vassilia.net

Je voudrais ouvrir ce topic : qu'est-ce qui vous a pousser à vous travestir? Est-ce que vous avez une raison cartésienne, sinon valable, pour vouloir porter des dessous et dessus féminins?
Si toutefois cette raison existe...

cela fait bientôt une quarantaine d'année que je me travestis, avec plus ou moins de réalisme.
et cela fait au moins autant de temps que je cherche à savoir pourquoi.
je pense qu'au début, c'était du pur fétichisme, teinté de sexualité encore hétéro.
Mais aujourd'hui, ce fétichisme a disparu en grand partie et si à une époque je ne jurais que par le porte-jarretelles et les talons hauts, désormais, je n'ai aucun souci pour mettre un pantalon et des ballerines. Et ma sexualité (théorique) serait du genre à voile et à vapeur.

Il y a une autre piste que j'ai envisagé. Je ne me suis jamais trouvé beau en tant que garçon. et paradoxalement, je m'accepte mieux quand je suis en femme. même si je suis loin d'être parfaite.

Seul hic, c'est le regard des autres qui me bloque. Regard qui me fait culpabiliser d'être ce que je suis.
Regard de de ma femme d'abord qui n'accepte pas mon existence. celui de la famille, des amis, qu ne comprendraient pas non plus.
Et celui de la rue. certes mes rares sorties se sont dans l'ensemble bien passée. Même la visite dans une boutique de chaussures où la vendeuse a eu la gentillesse de jouer le jeu.
Regard des autres qui m'empêche d'aller plus loin.

Mais plus loin, c'est où ? et jusqu'où ? car pendant ces quarante années, je me disais que je ne ferais pas telle ou telle chose et finalement je l'ai faite. Est-ce que j'arriverai à me contenter d'un compromis?
En d'autres termes, serais-je une transsexuelle qui s'ignore?

Merci de m'avoir lue.
(Vassilia moins cher que le psy)

Pourquoi ? je dirais dans mon enfance je n'étais pas le garçon foot et jeux de guerre. Lorsque je participais aux "combats" j'étais le stratège, celui qui réfléchissait mais pas le gros costaud.
un jour, J'ai joué un rôle scolaire ou je portais une robe et le bien être ressenti a été un déclic.
pendant l'adolescence, j'ai lutiné les filles comme mes camarades, mais regrettait souvent de ne pas être à leur place.
J'ai fuit ce que je sentais émerger en devenant militaire..

1982 rencontre de ma femme et aussi émergence de ma transidentité. une séance spéléo avortée par la pluie qui a finit chez un moniteur. Affaires trempée, vêtements androgynes de sa fille et soirée ou j'ai fini dans un lit féminisée et caressée. Une semaine en fille ou j'ai fini par fuir, sentant le piège se refermer sur moi.

1983 mariage, aveux de ma différence et 20 ans de lutte ou galwenne émergeait avant de re disparaitre de honte.

2006 une soirée déguisée et inversée. Ma femme, au soins que j'ai mise à préparer ma tenue et à me maquiller a su ce jour qu'elle aurait une rivale à la maison.
nous avons eu des hauts et des bas sur ce sujet, encore aujourd'hui mais bon an mal an Galwenne a trouvée son existence et sa raison de vivre. dans notre couple, ça reste difficile au fur et a mesure que je fais mon coming out, mais l'équilibre s'installe.

Il faut aussi se dire, que nos femmes ont épousées un homme et pas une femme. Qu'elle serait votre réaction, si un soir en rentrant du travail vous la trouviez habillée de vos vêtement et qu'elle vous dise qu'elle a toujours eu envie d'être un homme.

La transidentité commence par quelques lingeries, mais en réalité le mal est plus profondément enfoui au fond de notre métabolisme..Une vie de femme avortée lors d'une de nos vie antérieures

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On ne nait pas femme, on le devient (Simone de Beauvoir)

Je n'en suis qu'aux prémices, étant célibataire depuis quelques temps, cette envie revient et je me suis commandé quelques sous vêtements...

Plusieurs fois dans ma vie, j'ai voulu être de l'autre côté, sentir ce que pouvaient ressentir les femmes. Étant bisexuel, lorsque je suis avec un homme, je cherche son côté protecteur, dominant et j'adoptais parfois quelques comportements féminins, surement caricaturés. Mais lorsque je suis en couple avec une femme, je le refoule, pour éviter moqueries et incompréhension. Je suis plutot carré, barbu, très masculin, je ne sais pas si un jour j'aurais moi aussi un "moi" féminin, comme vous. Mais pourquoi pas ?

C'est un plaisir que de lire vos témoignages. Je ne suis pas concerné et pourtant,
j'y trouve un intérêt.
Vous lire permet de voire à quelle point la tolérance envers les autres est importante.

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"Vaut mieux rater un baiser que baiser un raté".

Merci Sergio.
Oui, la tolérance et l'acceptation des autres devrait être une des valeurs à enseigner, en même temps que le respect, la politesse, la courtoisie.
mais bon, on a déjà du mal avec ces dernières, alors la tolérance ...

tu sais dans une autre vie j'ai été barbu, moustachu, masculin je ne sais trop mais militaire . Bon j'ai cette chance de ne pas être grand 1m76 donc de passer au niveau de la taille. pour le corps 76 kg, il me faudrait faire quelques efforts de taille . Non ne coris pas, si l'envie te prend tu sauras t'adapter à la féminité et de caricature tu prendras vite de vrai habitudes et postures féminines..

oui je pense que la tolérance est importante pour exister. Maintenant, sache que dans le milieu LGBT ils y a aussi comme ailleurs des problèmes.. certaines femmes opérées ne fréquentes plus les trans hormonés et encore "homme" et surtout ne tolère pas que l'on puisse se sentir transgenre et ne pas faire une hormonothérapie en gros suivre le protocole.
Les travestis sont boudés et rejetés alors que c'est souvent le début d'un parcours.
J'ai la chance de fréquenter un groupe qui est très ouvert ou chacune a un vécu différents et est accepté, mais ce n'est pas le cas partout.

Comme dans tout groupe, il y a des extrémistes qui ne tolèrent pas qu'on ne fasse pas comme eux, intimement persuadés qu'ils détiennent LA vérité, et la seule.
Ils raisonnent en noir et blanc, ce qui est d'autant plus étrange que le drapeau des LBGT est arc-en-ciel

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Maître à mes heures

Il est clair que l’extrémisme, tout comme la bêtise, se rencontre dans tous les groupes de la société

Petite question Galwenne : tu dis que transgenre est souvent le début d'un parcours.
Cela ne peut pas être une fin en soi ?


Question amicale de quelqu'un qui, comme Sergio, n'est pas concernée mais est sympathisante et surtout apprécie d'échanger sur les motivations des autres.

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"Il y a des plaisirs qui passent pour des crimes. C'est que, communément, on n'y a pas goûté". Louis Aragon.

Les échanges de ce type permettent de mieux comprendre l'autre et ses différences.

Je suis très étonné qu'il puisse manquer de tolérance dans des groupes qui en ont besoin.

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"Vaut mieux rater un baiser que baiser un raté".

je dirais qu'en principe l'on commence par être travesti, puis lorsque cela devient un besoin transgenre. Un début de parcours oui mais une fin aussi pour celle qui ne souhaitent pas aller jusqu'aux hormones… ensuite transsexuelle et femme simplement.

tu pourrais être surpris, Sergio des esprits étriqués dans les diverses communautés.

L'être humain est compliqué. C'est une certitude.

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"Vaut mieux rater un baiser que baiser un raté".