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Il y a dans l'horreur une forme de beauté étrange qui fascine… autant que le sexe. A Toulouse, une galerie d'art expose des scènes d'enfer sorties tout droit du cerveau détraqué d'Antoine Bernhart, fils maudit de Sade et de ces écrivains "frénétiques" qui inventèrent le roman noir.
Antoine Bernhart peint des scènes de sadisme extrême dans des décors de boîtes à musique: les personnages, comme des poupées, jouent les victimes et les bourreaux en se pliant dans toutes les positions qu'autorise la mécanique des corps… Dans ce petit théâtre du sévice, les victimes ligotées ouvrent la bouche sur de longs cris de terreur tandis que des hommes les pénètrent à l'aide de lames tranchantes, de crocs sanglants, d'hameçons et de pénis comme chauffés au fer rouge… Il y a des femmes qui se font dépecer à vif ou larder à coups de planche à clous. D'autres rôtissent en mimant l'effroi sur des buchers miniatures, entourées par des bourreaux aux sexes rigides, froids et dégainés… Autour, la forêt obscure s'épaissit de présences menaçantes et des châteaux brûlent, comme si les pulsions sauvagement libérées par le peintre se propageaient sous des formes irrationnelles… La violence presque bestiale qui se dégage de ces tableaux stylisés n'est pas sans rappeler celle de ces romans dits «noirs» qui, vers la fin du 18e siècle, racontent avec une complaisance suspecte le destin tragique de belles et pures jeunes femmes…
Jusqu'au 21 avril : "Dans la forêt aux chemins qui se nouent", oeuvres d'Antoine Bernhart, Galerie Sollertis, 12 Rue Regans, 31000 Toulouse, France.
L'article complet d'Agnès Giard
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