Bientôt la fête des pères
Citation :
A quoi pense une femme quand elle se masturbe ? Comment le fait-elle? Quels rituels, quels préparatifs lui permettent de se mettre en condition ? Dans un livre de photos qui résume huit années de recherches, les éditions Taschen approchent au plus près de ce qu'on pourrait appeler "le mystère".
Dans La Petite Mort, un recueil de photos troublantes, récemment publié aux éditions Taschen, on approche un peu ce mystère…
Pendant 8 ans, Will Santillo demande à des femmes de se laisser prendre en photo pendant qu’elles se masturbent. Il imagine les corps allongés dans l’impunité qu’offre la semi-obscurité d’une chambre. Il se tient pieds nus, invisible, essayant de se faire discret au maximum tandis que seuls résonnent les bruits de son appareil. Certaines femmes cependant l’emmènent dans la salle de bain, pour se masturber sous le jeu d’eau du pommeau de douche. D’autres, plus exhibitionnistes, se masturbent dans une voiture, ou sur une dune de plage écartée, ou sur la terrasse de leur jardin en pleine ville, face aux immeubles voisins. Il se plie à leurs desideratas.
Quelques témoignages
Citation :
«Je me masturbe en pensant à une voix, pas un visage. Cette voix est pressante, exigeante, elle m’ordonne de faire des choses que je n’ai pas envie de faire, comme de supporter un pincement un peu trop intense de mes tétons, ne pas jouir quand le vibro appuie fort contre mon clitoris, ou m’enfoncer un objet volumineux. Ce sont des choses très précises. Ce que je préfère, ce sont les vrais coups de boutoir, arriver à supporter quelque chose pendant un nombre précis de secondes, ou essayer d’aspirer quelque chose à l'intérieur de moi sans m’aider de mes mains.»
«Depuis peu, j’ai un fantasme… Je suis dans une pièce inconnue, par terre, les yeux bandés, un peu désorientée ; je porte un sautoir de perles en onyx noires de trois mètres de long, il est enroulé autour de mon cou, et c’est mon compagnon qui tient l’autre bout. Il est à quelques dizaines de centimètres de moi et me dicte ce que je dois faire. Il y a un autre homme qui regarde, mais ce qui m’excite vraiment, c’est que mon partenaire dirige le scénario, qu’il me dise comment me montrer ou comment me toucher pour quelqu’un d’autre. Et je ne sais jamais qui est le voyeur.»
«Dans mon fantasme, je me fais attacher, mais il y a aussi un peu de violence. De la violence, pas du viol. L’univers clandestin des Yakuza, avec leurs tatouages, me stimule toujours, donc quand j’imagine un Japonais, il est très beau, tatoué, avec une allure de gangster.”
L'article intégral d'Agnès Giard sur 400 culs
La Petite Mort, photos de Santillo, textes de Dian Hanson, Taschen, 29,99 euros