Article publié avant le crash. A lire !
Régulièrement, on peut voir ressurgir au détour de certains fils de discussion sur le net, une théorie qui ne peut laisser indifférent. En fait, il s’agit de la libération de l’être par l’explosion de l’égo. Se libérer soi-même ou libérer l’autre, pour accéder à ce que l’on est véritablement. On trouve couramment l'image bucolique de l'oiseau de la liberté prisonnier d'une cage dorée représentant son ego. Dit comme cela, c'est attrayant, n'est-ce pas ?
Cette théorie repose essentiellement sur le fait que le véritable Moi d’un être humain, est ce qu’il est à sa naissance, et que tout ce qui est acquis ou ce qu'il ressent n’est qu’un carcan qui l’opprime. La suprématie de l’inné sur l’acquis, en quelque sorte. L’idée peut sembler séduisante, particulièrement pour les personnes en quête d’absolu, et c’est bien ce qui la rend dangereuse.
En effet, il est plus facile de démolir quelque chose que de le refaire. C’est encore plus vrai lorsque le « quelque chose » en question est la personnalité d’un être humain.
Tout au long de notre vie, nos différents apprentissages, les épreuves traversées, mais aussi les joies vécues construisent et affinent notre personnalité. C’est ce qui aide à grandir, au sens noble du terme. Tout comme un édifice maçonné, la base supporte tout l’édifice. Sans de bonnes fondations, tout s’écroule.
Or, faire « exploser » l’égo d’une personne, ça revient à dynamiter les fondations d’une maison. Pour reconstruire, il faut de nouvelles fondations. Se pose alors la question de savoir sur quelles valeurs reposeront ces nouvelles fondations. Sur celles de la personne qui aura détruit les précédentes ? Alors en quoi le nouvel ego reflétera-t-il plus la véritable personne, puisqu’il sera induit des pensées et volontés de son concepteur ?
Bien sûr, on peut modifier certains valeurs inculquées, comme les valeurs morales ou éducatives héritées de nos parents. Elles peuvent être fluctuantes, et heureusement… mais restent toutefois encadrées par des concepts généraux qui sont (pour faire simple) le « Bien » et le « Mal » (« Mal » étant alors à comprendre au sens de destructeur). Ne pas se détruire soi-même, ne pas détruire les autres. Il est évident qu’entre ces deux concepts, il y a toute une palette de nuances permises.
Certains diront alors que l’individu n’est pas libre. Mais qu’est-ce qu’être libre ? La liberté peut-elle être totale, alors que nous vivons en société ? Poser cette question, c’est déjà en partie y répondre. La liberté totale d’un individu est un fantasme, et rien d’autre, puisqu’elle est encadrée par la loi, par les règles de vie en société, et bien sûr, par la liberté d’autrui.
Une fois posé ce principe évident, recentrons-nous sur le psychisme de la personne. Que l’on cherche soi-même à changer, c’est normal. Chaque être vivant évolue tout au long de sa vie, et heureusement d’ailleurs. Mais nous gardons en nous, enfoui quelque part, des signaux qui nous indiquent en général un danger, pour peu que l’on s’approche trop près d’une zone à risque. On peut toucher sans problème aux couches supérieures de notre mental, par contre, dès qu’on s’approche des piliers fondateurs, le feu passe au rouge (ou devrait). Ca marche en général assez bien, sauf peut être avec des personnes aux penchants auto-destructeurs bien prononcés.
Chez une personne fragilisée par la vie et les épreuves, ou en quête d’absolu, il est possible que ces signaux fonctionnent mal. Il est également possible, par le biais de la manipulation mentale, de court-circuiter ces signaux. Rien n’empêchera alors la destruction, couche après couche, et ce jusqu’au plus profond du psychisme de la personne. Ce sont un peu les méthodes utilisées par les sectes avec leurs adeptes. Laver le cerveau pour mieux construire quelque chose qui correspondra aux besoins de ces pseudos doms ou vrais gourous (et non à ceux des personnes qui subiront, même si elles l’acceptent).
Dans le meilleur des cas, les gourous et autres apprentis-sorciers reconstruiront, tant bien que mal. Est-ce à dire que leur cobaye sera libéré ? Au mieux, il sera conforme à ce que l’autre attend, mais ne seront pas pour autant plus eux-mêmes qu’avant. J’aurais même tendance à dire qu’ils le seront moins (mais ça n’engage que moi).
Dans les autres cas, les destructeurs n’auront pas la capacité à mener cette reconstruction à bien et finiront pas se débarrasser de leur victime, pour entamer une nouvelle entreprise avec une nouvelle proie. Qui reconstruira alors ?
D’où l’importance du principe désormais fameux ici : ON NE DEFAIT PAS CE QUE L’ON NE SAIT PAS REFAIRE.
Les enjeux d’une relation BDSM ne sont pas anodins. Il y a de vrais risques à la clé, et un(e) soumis(e) ne saurait tout accepter. Faire croire à un(e) soumis(e) qu’il(elle) sera libéré(e) en acceptant de détruire son mental est DANGEREUX. et en grande partie MENSONGER S’il y a un vrai problème, on peut lui conseiller de suivre une thérapie avec un PROFESSIONNEL., pour trouver un mieux-être, mais c’est tout. Ainsi, on ne se prend pas pour Dieu le Père, et surtout, on ne fait courir aucun risque sérieux à son(sa) partenaire. On ne profite pas d’un état de faiblesse de l’autre. En aucun cas !
Voilà pourquoi il est important qu’une personne soumise s’écoute elle-même. Tout malaise, tout dégoût, tout ressenti négatif a une signification. L’ignorer ne mène nulle part, si ce n’est à la catastrophe à plus ou moins long terme. Un dom n’est pas non plus un être surhumain, pas plus un demi-dieu doté de pouvoirs surnaturels. C’est un être humain, avec ses qualités et ses défauts. Et à ce titre, il est FAILLIBLE, comme tout un chacun. Ayez toujours cela à l’esprit…
De telles pratiques existent dans le milieu SM, et sont dangereuses. Si ce sujet vous intéresse et que vous souhaitez plus de détails, n'hésitez pas à me contacter en mp.
_________________ Isa
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