La perversion à travers les âges… ou l’anamnèse des sexualités alternatives ?
J'ai lu aujourd'hui le dernier numéro spécial de sciences humaines qui traite entre autre de la perversion. Le lien avec les sexualités dites alternatives était trop tentant...
L’existence du mot « perversion » est attestée dès 1170 et provient du terme latin « pervertère » qui signifie renverser, inverser, commettre des extravagances.
L’Antiquité a été marquée par la « dépravation » principalement au regard des frasques de Caligula qui non seulement se délectait des combats des gladiateurs (jusqu’à mort s’en suive) aimait se travestir en femme.
Tiens donc !
Dans la Rome Antique, ce n’est pas l’homosexualité qui est contre nature mais la posture soumise de celui qui se fait sodomiser. Pour le philosophe Sénèque (l4 av.JC-65) « la passivité est un crime chez l’homme de naissance libre ; chez un esclave c’est son devoir le plus absolu »
Ça vous dit quelque chose ?
Aussi, seraient donc considérées comme « normales » toutes formes de sexualité où l’homme est actif. Les pratiques contre nature seraient entre autre la bestialité, la nécrophilie et les unions avec les divinités ..
Mince, mon Dom, mon Dieu!…
L’homme médiéval est dévoué corps et âme à Dieu… Il peut obtenir son salut, être touché par la grâce en acceptant sa souffrance.. par la flagellation en utilisant un nerf de bœuf, des orties ou des cravaches…
Ha mais déjà en ce temps-là ?
Marie-Madeleine Alacoque (1647-1690) religieuse de l’ordre de la Visitation se repaissait des vomissements et des matières fécales d’une dysentérique.
Heu, vous connaissez la visitandine ? C’est une pâtisserie.
Le marquis de Sade (1740-1814) va bousculer l’ordre disciplinaire c’est-à-dire que
quitte à souffrir, autant que ce ne soit pas pour rien, et va prôner la jouissance comme impératif et proposera l’obligation de la sodomie, l’inceste et le crime…
bon là, il y va fort quand même !
Pour notre marquis, l’acte sexuel consiste avant tout à traiter l’autre comme un objet interchangeable … dont il faut jouir de la façon la plus irreprésentable.
Et ben..
Le Code pénal français, entérine en 1810, la laïcisation des pratiques sexuelles. Aussi dès l’instant où elles se déroulent dans un cadre privé et entre adultes consentants, il n’y a ni crime ni même délit.
On y vient..
Plusieurs aliénistes, médecins et voire des experts en criminologie, vont tenter d’expliquer les désordres sexuels mais Freud (1856-1939) vient apporter sa touche en postulant l’existence d’une sexualité dès l’enfance : l’enfant prendrait du plaisir à téter, à sucer son pied…
ha ben à cet âge-là ?
Donc, en résumé : les pratiques sexuelles dites alternatives ne sont pas une nouveauté, les accessoires utilisés non plus… et cerise sur le gâteau, ben on est tous un tant soit peu pervers !