Sur l'ancien forum, j'avais mis un lien que je trouvais très bien avec des dizaines de témoignages, pas des vidéos +/- trafiquées mais bien la parole des femmes, leur vécu.
Le site n'existe apparemment plus... ou alors je ne le trouve plus
Pour introduire le sujet, je copie un article de Psychologies magazine que je trouve pas mal fait
Citation :
On les appelle “fontaines” car, lorsqu’elles jouissent, un liquide s’écoule entre leurs cuisses, qui inonde les corps et les draps. L’indice d’un plaisir intense ? Mal vécu, ce jaillissement peut inspirer de la honte, du dégoût, de la peur parfois. Le point sur un phénomène physiologique plus répandu qu’on ne le croit.
A propos des femmes fontaines“ : c’est sous ce titre que, dans le numéro de “Psychologies” de l’été 2002, Jacques Salomé choisissait d’écrire sa chronique. Quelques semaines plus tard, plusieurs lettres de remerciements nous parvenaient. Emmanuelle : « Je m’y suis retrouvée à chaque ligne, depuis la découverte chez moi de ce jaillissement, avec toute la surprise, mais aussi toute la honte au départ. Puis le questionnement, et jamais de réponse, ni dans ce que j’ai pu lire, ni auprès de personnes censées me donner des informations, comme ma gynécologue. » « Je vous remercie pour le choix courageux de cette mise en mots généreuse », ajoute une autre lectrice. Il fallait se rendre à l’évidence : la femme fontaine n’est pas un mythe. Elle existe, elles existent, et plus nombreuses que le manque d’information sur le sujet ne le laisse croire.
Jusqu’à quinze centilitres par orgasme
« Je ne sais pas avec qui en parler. J’ai honte », confie Solange, 27 ans. « J’avais 25 ans quand je me suis découverte fontaine, j’ai d’abord cru que j’avais une malformation. J’étais terrorisée », raconte Sabine, 38 ans. C’est un écoulement violent et abondant : quatre, cinq, parfois jusqu’à quinze centilitres par orgasme (l’équivalent d’un verre d’eau). Bien sûr, il y a eu le plaisir, fort, mais après il n’y a plus que ce liquide qui inonde les draps et les corps. Et bientôt la gêne, la peur, la honte, l’inquiétude. Consciente de n’avoir jamais ressenti un tel plaisir, la femme culpabilise à l’idée de s’être peut-être "abandonnée" à l’excès. « Je ne savais pas si c’était de l’urine, de l’eau ou du sperme, avoue Solange. J’avais tellement honte, j’étais tellement déboussolée que j’ai éclaté en larmes »
« Contrairement à ce qu’on leur laisse croire, les gens ne connaissent rien de la sexualité féminine », se désole le sexologue et urologue Gérard Zwang (auteur notamment de Aux origines de la sexualité humaine, PUF, 2002). La femme fontaine fait partie de ces phénomènes jamais évoqués, donc laissés en proie aux idées reçues. Sexologue et psychanalyste, Robert Gellman explique : « On en parle très peu, parce que le liquide émis est assimilé à tort à de l’urine, et qu’il y a donc une grande gêne à l’évoquer, tant de la part de la femme que de son partenaire. »
Cette assimilation erronée tient au fait que le liquide est émis non par le vagin, mais par l’urètre. Mais, comme l’expliquent les spécialistes, il ne contient aucun des composants de l’urine : il s’agit en réalité d’un liquide assimilable à de l’eau (par sa texture, mais aussi parce qu’il est incolore, inodore et plutôt insipide), émis par les glandes sous-cervicales de la vessie lors de l’orgasme. Chez l’homme, ces glandes très développées forment la prostate. Chez la femme, elles sont le plus souvent atrophiées, mais peuvent apparaître sous la forme d’ébauches embryonnaires qui sécrètent plus ou moins de liquide selon leur développement et la qualité de l’orgasme. Il s’agit d’un phénomène strictement physiologique. On ne peut ni le freiner ni le provoquer. « Mais il peut arriver sur le tard, explique Gérard Zwang. Chez celle qui n’aurait connu que de petits orgasmes jusque-là. » Anne-Cécile, 35 ans, confirme : « Depuis un an, “j’inonde” carrément mon homme à chaque relation sexuelle. Au début, j’étais gênée, mais je ne pouvais pas non plus cacher que, jamais auparavant, je n’avais ressenti un plaisir aussi fort. »
Plaisir exceptionnel… ou vraie galère ?
La découverte de son "fontainisme" vient en effet avec celle d’un plaisir nouveau et immense. Mais inutile de chercher le "point F", les femmes fontaines émettent ce liquide sans qu’une zone particulière soit stimulée. C’est l’expression physiologique de l’orgasme, vaginal autant que clitoridien. D’après le sexologue, tout orgasme profond serait plus ou moins accompagné d’un écoulement de ce liquide urétral, « mais chez la plupart des femmes, ce ne sont que quelques gouttes à peine remarquées, chez d’autres plusieurs centilitres ».
Pour autant, on ne saurait juger la qualité du plaisir féminin à l’aune de la quantité de liquide déversé. « Que les autres femmes se rassurent, précise donc Gérard Zwang, elles peuvent tout à fait vivre un orgasme aussi fort sans pour autant être des “fontaines” ! » Heureusement, d’ailleurs ! Car à en croire les spécialistes, le phénomène de la femme fontaine, connu à travers le monde, reste très peu répandu. Aucune donnée précise n’existe sur la question, mais Robert Gellman estime en moyenne à une par an le nombre de femme fontaine reçue en consultation sur la place de Paris. Un chiffre faible, qui ne prend pas en compte toutes celles qui choisissent de se taire et de gérer seules leur "problème" : « C’est une vraie galère », confirme Corinne, 28 ans. Avant chaque rapport, elle doit se plier à un véritable cérémonial : « J’étale des serviettes sur le lit, j’en laisse une à côté à portée de main et, bien sûr, je change les draps à chaque fois. » Plus question pour elle de faire l’amour à "l’improviste", n’importe où et dans n’importe quelle condition.
Des hommes déconcertés
Finies, aussi, les aventures d’un soir : depuis qu’elle s’est découverte fontaine, cette célibataire confie se laisser bien moins facilement entraîner par un homme de passage. « J’ai toujours une terrible appréhension quant à la réaction de mon partenaire. J’essaie de le prévenir avant, pour qu’il ne soit pas trop étonné, mais cela ne suffit pas toujours et, quand il se retrouve “inondé“, il y a souvent un moment de malaise. » Pierre, 36 ans, confirme : « J’ai rencontré deux femmes fontaines et je dois dire que c’est vraiment déconcertant, cette impression qu’elles urinent beaucoup et parfois violemment… »
Souvent plus ignorants encore que les femmes dans ce domaine, la plupart des hommes vivent assez mal cette "découverte". « Les femmes fontaines qui consultent viennent surtout parce que cela pose des problèmes dans leur couple », confirme Robert Gellman. Le sexologue relate notamment le cas d’une chrétienne maronite venue spécialement du Liban pour le consulter, à la suite des menaces de divorce de son mari : ce dernier refusait de "subir" plus longtemps ces émissions urétrales qu’il jugeait insultantes.
« Je vis avec une femme fontaine depuis trois ans, raconte Xavier. La première fois que nous avons fait l’amour et qu’elle a eu cette émission violente, je me suis précipité hors du lit, complètement effrayé ! Je croyais qu’elle “éjaculait” ! » En effet, l’émission du liquide urétral a longtemps été identifiée comme étant une "éjaculation féminine" puisque, comme chez l’homme, elle accompagne l’orgasme. Mais les spécialistes ont peu à peu abandonné cette appellation. D’une part parce qu’elle laisse entendre, à tort, la qualité fertile de ce liquide. D’autre part parce qu’elle alimente l’image dévalorisante du phénomène ; dans bien des esprits, la notion d’éjaculation reste associée à celle de virilité. C’est l’expression du plaisir masculin. D’où la réaction violente de tant d’hommes en découvrant que leur compagne "éjacule" autant, sinon plus, qu’eux…
Un privilège partagé
Mais dès qu’ils découvrent le plaisir féminin à la source de cette sécrétion, le regard des hommes change radicalement : « La surprise passée, j’ai ressenti une grande fierté, poursuit Xavier. Celle de savoir que je pouvais procurer une jouissance aussi tangible et manifeste. » « C’est une vraie chance d’avoir une femme qui participe autant que soi à cette épreuve de jouissance », s’enthousiasme Christophe. Ce célibataire de 34 ans qui n’a jamais vécu cette expérience avoue d’ailleurs que, dans son cas, « la recherche d’une femme fontaine s’est presque transformée en quête ! »
Une quête que poursuit également Bwana : « Je suis originaire du Rwanda et, là-bas, la femme fontaine est reine. Je refuse de me marier tant que je n’en ai pas trouvé une ! » Autant de réactions qui rassureront les femmes concernées. Quoique… Ne trouvant personne à qui parler de son comportement sexuel, Mirella a lancé un débat Internet sur le sujet. « Les interventions des hommes étaient toutes très malsaines, raconte-t-elle. En fait, la seule image qu’ils ont de la femme fontaine, c’est celle qu’ils voient dans les films pornos. » Or, pour que les femmes fontaines vivent pleinement leur situation, c’est-à-dire assument leur corps et leur sexualité sans honte ni souci des "dégâts matériels", elles ont besoin du regard aimant et compréhensif de leur partenaire : « C’est mon compagnon qui m’a aidée à accepter ma situation, explique Mirella. Sa douceur, sa joie à me procurer ce plaisir, et sa façon de relativiser cette “inondation” qui gênait les autres avant lui, tout cela m’a permis de trouver une sexualité épanouie et de ne plus me concentrer que sur la jouissance extrême de ce “jaillissement“. »
« Il faut du temps, des imprévus, des découvertes avant d’assumer ce phénomène, confirme Catherine. Le plus merveilleux, c’est quand on ressent enfin le “naturel” de ce je-ne-sais-quoi et que ce jaillissement est accueilli par l’autre comme un cadeau. » Jusque-là honteux, le "fontainisme" devient un privilège : celui de rapprocher les partenaires dans l’expérience du plaisir "ostensible".
Fertilité ?
Les premières évocations de la femme fontaine sont attribuées à Hippocrate, médecin grec du ve siècle avant J.-C. Le père de la médecine occidentale pensait alors que la conception dépendait des deux humeurs fécondantes des partenaires. La femme devait donc être "fontaine" pour être fertile. Plus d’un siècle plus tard, sa théorie était infirmée par Aristote. Le philosophe révélait, au contraire, que la femme pouvait féconder sans orgasme et que, donc, les femmes fontaines n’étaient pas les seules fertiles. Pendant plusieurs siècles, savants hippocratiques et savants aristotéliciens vont s’opposer, incapables de trancher entre les deux théories. Au XVIIe siècle, des moines jésuites chargés d’étudier la sexualité féminine vont même jusqu’à suggérer que Marie elle-même aurait "sécrété sa semence" lors de la divine conception…
Le sujet sera plus ou moins délaissé jusqu’aux années 50, lorsque le docteur Graffenberg (découvreur du "point G") fait une description plus précise du liquide émis. Mais ce n’est qu’à la fin des années 70 que des femmes fontaines accepteront de se prêter à une étude de leur sécrétion. On découvre alors la véritable origine de ce liquide, émis par les glandes sous-urétrales qui, chez l’homme, correspondent à la prostate.