autorisés, pour certains, à maltraiter les femmes, à les séquestrer, à enlever le préservatif au dernier moment… Plus généralement, l’incrimination du racolage passif place les personnes prostituées dans une position précaire face aux clients et aux logeurs, qui tirent profit de leur statut légal de délinquantes. Certaines personnes auditionnées ont même jugé que l’incrimination du racolage passif aurait contribué à l’augmentation du proxénétisme. (…) plus les personnes prostituées sont fragilisées, plus elles représentent des proies faciles pour les proxénètes. (…) les personnes prostituées, pour faire face à ces risques nouveaux, auraient préféré se placer sous la coupe de proxénètes et de réseaux, en vue d’assurer leur protection. (…) Isolées, les personnes prostituées ont dû recourir à des proxénètes afin de guetter l’arrivée des forces de police.
Un comble, non? Ce n'est pas moi qui le dit, c'est dans le rapport.
Citation :
Les relations avec la police sont souvent devenues plus difficiles, l’incrimination de racolage passif donnant parfois l’impression d’un arbitraire policier. D’après la CNCDH, les forces de l’ordre peuvent désormais interpeller et placer en garde à vue toute personne se trouvant dans l’espace public, ce qui est porteur d’arbitraire. Ainsi, Mme Françoise Gil , sociologue, a indiqué à la mission d’information avoir été elle-même arrêtée alors qu’elle discutait, sur la voie publique, avec des personnes prostituées.
Ce n'est pas arbitraire puisque la loi les y autorise, mais cette loi a une odeur de loi d'exception, et ce type de loi pue.
Citation :
C’est également ce qui ressort du rapport de 2006 de la commission nationale Citoyens-Justice-Police, qui associe représentants de magistrats, syndicats d’avocats et associations de défense des droits de l’homme. Il note en particulier qu’une « justice policière s’est mise en place : les preuves sont appréciées par la seule police, la garde à vue joue le rôle d’une courte peine d’emprisonnement, la confiscation de l’argent tient lieu d’amende, le rappel à la loi de jugement, les conditions dont il est assorti de mise à l’épreuve, le STIC de casier judicaire ». De fait, de nombreux acteurs associatifs signalent une relation détériorée avec les forces de l’ordre. Plus méfiantes, les personnes prostituées n’oseraient plus porter plainte en cas d’agression.
d'où le recours à des macs pour assurer leur protection, ça s'appelle la privatisation.
Citation :
Une difficulté croissante d’accès aux soins L’action des associations est rendue difficile en raison de la désertion des lieux traditionnels de prostitution. Plus éloignées, plus mobiles, les personnes prostituées sont plus difficiles à atteindre pour les associations. (…) fait état des tournées de bus rendues compliquées par l’incrimination du racolage passif et du déplacement des personnes prostituées en périphérie des zones urbaines. Les actions de prévention comme l’accès aux soins sont donc rendues plus complexes. (…) l’incrimination de racolage passif constitue un obstacle aux campagnes de prévention contre le sida. (…) le délit de racolage, qui permet aux services de police de confisquer les camionnettes utilisées par les personnes prostituées, contraint celles-ci à exercer dans des conditions d’hygiène nettement moins favorables. (…) les préservatifs utilisés par les personnes prostituées peuvent constituer des éléments de preuve du racolage pour les services de police, ce qui est susceptible d’avoir un impact sur le niveau de protection des personnes prostituées.
Fallait y penser. Maintenant gare, se balader avec des préso dans la poche est un début de preuve de racolage passif.
Citation :
Il semble également, au vu de la baisse de la demande que l’isolement géographique a induite, que les personnes prostituées soient plus enclines à consentir à des rapports sexuels non protégés, souvent mieux rémunérés. L’incrimination du racolage donnerait en effet plus de pouvoirs aux clients dans le cadre de la négociation des tarifs et de la prestation elle-même, (…) les rapports non protégés seraient plus fréquents du fait du caractère moins accessible de l’offre prostitutionnelle.
Les grands humanistes qui président au rétablissement de l'ordre moral, au nom des grands principes, ne sont pas tous d'accord. Deux analyses présentes dans la conclusion :
Citation :
Je souhaite enfin souligner que l’instauration d’une sanction pénale pour les clients nécessitera de pérenniser le délit de racolage passif, complémentaire à bien des égards, même s’il faudra sans doute l’articuler avec le droit communautaire en gestation. L’instauration de ce délit en 2003 s’est accompagnée d’effets positifs, puisque les troubles à l’ordre public ont notablement diminué dans les deux années qui ont suivi. Il est vrai, cependant, que le taux de déferrement au parquet des personnes interpellées a diminué et que la prostitution sur la voie publique réapparaît, notamment à Paris, du fait de la propension de l’autorité judiciaire à se contenter de rappels à la loi, bien peu dissuasifs.
Citation :
Je conclurai mon intervention par un regret. Même si j’ai entendu les arguments avancés par le rapporteur, j’aurais souhaité la suppression du délit de racolage passif, qui me semble constituer une mesure injuste à l’encontre des personnes prostituées. En Suède d’ailleurs, cette suppression est intervenue concomitamment à la pénalisation des clients et il me serait apparu opportun que nous n’attendions pas les évolutions communautaires à venir pour nous pencher sur ce point.

À ce stade, je m’interroge sur l’efficacité que pourra avoir la pénalisation du client. Le risque, si la France choisit cette voie, est que se développe un tourisme prostitutionnel vers la Belgique, les Pays-Bas, l’Allemagne ou l’Espagne.
Une autre solution aurait pu consister à légaliser la prostitution, afin de la contrôler, comme c’est le cas aux Pays-Bas, tout en étant conscient que cela n’élimine pas nécessairement les réseaux.
Je partage donc l’orientation principale du rapport : celle consistant à dire que l’on ne peut pas rester inactif face au constat d’impuissance à lutter contre les réseaux. Mais je pense que le pénalisation du client aura beaucoup d’inconvénients, notamment celui d’accroître les risques pour la sécurité des personnes prostituées, qui seront contraintes de se cacher davantage. Un suivi de l’application de la réforme sera nécessaire et, si mes craintes sont fondées, il faudra alors envisager de rechercher d’autres solutions.
Le dernier intervenant me semble honnête et lucide, pas comme celui qui précède.

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MessagePosté : jeu. 05 mai 2011, 15:45 
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Citation :
Le dispositif répressif semble, au premier abord, tout à fait adapté à la poursuite d’un objectif de répression des auteurs de traite et de proxénétisme. Au plan juridique, le champ des infractions, relativement large, comme le caractère cumulatif de l’infraction de traite et de proxénétisme, assure la poursuite d’individus agissant tout au long de la chaîne conduisant à l’exploitation sexuelle.
L’incrimination de proxénétisme, dont le champ est particulièrement large, permet une prise en compte de toutes les situations
Le proxénétisme fait aujourd’hui l’objet d’une répression sévère. D’une part, parce que le champ de l’incrimination permet de réprimer tous les comportements favorisant la prostitution d’autrui ; d’autre part parce que les peines applicables au proxénétisme sont variées et empreintes d’une grande sévérité. (...) Le proxénétisme fait l’objet d’une multiplicité d’incriminations différentes dans le code pénal, qui vont de l’aide et l’assistance à une personne prostituée à l’exploitation sexuelle en bande organisée. De fait, on peut distinguer, pour des raisons de clarté, le proxénétisme de soutien du proxénétisme de contrainte.
Citation :
Le proxénétisme de soutien rassemble toutes les infractions où l’auteur apporte son aide à une personne prostituée, protège, favorise ou tire profit de la prostitution d’autrui, sans qu’aucune contrainte ne soit nécessaire pour caractériser l’infraction.
Ainsi, « le fait, par quiconque, de quelque manière que ce soit, d’aider, d’assister ou de protéger la prostitution d’autrui » est puni par l’article 225-5, 1° du code pénal. Cette formulation, particulièrement large, vise à réprimer aussi bien le souteneur que toute personne qui favoriserait ainsi l’exercice de la prostitution. Ont ainsi été jugés comme tels le fait de conduire une personne prostituée sur son lieu d’exercice ou le fait d’accompagner le client jusqu’à la chambre. De fait, le champ de cette infraction est si large que les personnes prostituées elles-mêmes, lorsqu’elles s’entraident, peuvent être passibles de cette incrimination. Il a ainsi été jugé que le prêt d’une camionnette ou la tenue d’un bar à tour de rôle relevait du proxénétisme. Toutefois, la jurisprudence exige, pour qualifier les faits, des actes positifs d’aide et d’assistance.
Toute assistance ou rapport avec une personne prostituée est à priori condamnable, en exagérant, acheter pour elle une baguette en même temps que vous achetez votre pain, fait de vous un proxénète.
Citation :
Le caractère extrêmement large des termes employés est particulièrement utile pour réprimer de nouvelles formes de proxénétisme, notamment sur Internet. Ainsi, la personne qui crée un site Internet proposant les services de personnes prostituées se rend coupable de proxénétisme par aide ou assistance. Plusieurs webmestres ont ainsi été condamnés par la justice française pour faits de proxénétisme. Cette incrimination présente ainsi « l’avantage de n’exiger ni habitude, ni vénalité, et de pouvoir s’adapter à toutes les formes de soutien de la prostitution ».
Y a-t-il un seul site de ce genre domicilié en France ? Je ne le crois pas ou il faut vraiment chercher les ennuis.
Citation :
Le proxénète est aussi celui qui sert d’intermédiaire entre les clients et les personnes prostituées. (...) Ainsi, le directeur de journal qui tolère la publication d’annonces suggestives ou le dirigeant d’un serveur de « Minitel rose » se rendent coupables de proxénétisme « cet alinéa a vocation à s’appliquer lorsque l’on souhaite atteindre et réprimer certaines activités de façade […] qui dissimulent parfois de véritables entreprises de proxénétisme », comme les salons de massages ou les bars à hôtesse.
Par ailleurs, le fait de tirer profit de la prostitution d’autrui constitue une forme de proxénétisme à part entière. Cette incrimination peut s’appliquer à celui qui cohabite avec une personne prostituée sans pouvoir justifier de son train de vie par ses seuls revenus. Plus largement, toute personne qui tire profit de la prostitution d’autrui, en partage les fruits ou reçoit des subsides de la part d’une personne prostituée, est coupable de proxénétisme. Outre les proxénètes exerçant sur les personnes prostituées un véritable racket, l’entourage d’une personne prostituée pourrait se voir appliquer cette incrimination.
Maris, compagnons, amants gare à vos fesses.
Citation :
Le proxénétisme hôtelier et immobilier constitue un pan important du proxénétisme de soutien. Si les tenanciers de maisons closes ont fait l’objet d’une certaine tolérance jusqu’en 1946, ils sont l’objet d’une répression sévère depuis. Aujourd’hui, la fourniture de locaux à une personne pour qu’elle y exerce la prostitution est sévèrement réprimée, sous toutes ses formes. L’exploitation directe ou indirecte d’un établissement de prostitution, la tolérance habituelle de la prostitution à l’intérieur d’un établissement, le fait de vendre, louer ou prêter des locaux, véhicules ou emplacements à des personnes en sachant qu’elles s’y livreront à la prostitution, sont réprimés.
Citation :
La jurisprudence est relativement sévère (sic) :choc: . En effet, il suffit d’une seule personne prostituée pour faire d’un local accessible au public un établissement de prostitution. Par ailleurs, toutes les personnes qui participent de près ou de loin à la tenue d’un établissement de prostitution, quel que soit leur statut juridique ou le montage financier derrière lequel elles se cachent, sont appréhendées par le code pénal, dès lors qu’ils ont connaissance des activités de prostitution, le proxénétisme étant un délit intentionnel. (…). De même, le propriétaire qui a connaissance de l’activité prostitutionnelle de la personne à qui il a loué un logement après signature du bail se rend coupable de proxénétisme immobilier s’il ne résilie pas le bail.
Citation :
De même, la vie privée des personnes prostituées subit les conséquences de l’incrimination large du proxénétisme. En effet, le conjoint, le compagnon ou les enfants majeurs de personnes prostituées pourraient également se voir incriminés pour proxénétisme (…) le fait de « recevoir des subsides d'une personne se livrant habituellement à la prostitution » ou « ne pouvoir justifier de ressources correspondant à son train de vie tout en vivant avec une personne qui se livre habituellement à la prostitution ou tout en étant en relations habituelles avec une ou plusieurs personnes se livrant à la prostitution. » Dans ce domaine, des conjoints de personnes prostituées ne parvenant pas à justifier seuls de leur train de vie ont déjà été condamnés.
On se répète des fois que ça n'aurait pas été assez clair :roll:
Citation :
Enfin, le faible nombre de mises en cause comme de condamnations en matière de prostitution de mineurs ne semble pas correspondre à la réalité prostitutionnelle. En effet, d’après les chiffres fournis par le ministère de la Justice, seules 6 condamnations ont été prononcées en 2009 pour proxénétisme sur des mineurs de quinze ans, et seulement 25 pour des mineurs de quinze à dix huit ans. Si la faiblesse de ce dernier chiffre peut s’expliquer par la difficulté de la détermination de l’âge des victimes, il n’en reste pas moins que le nombre de condamnations impliquant des mineurs de moins de quinze ans paraît faible au regard des données avancées par les associations.
Alors là, c'est se foutre du monde, que sur un pays de 60 millions d'individus il n'y ait que 6+25 incriminations pour prostitution sur mineurs, à moins que du fait de leur clientèle genre footballeurs professionnels ou chef de gouvernement italien (d'accord, c'est le pays d'à côté, mais vous voyez ce que je veux dire), il n'y ait une grande tolérance vis à vis des affaires concernant ce type de clientèle :mrgreen:

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MessagePosté : jeu. 05 mai 2011, 20:11 
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Bon sang de bonsoir… Je vis bien loin de tout ça, et n’avais donc pas vraiment conscience (malgré ce que je peux en savoir à partir de certaines émissions de radio, par exemple) qu’on en était déjà à ce point là… :cnul:

Mais au fait, tiens,
Citation :
[…] Le fait de « recevoir des subsides d'une personne se livrant habituellement à la prostitution » ou « ne pouvoir justifier de ressources correspondant à son train de vie tout en vivant avec une personne qui se livre habituellement à la prostitution ou tout en étant en relations habituelles avec une ou plusieurs personnes se livrant à la prostitution » [relève du proxénétisme].

Rafraîchissez-moi la mémoire, qui c’est qui gagne tous les ans des millions d’€ grâce aux activités des prostitué(e)s ? Hmm ? Aller, hop, au gnouf Bachelot ! Et tout le gouvernement avec ! Et puis, tant qu’à faire, la boulangère aussi (ben oui, l’argent de la baguette que vient de lui acheter « Lolita », il vient pas de la prostitution, peut-être ?) ! Et le kiosquier ! Et la coiffeuse ! Et le gérant de la supérette ! Et toute la RATP et la SNCF ! Et moi aussi, d’ailleurs, ce serait bien surprenant qu’un des billets ou pièces lovés au fond de mon porte-liard n’ait pas un jour honteusement servi à rétribuer une “relation sexuelle tarifée” ! Allez, zou, foutez-moi tout ce bon peuple de France au cachot pour proxénétisme ! Non mais ! :devil:

C’est quoi, déjà, le mot ? Ah, oui, kafkaïen, non ? :koi:

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« des hommes » au sens « êtres humains », hein (sacrée langue française ;) ) !


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MessagePosté : ven. 06 mai 2011, 15:53 
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Citation :
Argument des anti-abolitionnistes: la prostitution serait juridiquement reconnue par le droit fiscal et social Les personnes prostituées sont assujetties à l’impôt et doivent s’acquitter de cotisations sociales auprès de l’Union de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d’allocations familiales (URSSAF). Les revenus perçus sont imposables au titre de l’impôt sur le revenu, les sommes rétrocédées aux proxénètes étant, le cas échéant, admises en déduction. En outre, la prostitution, lorsqu’elle est exercée de façon indépendante, donne lieu au versement de la taxe sur la valeur ajoutée. Par ailleurs, les personnes prostituées sont exonérées de la contribution économique territoriale, en vertu de solutions doctrinales anciennes. Enfin, le droit social contraint les personnes prostituées à payer des cotisations sociales.
Si vous voulez récupérer la TVA, n'oubliez pas de demander une facture la prochaine fois. :devil:
Citation :
Pour certains, l’assujettissement à l’impôt des personnes prostituées constituerait une reconnaissance légale de la prostitution, allant à l’encontre de la neutralité de la position abolitionniste, qui tolère la prostitution sans lui donner un quelconque statut juridique. Comme l’écrit le professeur Christophe Geslot, « la logique de la solidarité nationale et de l’égalité devant l’impôt postule la reconnaissance de l’activité qui y contribue. La contribution aux charges communes vaut en effet de ce point de vue inclusion parmi les activités économiques de la nation ». De fait, en présence d’un proxénète, les revenus de la personne prostituée peuvent être déclarés comme « traitements et salaires ». Les services fiscaux reconnaissent cette possibilité, bien que la jurisprudence le refuse catégoriquement. De même, les personnes prostituées sont assimilées aux travailleurs indépendants au regard du droit social. La prétendue hypocrisie fiscale de l’État est donc largement critiquée par les anti-abolitionnistes.
Ces prélèvements feraient même de l’État un proxénète au regard du droit pénal, d’après certains, puisqu’il tirerait ainsi profit des fruits de la prostitution. C’est notamment ce qu’a considéré le tribunal des affaires de sécurité sociale de Paris dans un jugement du 17 décembre 1998, en évoquant cette « compromission étatique ». C’est aussi la comparaison que fait la juge Elisabet Fura-Sandström auprès de la Cour européenne des droits de l’homme, dans une opinion dissidente jointe à l’arrêt Tremblay, pour qui l’État français agit « un peu comme un proxénète ».
Citation :
Toutefois, l’imposition des personnes prostituées répond à certains principes qui la rendent compatible avec la doctrine abolitionniste.
En premier lieu, les personnes prostituées sont normalement imposées au titre des bénéfices non commerciaux, au même titre que toute occupation ou sources de profits. L’imposition au titre de l’impôt sur le revenu n’entraîne donc pas la reconnaissance de la prostitution comme travail, mais comme activité lucrative.
Ensuite, la neutralité du droit fiscal impose de taxer tous les revenus, légaux et illégaux. Les trafiquants de stupéfiants sont ainsi assujettis à l’impôt, alors même que leur activité est parfaitement illégale au regard du droit pénal. Cela ne fait pas pour autant de l’État un complice. En effet l’imposition n’a pas de rapport avec la légalité ou l’illégalité de l’activité exercée. « Il n’y a donc là aucune surprise pour un juriste, puisque, en vertu du réalisme du droit fiscal, tout revenu est imposable, le fait générateur de l’imposition étant indépendant de la légalité de l’activité ». Cette solution correspond donc à l’absence de statut juridique qui entoure la prostitution dans la logique abolitionniste.
D'accord pour un juriste confit dans ses dossiers et pour qui les textes de loi sont un merveilleux terrain de jeux, mais c'est perdre de vue la réalité. Seulement imaginer qu'un proxénète ou un trafiquant se mette à payer des impôts me fait penser que ceux qui pondent des textes pareils abusent de stupéfiants de mauvaise qualité.
Citation :
Concernant les cotisations sociales, là encore, le droit social ne reconnaît pas l’activité prostitutionnelle. Dans les faits, certaines personnes prostituées s’affilient au régime social des indépendants sous les catégories de conseil, de services d’hôtesse, de relations publiques, d’activités de massage ou de relaxation. Aucune affiliation n’est toutefois possible lorsque les personnes prostituées déclaraient leur véritable activité. Cependant, la prostitution n’étant pas réprimée en tant que telle, aucune sanction ne peut être prise contre les personnes qui se déclarent sous une profession autre.
Par ailleurs, si les personnes prostituées venaient à être exonérées d’impôts et de cotisations sociales, cela entraînerait une rupture de l’égalité devant les charges publiques et tendrait donc à exclure les personnes prostituées de la citoyenneté, dont la soumission à l’impôt est l’un des éléments. En outre, l’exonération de cette activité reviendrait à créer une « trappe à prostitution », en rendant l’exercice de celle-ci plus attractive. L’imposition des personnes prostituées est donc parfaitement justifiée au regard du système abolitionniste, qui vise à décourager l’activité prostitutionnelle.
Résumons, les cotisations sociales sont obligatoires, mais il est interdit de se présenter sous sa véritable profession, et c'est pour que les personne prostituées se sentent des citoyen/ne/s à part entière qu'elles ne sont pas exclues de l'impôt, mais aussi parce que sinon l'activité, trop lucrative attirerait les vocations :roll:

Ça c'est ce qui existe actuellement, mais quel rapport y a-t-il avec la loi Roselyne, car si je me rappelle bien son but, c'est la lutte contre les réseaux et leurs esclaves sexuelles atteintes de tuberculose, SDF ou habitant dans la promiscuité (SIC), genre de préoccupations qui ne doit pas être leur préoccupation première, vu qu'elles ne touchent qu'un minimum et sont à 90 % étrangères (dixit le même rapport).

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 Sujet du message : Où exercer la prostitution?
MessagePosté : sam. 07 mai 2011, 16:33 
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Citation :
La prostitution ne peut s’exercer que dans peu de lieux, du fait de la répression élargie du proxénétisme. Les personnes prostituées ne peuvent pas exercer leur activité à l’hôtel, dans un bar ou dans un appartement loué, du fait de la répression qui pèse alors sur le propriétaire des lieux, proxénète hôtelier ; elles ne peuvent, pour les mêmes raisons, louer une camionnette, dont le propriétaire sera assimilé au proxénète de soutien ; les personnes prostituées ne peuvent pas devenir propriétaire de leur appartement et y exercer, l’ancien propriétaire étant alors un proxénète immobilier d’après la jurisprudence. Si l’acte prostitutionnel était pratiqué dans un lieu public, comme c’est parfois le cas aujourd’hui (halls d’immeubles, voitures, terrains vagues), la personne prostituée serait coupable d’exhibition sexuelle.
Le terme "peu de lieux" est un euphémisme, en effet si on retire tout ce qui précède, il reste quoi? Si je ne me trompe, il ne reste que ce dont on est propriétaire longtemps avant de se livrer à cette activité ou dont on devient propriétaire par héritage. Si quelqu'un voit une faille, je serais ravi de l'apprendre.
Donc la prostitution n'est pas illégale, mais il est illégal de s'y livrer vu la quasi impossibilité de le faire dans un lieu qui ne soit pas interdit.

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MessagePosté : dim. 08 mai 2011, 15:15 
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Citation :
LA MULTIPLICITÉ DES OBJECTIFS POURSUIVIS PAR L’ABOLITIONNISME EST SUSCEPTIBLE DE CONDUIRE À CERTAINES CONTRADICTIONS, QUI N’ENTAMENT TOUTEFOIS PAS SA COHÉRENCE
Le système abolitionniste est, comme tous les régimes relatifs à la prostitution, sujet à critiques. En particulier, les tenants du réglementarisme, comme du prohibitionnisme, fondent leurs critiques sur ce qu’ils conçoivent comme des incohérences profondes et des contradictions hypocrites. En réalité, les incohérences supposées de l’abolitionnisme français renvoient plutôt à la multiplicité des objectifs poursuivis. Toutefois, on doit constater que le volet social de l’abolitionnisme, bien qu’affirmé, fait aujourd’hui défaut dans les faits.
Citation :
La prostitution serait tolérée, mais empêchée en pratique Certains avancent que la prostitution, dans le système actuel, serait tolérée mais empêchée en pratique, contrairement à ce que proclame la doctrine abolitionniste. Ce hiatus apparent entre les principes de l’abolitionnisme et la réalité repose sur le constat que, dans les faits, la prostitution est rendue juridiquement difficile par le droit pénal.
Enfin, l’offre publique de services sexuels est juridiquement empêchée par l’incrimination du racolage. De même, les arrêtés « anti-prostitution » pris par les municipalités, qui visent tant les personnes prostituées que leurs clients, cherchent à entraver l’exercice de la prostitution dans les lieux publics. Certains y voient d’ailleurs une forme de réglementation, par la négative, des lieux d’implantation de la prostitution, ce qui serait en contradiction avec l’abolitionnisme. Au final, la prostitution ne pourrait s’exercer légalement que dans des circonstances très restreintes.
Cette contradiction n’est cependant qu’apparente. En effet, si l’abolitionnisme tolère la prostitution au titre de la liberté individuelle, il ne cherche aucunement à l’encourager. Bien au contraire, il s’agit d’empêcher toute forme d’exploitation sexuelle d’autrui. Dans ce contexte, l’incrimination élargie du proxénétisme vise à limiter les possibilités d’exploitation sexuelle et, plus largement, à décourager l’activité prostitutionnelle.
Comme on l'a déjà vu, on a le droit, mais il n'est quasi pas possible de l'exercicer sans être en contravention avec une loi ou une autre.
Citation :
Par ailleurs, l’abolitionnisme, s’il tolère la prostitution, ne l’accepte que si elle est exercée dans un cadre privé. Cela vaut donc également pour la phase amont de l’activité prostitutionnelle, qui consiste à proposer des services de nature sexuelle en échange d’une rémunération. Si le racolage est public, l’abolitionnisme ne fait pas obstacle à sa condamnation. Dès lors, l’incrimination du racolage comme du proxénétisme n’est pas en réelle contradiction avec la doctrine abolitionnisme et le principe de tolérance de l’activité prostitutionnelle.
Citation :
Certains avancent par ailleurs que la tolérance étatique n’est pas réelle compte tenu de l’inexistence juridique du contrat de prostitution au regard du droit, les personnes prostituées n’étant pas soumises au droit commun des contrats. (…) la jurisprudence a toujours refusé de reconnaître la validité du contrat de prostitution, en se fondant sur la notion de bonnes mœurs. Toutefois, il semble que cette notion soit en passe d’être abandonnée. Elle n’a notamment plus cours dans le domaine des libéralités consenties dans le cadre d’une relation adultère. Le contrat de prostitution pourrait dès lors être annihilé sur un autre terrain, celui de la dignité de la personne humaine et de la non-patrimonialité du corps humain.
Ce n'est qu'un avis personnel, mais je ne suis pas certain que les professionnelles trouvent nécessaire l'existence d'un contrat de prostitution (sic). Je sais que la comparaison est osée, mais quand on va voir le kiné parce qu'on a mal dans le dos, il ne demande pas qu'on lui signe une contrat de kinésithérapie. Il met à la disposition de celui qui vient le voir sa connaissance du corps humain et le soulage de ses maux avec ses mains. Y a-t-il là une différence fondamentale autre que doctrinaire?
Citation :
En tout état de cause, l’inexistence du contrat de prostitution n’est pas contraire à la logique abolitionniste. Si le système abolitionniste tolère la prostitution, il n’entend lui donner aucune base juridique, encore moins contractuelle. En effet, comme on l’a vu plus haut, la Convention de 1949 tend à remettre en cause le présupposé contractualiste des États réglementaristes. La prostitution, comme l’esclavage, ne peut conduire à des contrats quelconques, quand bien même les personnes y consentiraient.

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MessagePosté : ven. 13 mai 2011, 00:47 
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J'arrive à la fin de ce que j'ai retenu de ce fameux rapport. Toutes les précautions oratoires utilisées pour le présenter comme objectif ne sont pour moi que poudre aux yeux. Je ne suis moi-même probablement pas objectif, mais je crois pouvoir reconnaître là-dedans une dose d'hypocrisie qui dépasse largement la dose toxique, ainsi cette rage à punir ceux/celles qu'ils qualifient de victime est pour moi complètement schizophrène.
Citation :
La personne prostituée ne serait pas considérée comme une victime, mais comme une délinquante. La doctrine abolitionniste considère la personne prostituée comme une victime de l’exploitation sexuelle. Or, pour certains, il existe en France « tout un arsenal juridique qui prend directement ou indirectement les prostituées pour cible et entrave leurs droits individuels ». La personne prostituée, loin d’être considérée dans les faits comme une victime, est à la fois une délinquante et une personne privée de nombre de ses droits.
Ce n'est pas moi qui le dit.
Citation :
L’incrimination du racolage fait de la personne prostituée une délinquante. Interpellations, fouilles, gardes à vue peuvent ainsi être pratiquées par les services de police. Des peines d’emprisonnement et d’amende peuvent être prononcées par les juridictions correctionnelles. De nombreuses associations, (…) critiquent la pénalisation des personnes prostituées, contraire à l’optique initiale de l’abolitionnisme.
Il est vrai que l’incrimination du racolage répond à d’autres objectifs, d’ordre public principalement, et se trouve dès lors en contradiction avec certains aspects de la doctrine abolitionniste. En effet, si la personne prostituée est considérée comme victime d’une forme d’esclavage, il est difficilement compréhensible qu’elle soit inquiétée pour une activité qu’elle n’a pas choisi librement d’exercer. Cette vision est cependant réductrice et ne tient pas compte de l’ensemble de la problématique prostitutionnelle.
Au bal des faux-culs...
Citation :
Les personnes prostituées seraient stigmatisées, non pas réinsérées. De nombreuses critiques portent sur la faiblesse de l’aspect social dans l’abolitionnisme aujourd’hui. La personne prostituée, à la fois délinquante et victime, serait de toutes parts stigmatisée par les politiques publiques. Pour certains, « en rabaissant la personne prostituée au rang d’esclave, on la « rabaisse au statut de victime absolue, de peuple de l’abîme », et plus insultant encore, au rang de viande ».
La stigmatisation dont les personnes prostituées font l’objet limiterait de facto leurs possibilités de reconversion, contrairement à l’objet poursuivi par l’abolitionnisme. (…) « l’abolitionnisme condamne les personnes prostituées à la précarité, mais en plus, il leur permet difficilement d’entreprendre une reconversion de leur plein gré » (…) « sans généraliser, on constate souvent que suite à l’arrêt d’une activité de prostitution, habituelle voire exclusive, les personnes éprouvent les plus grandes difficultés à trouver ou retrouver un emploi ».
Citation :
Par ailleurs, le droit fiscal et social, loin de soutenir les personnes prostituées qui décident de quitter l’activité prostitutionnelle, favoriserait leur maintien dans la prostitution. Le paiement des impôts entrave ainsi l’arrêt de l’activité prostitutionnelle. (…) « le décalage d’un an quant au paiement, les rappels et les majorations qui supposent de disposer de revenus immédiats et conséquents peuvent contraindre à continuer l’activité ». Les redressements fiscaux obligeraient également les personnes prostituées à continuer leur activité prostitutionnelle pour s’acquitter de leurs impôts. (…) « La question pécuniaire peut, en cas d’imposition d’office ou de redressement, faire obstacle à l’arrêt de l’activité de prostitution […]. Les sommes demandées sont souvent extrêmement importantes et la personne prostituée, se sentant prisonnière de ces dettes, pensera que la seule possibilité pour elle de rassembler ces sommes est la poursuite de l’activité de prostitution ». Il y a là, en quelque sorte, un cercle vicieux.
Citation :
Les redressements fiscaux et sociaux peuvent également mettre un terme à une reconversion réussie. En effet, les sommes demandées sont très importantes, puisqu’elles tiennent compte des sommes reçues par les personnes prostituées, et non pas des revenus finaux, après prélèvement par le proxénète. Ainsi, la base sur laquelle repose le redressement fiscal est très largement surévaluée. Certains interlocuteurs ont fait part des difficultés que pouvaient rencontrer les personnes anciennement prostituées confrontées à un redressement fiscal. Alors même qu’elles avaient cessé leur activité prostitutionnelle et étaient parvenues à ouvrir un commerce, le redressement fiscal les a contraintes à le fermer et à reprendre leur activité de prostitution.
Cependant, en matière de cotisations sociales, la situation est plus nuancée. (…) « la ministre de l’Emploi et de la Solidarité [avait] invité les URSSAF à ne plus engager de procédures de mise en recouvrement à l’encontre des personnes se livrant à la prostitution en voie de réinsertion ».
Mais puisqu'on vous dit que les sommes remises au proxénète sont déductibles, elles sont bêtes ou quoi les putains? Ah, c'est vrai j'oubliais, c'est illégal. Et pour les URSSAF comment cela peut-il s'appliquer puisqu'elles ne peuvent pas déclarer leur véritable métier?
Citation :
Mais la nouveauté de cette infraction réside également dans l’incrimination du racolage passif. Le but affiché de la pénalisation du racolage passif est double : d’une part, limiter les troubles à l’ordre public ; d’autre part, combattre le proxénétisme. En effet, outre l’aspect relatif à l’ordre public, les débats parlementaires qui ont présidé à la création de cette infraction ont mis en avant la volonté de pénaliser les proxénètes à travers leurs victimes.
Je m'arrête sur ce sommet. Puisqu'elle est une victime de son proxo, maintenant qu'elle est habituée, la loi peut continuer à en faire une victime "pour son bien" en punissant son souteneur. Le maquereau albanais est drôlement feinté, pour le punir lui, on met son esclave en taule, probablement qu'ayant compris la leçon il va retourner d'où il est venu et cultiver des patates à l'avenir. Et pour celle qui exerce le métier librement? tant pis, et puis de toute façon la prostitution libre n'existe pas, comme le rapport se tue à vous le dire.

Dernière remarque, le rapporteur fait ses délices de l'expression "Julot casse-croute" qu'il emploie régulièrement. San Antonio?

_________________
La plupart des gens sont heureux pour autant qu'ils aient décidé de l'être
Abraham Lincoln

alors qu'est ce qu'on attend ? :D


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