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MessagePosté : dim. 06 nov. 2011, 10:30 
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En avance, puisque ça sera le 25 novembre, je vous poste ici le texte d'une chanson magnifique d'Yves Jamait... "Je passais par hasard"


Je passais par hasard
Je passais pour vous voir
Pour retrouver un peu
De ces amitiés rares
Qui fondent les espoirs
D'un "c'est possible à deux"

{Refrain:}
Je passais par hasard
Je passais pour vous voir
Pour retrouver un peu
De ces amitiés rares
Qui fondent les espoirs
D'un "c'est possible à deux"
Et je trouvais charmant,
Idéal et bluffant
De vous voir amoureux
Bien que de temps en temps
C'en était presque chiant
De vous sentir heureux

C'est dans cet esprit-là
Que je franchis le seuil
De cette jolie maison
Née d'un désir nuptial
Mais là, je reste coi
Interdit sur l'écueil
Qui brise la passion
En horreur conjugale

Nous voilà tous les deux
Accablés de silence
Je cherche en vain les mots
Qui pourraient te porter
Effacer tous ces bleus
Enfin, des mots qui pansent
Et se glissent sur ta peau
Aux pores terrorisés

Mes mains de mâle honteux
Tremblent de te toucher
Je m'approche quand même
Et te prends dans mes bras
Tu t'enfouis dans le creux
De mon cou pour pleurer
Tu dis "c'est la énième fois
Qu'il me fait ça"

{au Refrain}

Et que ça fait longtemps
Déjà qu'il te dérouille
Tant il est persuadé
Que tu dragues au passage
Et son regard qui ment
Te fait crever de trouille
Quand il vient soulager
Avec ses poings sa rage

Si ses poings n' suffisent pas
Il frappe avec les pieds
Quand, tombée sur le sol
Comme une bête inerte,
Tu caches de tes bras
Ton visage tuméfié
Alors, le coup de grolle
N'en est que plus alerte
Alors, le coup de grolle
N'en est que plus alerte

{au Refrain}

Je ne reconnais pas
A travers cette ordure
Celui que j'ai aimé
Qu'aujourd'hui je vomis
Il était pas comme ça
Enfin, j'en suis plus sûr,
Il faut l'avoir été
Pour être aussi pourri

Je passais par hasard
Je passais pour vous voir
Pour retrouver un peu
De ces amitiés rares
Qui fondent les espoirs
D'un "c'est possible à deux"

Viens
Je n'ai que ma tendresse
Viens, viens, viens là contre moi
Viens
Et pour que tout ça cesse
Viens, je t'emmène avec moi

Je passais par hasard
Je passais pour vous voir
Pour retrouver un peu
De ces amitiés rares

La vidéo est à voir ICI

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Isa
Jouis et fais jouir, sans faire de mal ni à toi, ni à personne (Chamfort)


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MessagePosté : dim. 06 nov. 2011, 10:44 
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Je vous livre un texte que j'ai écrit il y a quelques années. Ce texte fut pour moi le début de l'exorcisme de mes vieux démons. Il était présent sur Vass, avant le crash de l'an dernier, aussi je m'autorise à l'y republier. A peine romancé, c'est le témoignage de l'horreur quotidienne vécue par des milliers de femmes dont je fis, hélas, partie.

Je suis seule. Des douleurs lancinantes m’ont réveillée… mon dos est à vif. J’ouvre péniblement les yeux, mes jambes et mes bras sont couverts d’ecchymoses. Un violent mal de tête me vrille les tempes. Depuis combien de temps suis-je allongée par terre, je ne le sais pas… Le carrelage est froid, mais en même temps, cette fraîcheur semble apaiser quelque peu mes douleurs. L’appartement est calme, j’ai l’impression d’avoir fait un cauchemar. Péniblement, je m’assied, dos au mur… Quelques touffes de cheveux jonchent le sol… les larmes brouillent ma vue. Mon dieu, j’ai mal… j’ai peur ! Où est-il ? Quand va-t-il revenir ? Mes oreilles résonnent encore de ses cris de rage… c’était juste avant que je ne sombre dans l’inconscience. Je me souviens des coups, de poings… de pieds, du sang qui a coulé au moment où ma tête a heurté le sol et puis plus rien… J’ai pensé avec bonheur « je vais mourir… ça va enfin s’arrêter ! ». Mais non, je n’ai pas eu cette chance (quelle horreur d’en arriver à penser cela !). Tout va recommencer, une fois encore… De combien de temps sera mon répit cette fois : une heure, peut être deux… et le monstre reviendra.

Je me traîne lentement jusqu’à la salle de bains, et là, je découvre l’ampleur du désastre… mes yeux sont enflés et bleus… ma lèvre supérieure éclatée a saigné, mon nez a doublé de volume. Je suis épouvantée par ce visage monstrueux que je découvre dans le miroir. Ma poitrine est elle aussi ravagée par les coups… Hagarde, je fixe la fenêtre… et si la solution était là ? Ouvrir, et être délivrée à jamais… Pourquoi pas ? Un sursaut de raison me retient… comme si je savais à ce moment qu’il y a une autre vie possible, heureuse… Cela me semble tellement surréaliste à ce moment précis !!! La fraîcheur de l’eau sur mon visage m’apporte un peu de réconfort… il faut que je me calme. J’avale un tranquillisant ! Pilule miracle pour tenter de retrouver une illusion de normalité… J’arrive dans ma chambre, et me laisse tomber sur le lit. Dormir… au moins je ne penserai plus !

A ce moment, la porte d’entrée… mon corps se tend. Le voilà… déjà ! Je me recroqueville, j’essaie de disparaître… dérisoire et désespérée tentative… J’entends le pas lourd se rapprocher, mes yeux se refusent à regarder. Je sens sa présence… « Pourquoi m’as tu obligé à te faire ça ? » ose-t-il me dire d’une voix qui semble désolée… Toujours le même refrain… Il s’approche encore, je sens sa main sur moi… j’ai peur ! « Laisses toi faire, tu verras, tu vas aimer »… C’est surréaliste… Comme s’il n’en avait pas encore assez fait, le voilà qui s’est mis dans la tête de « me faire l’amour » comme il appelle ça ! Je sens son corps peser sur mon corps meurtri, ses jambes forcer les miennes… son sexe me poignarder… Une fois encore, comme je voudrais être morte… Mes mains se crispent sur l’oreiller, les larmes coulent… en silence ! Surtout ne pas provoquer sa fureur… Et cette voix, que je hais autant que je la crains qui me murmure « je le sais que tu aimes ça hein ! » en poussant un grognement de satisfaction. Je ne bouge pas, je continue de pleurer en silence… Après tout, une morte est silencieuse !

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Isa
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MessagePosté : dim. 06 nov. 2011, 11:15 
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Ça fait mal de relire ça :cry:

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La plupart des gens sont heureux pour autant qu'ils aient décidé de l'être
Abraham Lincoln

alors qu'est ce qu'on attend ? :D


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MessagePosté : lun. 07 nov. 2011, 12:17 
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Une chanson de Pierre Perret.

Femmes battues

Tabassée a mort par amour,
Parait qu'c'est courant de nos jours
Le métier d’épouse n'est pas sur
Quand on est la femme d'un vrai dur.
Mais celle qu'il appelle sa trainée
D’infidélité soupçonnée
A pourtant aime ce débris
Qui la frappe a bras raccourcit.

Oui c'est a toutes les femmes battues
Qui jusqu’à présent se sont tues
Frappées a mort par un sale con,
Que je dédie cette chanson.

Au commissariat du quartier
La femme tuméfiée et l’époux
Sont debout devant le brigadier
Qui soupire et dit : "encore vous !
Votre mari présent, chère madame,
Prêtant qu'vous l'avez bien cherche,
Pourquoi faire alors tout un drame ?
Vous n’êtes pas tellement amochée !"

Oui c'est a toutes les femmes battues
Qui jusqu’à présent se sont tues
Frappées a mort par un sale con,
Que je dédie cette chanson.

Il prétend qu'vous êtes économe
Du tissu qui cache vos rondeurs
En vous corrigeant, c'est en somme
Qu'il apaise un peu sa rancœur.
Rentrez tous les deux vous coucher
Ca va s'regler sur l'oreiller
Les voisins n'vont pas protester
En d'vinant pourquoi vous criez !

Oui c'est a toutes les femmes battues
Qui jusqu’à présent se sont tues
Frappées a mort par un sale con,
Que je dédie cette chanson.


Tant qu'les voies de fait sont bénignes
Des blessures ouvertes ou des bleus,
Pour nous, policiers, la consigne
C'est de n'pas sévir pour si peu.
S'il vous étouffait sous la couette,
S'il vous étranglait de ses mains,
Nous pourrions ouvrir une enquête,
Vous n'seriez pas morte pour rien !

Oui c'est a toutes les femmes battues
Qui jusqu’à présent se sont tues
Frappées a mort par un sale con
Que je dédie cette chanson.


http://www.youtube.com/watch?v=XQMNJbXbqUI" onclick="window.open(this.href);return false;
Le clip n'est pas l'officiel. D'ailleurs, je ne suis pas sur qu'il y en ai un. Les médias oseraient-ils le diffuser?

Isa, ton texte est abjecte. Pas par ses mots, mais par ce qui te les a inspirés. Jamais un être humain (enfant, femme, homme) ne devrait avoir ce genre d'inspiration vécue.
Je reste persuadé que l'on peut être emporter par la colère sans en venir aux mains. Et si, cela arrive, il y a toujours une porte, un mur, un meuble pour laisser exploser son trop plein de violence.
D'ailleurs, ces mêmes "ordures" n'en viennent pas à cela quand ils s'engueulent avec d'autres hommes.

Les obliger à se soigner est une chose, mais dans leur condamnations, ils devraient "toucher" de près, celles et ceux (enfants) qui ont pâti un jour de leur violence. Comme des chauffards que l'on envoie dans des services pour accidentés de la route.

Ma femme a vécu cela dans une autre vie. Elle en reste, et restera, marquée à vie. Ses enfants aussi puisqu'ils l'ont vu tuméfiée à plusieurs reprises.

J'aimerais beaucoup quand il y a des sujets sur les violences faites par des hommes que les médias évoquent ceux-ci d'un autre mot car un Homme, ce n'est pas cela. Et comme je suis un homme (avec ses qualités et ses défauts), j'ai toujours un peu l'impression que je fais parti de ces salauds. Et je refuse cela. :grrr:

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MessagePosté : lun. 07 nov. 2011, 17:38 
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Et si le RAP participait à faire comprendre qu'il ne faut pas de violence dans un couple.
Lester Bilal s'est mis du côté du coupable pour écrire.

http://www.dailymotion.com/video/k233Gr ... from=embed" onclick="window.open(this.href);return false;

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MessagePosté : lun. 07 nov. 2011, 20:09 
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Oui ca fait toujours aussi mal de lire ca.
Et pourtant ce genre de témoignage est salutaire, aussi bien pour son auteur, pour ceux qui vivent la même chose et pour ceux qui s’imaginent que c’était vrai dans d’autres lieux, d’autre temps, d’autres milieux, d’autres cultures et malheureusement un exemple récent m’a montré que les jeunes générations reprennent le flambeau … ici et maintenant.
Merci :clap: :biz:


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MessagePosté : lun. 07 nov. 2011, 21:20 
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Sergio, il n'est pas question de stigmatiser un sexe, car en effet, tous les hommes ne sont pas comme cela. Cependant, pour avoir dialoguer avec divers intervenants dans l'aide aux violences de couples, il y a très peu de femmes violentes (du moins physiquement), et dans celles qui le sont, c'est quasiment toujours parce qu'elles immergées dans une situation violente.

C'est par l'éducation que l'on peut faire changer les choses, et aussi dans une prise en charge globale des victimes ET des auteurs de violence. En ce qui concerne cette dernière prise en charge, malheureusement la France ne brille pas pour sa pratique.

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MessagePosté : mar. 08 nov. 2011, 11:32 
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Citation :
Sergio, il n'est pas question de stigmatiser un sexe,.....
Isa, ce n'est pas pour toi que j'ai ecris cela. C'est la société en général qui parle d'hommes pour les pourris qui violentent leurs femmes (ou enfants).
Pourquoi ne pas trouvé un terme comme pour les violeurs, les assassins, criminels, meurtriers, etc....
Je ne suis pas sur que l'on puisse les appeler des Hommes. Peut-être génétiquement, identitairement, mais pour le reste...... :roll:

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MessagePosté : mar. 22 nov. 2011, 19:55 
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Citation :
C'est par l'éducation que l'on peut faire changer les choses, et aussi dans une prise en charge globale des victimes ET des auteurs de violence. En ce qui concerne cette dernière prise en charge, malheureusement la France ne brille pas pour sa pratique.
J'ai vu ca aujourd'hui, du coup je rebondis sur la prise en compte des auteurs de violence.

Voici le lien, vers l'article de libé http://www.liberation.fr/societe/010123 ... es-raclees" onclick="window.open(this.href);return false;

ET le texte au cas ou il disparaisse :
Citation :
Cet ex-mari violent a battu sa femme pendant dix ans, suivi une thérapie et vient de sortir un livre où il affirme être guéri.
Frédéric se souvient de la première fois où il a aperçu Sabrina, il y a dix-huit ans. Elle marchait dans la rue, quartier Pigalle, à Paris. Il était en voiture, coincé dans les embouteillages. Il l’a «hélée». Elle a dit oui pour aller boire un verre. Ils sont restés dix ans ensemble, une histoire «passionnelle». Ils ont eu deux enfants, des filles.

Sabrina se souvient des transformations du visage de Frédéric, juste avant de la frapper. Des yeux soudain fixes et troubles, un rictus de haine et de douleur. Lui explique qu’il était dans ces moments assailli d’images désagréables de son enfance, en boucle, une obsession. Et puis les coups, pour «décharger». Il raconte cela dans un livre. Elle l’a aidé à l’écrire. C’est l’un des très rares témoignages d’homme violent, alors que plusieurs femmes battues ont déjà écrit leur calvaire. Dans la tête de Frédéric Matwies, le lecteur comprend d’autres choses, autrement. L’idée de «dépendance», par exemple, «comme pour une drogue», dit-il. «Quand cela faisait plusieurs semaines qu’il n’y avait pas eu de violence, je ressentais un manque. Il y avait une montée. Je me revois sortir du boulot avec l’idée d’un prétexte, une facture qu’elle a cachée, n’importe quoi, et je m’empresse de rentrer pour m’en prendre à elle.»

«Spirale». Cela a commencé par une gifle, puis des coups de poing, de pied, c’est allé jusqu’à des actes de torture. Une fois, Frédéric a brûlé Sabrina avec une cigarette. Une autre fois, il l’a forcée à manger des crottes de lapin. Tous les journalistes qu’il a rencontrés lui ont demandé de raconter ces épisodes extrêmes. Il s’exécute, parce qu’il ne veut «pas minimiser». Il cherche encore ses mots, il n’a pas de formule toute faite. Il parle parce qu’il croit «que ça peut aider». «Je veux dire qu’il y a des solutions, qu’on n’est pas condamné à vivre dans cette spirale.» Depuis 2003, date de la plainte de Sabrina et de leur séparation, Frédéric n’a plus jamais été violent. Sabrina insiste beaucoup là-dessus. «Il n’y a plus de violence en lui. C’est difficile de lui pardonner complètement. Mais c’est vrai qu’il est devenu un autre homme.» Ils se voient les dimanches, avec leurs filles, dont Frédéric a la garde. Ces moments sont joyeux. Elle n’a «plus peur» de lui.

En janvier 2003, Frédéric a attaqué Sabrina avec un couteau. Elle a porté plainte. Il a été condamné à trois mois de prison avec sursis. La peine peut sembler clémente. C’est sans doute lié au fait que, immédiatement après sa garde à vue, Frédéric a entamé une thérapie. Il a rejoint les groupes de parole pour hommes violents créés par le psychiatre Roland Coutanceau. «Cela commence toujours de la même façon, raconte Frédéric. Un nouveau arrive, et il dit : "Voilà, ma femme m’a mis en colère, c’est pour ça que je l’ai frappée." Ensuite, on abandonne ces fausses excuses, on accepte d’aller chercher les causes au fond de nous.» Dans les enfers des autres, il a compris les mécanismes du sien. Qu’un homme violent se sent implicitement «autorisé» à recommencer lorsque sa femme lui a pardonné. Qu’une femme qui pardonne une fois pardonnera encore. Que la «honte» qui l’étouffait à chaque «après» ne suffit pas à arrêter. «Il faut une aide extérieure. Il faut aussi accepter la fin du couple. Quand la violence est devenue un mode de communication, il n’y a qu’une solution, la séparation.»

Enfant, Frédéric Matwies ne parlait pas. Assis au fond de la classe de CP, il jouait avec des capuchons de stylos. Quand la maîtresse l’interrogeait, les mots restaient coincés. Avec ses camarades, il communiquait par gestes ou onomatopées. La semaine, il était placé chez une nourrice «aimante». Le week-end, il retrouvait un père violent et une mère silencieuse. Il n’a jamais dit «papa» ni «maman». Au moment de son deuxième CP, une enseignante s’est enfin souciée de cet enfant muet. On l’a emmené chez un pédopsychiatre. «Ça m’a fait du bien. Mais on a arrêté vite.» Sa parole s’améliore, pas au point de lui permettre d’exprimer ses angoisses. Le «mécanisme» s’installe : des «cycles d’anxiété» où s’accumulent «peurs, frustrations»… jusqu’à l’explosion. Un coup de pied dans une porte, un coup de poing sur un camarade. La même «boule» au ventre qu’il sentait grossir avant d’agresser Sabrina.

«Fêlures». Leurs dix années d’enfer ne se sont pas déroulées en huis clos. Plusieurs assistantes sociales, qui suivaient Sabrina depuis l’adolescence, puis l’aidaient avec ses enfants, venaient régulièrement chez eux. «Elles étaient au courant, on leur en a parlé», dit Frédéric. Il y avait aussi les policiers, auprès desquels Sabrina a déposé de nombreuses mains courantes. Et leurs familles. Cette présence de témoins n’est pas pour Frédéric une excuse. Mais une information à faire passer.

Quand il a rencontré Sabrina, Frédéric a été charmé par «ses fêlures». Elles ne sont pas pour rien dans le calvaire qu’il lui a fait subir, et la jeune femme se remet encore difficilement de son enfance et de sa vie de couple violentées. Après deux années de thérapie, Frédéric se sent «guéri». Il le sait parce qu’il s’est retrouvé dans des situations qui autrefois le faisaient sortir de ses gonds et… rien, pas de pulsion. Il travaille comme dessinateur industriel, passe beaucoup de temps à s’occuper de leurs filles de 13 et 14 ans. Sabrina et lui les décrivent pleines de vie et de gaîté. Avec elles, ils ont «beaucoup parlé».


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MessagePosté : mar. 22 nov. 2011, 20:06 
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Merci cs31 pour cet article. J'ai vu ce monsieur faire la tournée des plateaux télé pour son livre, entendu ce qu'il a dit. Ce qui m'a frappée, c'est qu'il parle beaucoup et uniquement de lui... Et dans un sujet au JT, sa femme a été également interrogée, et elle a précisé "je l'ai aidé à écrire le livre". J'ai eu comme un déclic à cet instant précis. Nulle part il n'en a jamais parlé, ne l'a associée en rien à son écrit... Je reste donc très circonspecte par rapport à cette rédemption que l'on nous présente exemplaire. Le dernier que l'on avait ainsi érigé en exemple s'appelait... Patrick Henry, et on sait comment s'est démontrée la rédemption... Bref, je ne veux pas être mauvaise langue, mais je suis assez réservée sur ce cas précis.

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MessagePosté : mar. 22 nov. 2011, 20:24 
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OK, alors, attendons...

Je ne regarde pas la télé (à part le rugby :oops: ) et n'avais jamais vu ou entendu parler de ce monsieur...

Sur l'article, ils parlent très vite du fait que son épouse l'a aidé à écrire le livre.


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MessagePosté : mer. 23 nov. 2011, 09:19 
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Je pense que ses paroles lui sont dictées par des tiers. Je l'ai entendu parler, lors d'un reportage, de l'histoire des crottes de lapin. Je ne suis pas sur que c'est cela qu'il aurait annonçait de lui-même. :roll:
Des femmes battues qui ont témoigné, il y en a plein.
Des hommes violents, il y en a déjà beaucoup moins. Alors il faut miser sur ce qu'il a fait et pas sur sa victime. Ce sera plus vendeur, pensent-ils.

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MessagePosté : mer. 23 nov. 2011, 17:33 
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Un homme banal à la main de monstre, voici la nouvelle campagne contre les violences conjugales © DR

C'est l'homme si élégant croisé tous les jours au boulot et qui nous souhaite systématiquement une belle journée. C'est ce voisin qui nous donne si gentiment de la terre pour nos géraniums parce qu'il en a trop. C'est le beau gosse qu'on aperçoit au café tous les matins lisant son journal. Ce sont les visages avenants de la nouvelle campagne contre les violences faites aux femmes. Lancée cette semaine par la Fédération nationale Solidarité Femmes, elle prend la forme de trois affiches dénonçant chacune ce "Bourreau Banal". Car une chose saute aux yeux dans le physique passe-partout des trois hommes ainsi mis en scène : leur main. Elle est tantôt particulièrement musclée, tantôt avec un poing dramatiquement serré, les doigts aussi sont exagérément acérés. C'est une main de monstre, celle qui porte les coups, celle qui tue parfois aussi.

L'objectif de la campagne : rappeler que l'homme violent a le visage de Mr Tout Le Monde. En société, c'est le gars à la "bonne tête", bien sous tout rapport, insoupçonnable. Une fois les chaussons aux pieds, il se révèle jaloux, méprisant et tortionnaire. "Il faut le rappeler pour que les victimes soient crues sur parole quand elles osent en parler : on trouve des hommes violents dans tous les milieux !, explique à TF1 News François Brié, vice-présidente de la Fédération. Et que oui un homme 'présentant bien' peut frapper son épouse." Impossible d'établir un profil type d'auteur de violences.

Un point commun toutefois chez ces hommes violents : ils vivent avec leur victime dans 96% des cas. Solidarité Femmes, qui anime la plate-forme téléphonique Violences conjugales info, donne quelques chiffres sur ces hommes. Plus de la moitié d'entre eux sont âgés de 30 à 49 ans. Plus de 32% ont passé le demi-siècle. Contrairement aux clichés véhiculés, l'homme violent n'est pas toujours le chômeur aviné issu d'un milieu défavorisé. Il peut habiter dans un pavillon de banlieue, dans le très chic VIIe arrondissement de Paris ou dans le fin fond de sa campagne...

Plus de 66% des auteurs ont un travail, 46,2 % sont employés et plus de 20% sont cadres. Et pour définitivement tordre le cou aux stéréotypes, seuls 11% des bourreaux sont ouvriers. Si la consommation d'alcool ou de drogue n'est pas la cause des violences, elle va être un motif de passage à l'acte. Comment alors repérer ces violences face ce portrait-robot de Mr Tout-Le-Monde ? Difficile. "Sauf si les victimes osent parler", précise François Brié. Le slogan de cette campagne ? "Dénonçons la violence qui se cache, appelez le 39-19".
http://lci.tf1.fr/france/societe/quand- ... 36635.html" onclick="window.open(this.href);return false;


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MessagePosté : mer. 23 nov. 2011, 22:19 
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Je félicite cette campagne. Mais je pense qu'elle devrait être complétée par une campagne qui explique aux femme battues ce qui se passent lorsqu'elles auront décidé de porter plainte: est-ce qu'elles devront fuir? Pourront-elles garder l'appartement où elles vivent? comment vont elles pouvoir assumer financièrement le quotidien surtout si elles ne travaillent pas? etc. Mais aussi qu'elles n'ont rien fait pour mériter ce qui leur est arrivé et qu'elles sont des victimes et que des victimes


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MessagePosté : sam. 26 nov. 2011, 10:12 
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