Qu’est-ce donc que le safeword ? C’est tout bêtement un mot qui est défini par deux partenaires, et qui signifie l’arrêt immédiat du jeu. J’ai bien dit du jeu, et non de la relation, comme on le lit trop souvent de partout. A n’utiliser que dans les cas de réel malaise ou d'urgence, il n’est pas à prendre à la légère ou à négliger. Il est l'équivalent du feu rouge de notre code de la route. Un(e) soumis(e) hésitera toujours à le prononcer, car il (elle) estimera qu’il lui faut être à la hauteur. Aussi, c’est au(à là) dom de bien insister sur la nécessité de cette sécurité, autant pour la personne soumise que pour lui(elle) d’ailleurs.
Pourquoi ce fameux mot me direz-vous ? Tout simplement parce qu’en BDSM, un « non » ou un « stop » n’ont pas toujours forcément le sens que l’on croit. Il est donc conseillé de choisir un mot qui soit tout à fait incongru par rapport à la situation, qu’il n’y ait aucune confusion possible. Si un(e) soum crie « fraise » en plein milieu d’une séance de flagellation, cela ne pourra pas être interprété autrement que comme une sécurité, nous sommes bien d’accord.
Ceci ne dispense pas pour autant le dom d’une vigilance de chaque instant, d'être à l’affût des moindres signaux que pourrait lui envoyer sa soumise (ne serait-ce que pour détecter les prémices d’un subspace, qui fera qu’alors, elle sera dans l’impossibilité physique et mentale de prononcer son safeword).
Si la personne soumise est bâillonnée, on veillera à mettre au point un autre moyen de signal. Le plus efficace, est de lui glisser un petit objet dans une main, qu’elle pourra lâcher en cas de problème. Je dis le plus efficace, car il y a bruit en plus du mouvement, donc moins de chance de passer inaperçu. Et puisque l’on parle de bâillon, j’en profite pour dire que l’on ne laisse JAMAIS SEULE une personne bâillonnée, pour des raisons de sécurité évidentes.
Dans un couple BDSM bien rôdé où les deux partenaires se connaissent parfaitement, il peut être envisageable de négliger le safeword, mais jamais dans une relation qui débute. Un(e) dom qui refuserait cela à un(e) soum, ou qui conditionnerait son emploi à la fin de la relation est à fuir immédiatement. D’une part, cela dénoterait une parfaite inconscience, et de l’autre, ça serait accepter un chantage qui n’a pas lieu d’être.
Il peut y avoir mille et une raisons à l’utilisation du safeword, mais elles n’ont pas a être exposées avant l’arrêt. On stoppe tout, et là on discute du pourquoi, sereinement. Souvent, un peu de repos et le fait d’être rassuré(e) peuvent permettre à la personne soumise de reprendre la séance en toute quiétude. Sinon, et bien ça n’est pas grave, on reporte à une autre fois.
Mais il faut parler… Ne jamais rester sur un échec et des non-dits.
En BDSM peut être encore plus que dans toute autre relation humaine, la communication et l’échange sont primordiaux. C’est cela qui fait progresser, que l’on soit soum ou dom.
_________________ Isa
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