pour élever un peu le débat
http://www.sacristains.fr/2010/03/30/vi ... s-fausses/" onclick="window.open(this.href);return false; c'est un peu long, mais c'est intéressant, j'ai appris plein de choses, même si je pense que le célibat des prêtre est une perversité. La Chasteté en tant que perversion a donc droit à une rubrique à elle toute seule sur Vassilia en tant que sexualité alternative
Citation :
Six idées fausses ou discutables sur le célibat des prêtres
1. Le célibat des prêtres date du XII° siècle
Presque tout le monde a entendu cette idée. Le problème, c’est qu’elle est simplement fausse à force de simplisme. Cette question à elle seule mériterait un article.
Dire que le célibat des prêtres remonte au XII° siècle, c’est lui donner comme origine le premier concile oecuménique du Latran, en 1123. Ce concile a en effet déclaré invalide le mariage des clercs. Les ordres majeurs deviennent un empêchement dirimant au mariage, ce qui veut dire que si un sous-diacre, un diacre, un prêtre ou un évêque se marie, son mariage est purement et simplement invalide.
Mais il faut faire attention, on le voit souvent dans l’histoire de l’Église, l’apparition d’une norme, d’une décision conciliaire, ne permet pas forcément de dater le phénomène qu’elle sanctionne. Un concile peut entériner ce qui est déjà vécu depuis des siècles comme il peut promouvoir une chose qui n’entrera dans les faits que bien plus tard. Alors, regardons d’un peu plus près.
D’abord, il y a le célibat du Christ qui est une question centrale, sur laquelle il faudra évidemment revenir. Ensuite parmi les apôtres, saint Pierre au moins a été marié puisqu’il a une belle-mère. Son épouse n’est jamais mentionnée dans les évangiles. Saint Jérôme (347-420) écrit : « Apostoli vel virgines vel post nuptias continentes » : les apôtres étaient soit vierges, soit continents après un mariage (veufs, donc).
Jusqu’au IV° siècle, il n’y a pas de règle générale, mais la pratique du célibat des clercs est souvent louée par les pères de l’Église. Nous avons, en Orient comme en Occident de nombreux témoignage d’estime pour cette pratique.
Au concile de Nicée (325), on n’impose pas la continence aux évêques, aux prêtres et aux diacres mariés avant l’ordination. Mais, « en vertu d’une ancienne tradition de l’Église », on leur interdit de se marier après l’ordination. Cette règle restera absolue et universelle, en Orient comme en Occident.
Autre repère important, le Concile In Trullo (692), convoqué par l’empereur Justinien II, qui ne rassemble que des évêques orientaux. Il fixe la discipline qui reste encore aujourd’hui celle de la plupart des églises orientales, même catholiques : l’évêque est tenu à la continence, les prêtres et les diacres ne peuvent se marier après l’ordination. Ceux qui sont mariés ne doivent pas quitter leur femme. Ils peuvent « user du mariage », sauf lorsqu’ils doivent dire la messe (j’y reviendrai). Tout en recommandant toujours le célibat des prêtres, les papes ont accepté ensuite que les Églises orientales qui revenaient à la communion avec Rome conservent cette discipline.
Revenons un peu en arrière. En Occident, au IV° siècle, le célibat des clercs, encouragé par les papes, se généralise progressivement. Il est ratifié par des conciles locaux : Elvire, vers 300, Rome en 386, etc. Il y a pourtant des résistances et on peut dire que si elle est souvent enfreinte est mal acceptée, la règle est au moins connue de tous au IV° siècle.
On sait que de la fin du IX° au début du XI° siècle la règle du célibat est très mal suivie, le mariage ou le concubinage du clergé semble presque normal. Vient alors, au XI° siècle, la réforme grégorienne. On se souvient de s. Pierre Damien (+1072) et surtout le grand pape Grégoire VII (+1085) qui lutte contre l’inconduite des clercs, la simonie (le commerce de choses saintes), les investitures laïques, etc. La règle du célibat rentre à nouveau dans les moeurs. C’est dans la suite de saint Grégoire que, sous Calixte II, le 1er Concile oecuménique du Latran déclare invalide le mariage des clercs.
La suite a moins de rapport avec notre propos, je cite seulement pour mémoire :
La réforme protestante : les réformateurs déclarent nuls les voeux de chasteté et promesses de célibat.
Le Concile de Trente (1545-1563) confirme l’invalidité du mariage des clercs sans fonder l’obligation du célibat sur le droit divin. (24° session, 1563)
Au XVII° siècle l’organisation des séminaires pour former les prêtres favorise la mise en vigueur de la règle du célibat.
Au XVIII°, il y a un grand mouvement anticlérical, de nombreuses attaques contre le célibat. Finalement, en 1791, la Révolution française permet, puis encourage et impose presque, sous la Terreur, le mariage des prêtres.
Le Code civil de Napoléon ne prévoit pas l’empêchement au mariage des prêtres, mais il est appliqué de fait jusqu’au 25 février 1878 (arrêt de la Cour de cassation).
Au milieu des événements qui secouent en particulier l’Europe, l’Église maintient sa position. Il arrive, rarement et pour des raisons graves, qu’elle dispense de célibat des prêtres, mais jamais des évêques. Les prêtres dispensés doivent renoncer à tout ministère.
Finalement, le Concile Vatican II confirme la règle du célibat des prêtres dans l’Église latine par le décret Presbyterorum ordinis de 1965, au n°16. Il le fait en des termes solennels, qui, à mon sens, tranche la question pour longtemps :
« C’est donc pour des motifs fondés dans le mystère du Christ et sa mission, que le célibat, d’abord recommandé aux prêtres, a été ensuite imposé par une loi dans l’Église latine à tous ceux qui se présentent aux ordres sacrés. Cette législation, ce saint Concile l’approuve et la confirme à nouveau en ce qui concerne les candidats au presbytérat. »
En 1967, Paul VI publie une encyclique sur le célibat sacerdotal, question disputée à l’époque. En 1971, le synode des évêques se pose la question de déclarer que le Souverain Pontife peut, en cas de nécessité, autoriser l’ordination de viri probati, d’hommes mariés à la vie éprouvée. La proposition qui pouvait paraître séduisante est pourtant rejetée par 107 voix contre 87, j’y reviendrai. Ensuite, les papes successifs ont confirmé leur attachement au célibat des prêtres.
Pour conclure sur cette question, nous voyons qu’il est pour le moins simpliste de dire que le célibat des prêtres date du XII° siècle. S’il ne ressort pas de la loi divine mais de la loi de l’Église, c’est pourtant une tradition qui, dans son principe, remonte aux origines de l’Église. Sa réalisation concrète a été progressive comme pour bien des choses dans l’Église.
2. Puisqu’il y a un clergé marié en Orient, il n’y aurait aucun inconvénient à adopter cette discipline en Occident
Qui n’a jamais entendu cet argument ? Là encore, il faut regarder de plus près.
Premier point, il est bien entendu que la discipline des Églises orientales unies à Rome est reconnue comme légitime. Cela fait partie de leur histoire et l’acceptation par Rome de la discipline du Concile in Trullo a facilité leur retour à la communion.
Pour autant, le principe même du célibat est contenu dans la discipline orientale puisqu’il est obligatoire pour les évêques. On peut donc dire qu’il y a une convenance universellement reconnue du célibat des clercs, qui est depuis l’origine connue si ce n’est vécue. On remarquera aussi que l’idéal du célibat sacerdotal semble bien compris en Orient. Il y a, en dehors des moines, des prêtres orientaux célibataires et quelques Églises orientales ont même adopté la discipline latine au XIX° et XX° siècle.
et ça continue encore pas mal... De toute façon, tous ces corbeaux sont bien incapable de sortir cette règle des Évangiles, puisqu'elle n'existe pas, tout comme le tchador n'existe pas dans le Coran.