Comme Isa, j'ai entendu les mêmes rengaines, c'est sale, etc. Lorsque j'avais 10 ans, dès que ma mère m'apercevait avec la main sur mon pubis (j'adorais à l'époque juste caresser le petit duvet tout soyeux qui commençait à pousser), elle me traitait de dépravée, me menaçait de le dire devant tout le monde, style "devinez ce que je l'ai trouvée en train de faire". Donc à part effleurer gentiment mon petit duvet, pas de caresses ni intromission, ni rien, l'idée m'est sortie de la tête.
Plus tard, lorsque j'ai entendu parler de masturbation, je pensais que c'était quelque chose "qui rendait sourd", comme on le disait souvent, et surtout que c'était quelque chose réservé aux hommes, qui, eux, avaient quelque chose à branler. L'expression "je m'en branle" dans les cours de récréations, battait son plein.
J'ai découvert la masturbation tard, j'avais 24 ans, j'étais en Allemagne, j'habitais par manque de moyens financiers en communauté, ce qu'on appelle maintenant co-location. Dans le salon, il y avait un projecteur et des films dans un tiroir. Un après-midi où j'étais seule, ce qui était très rare, j'ai installé l'écran et le matériel, j'ai ouvert le tiroir pour faire mon choix, et j'ai découvert une drôle de pochette, au fond du tiroir : une fille, une fille nue, avec la tête renversée et les doigts entre les cuisses. J'ai pensé "chouette, mon premier porno, toute seule, si ça ne me plait pas, j'arrête" et j'ai mis le film en marche.
La fille se caressait, lentement, pas de ces va et viens rapides comme l'on voit maintenant dans les pornos, je pense qu'elle y prenait vraiment plaisir, il y avait toute l'intensité de la montée de sa jouissance, le mouvement de ses doigts sur son clito, ses rales de plaisir, et surtout, elle mouillait de plus en plus, j'étais fascinée, c'était en gros plan sur l'écran, rose, luisant, j'avais de drôles de sensations dans mon bas-ventre, et lorsqu'elle a joui, j'ai pu remarquer toutes les contractions de son vagin, c'était tellement réel et plaisant ! Fin du film, l'impression de la fin du mystère qui planait pour moi sur la masturbation féminine. Alors j'ai enlevé mon jean et mon slip, mis la clé dans la serrure pour empêcher quiconque de rentrer, et j'ai remis le film en marche ; mes doigts ont glissé avec bonheur dans ma fente bien humide, et j'ai fait comme elle, les yeux rivés sur l'écran. Mais j'ai joui avant elle, une formidable explosion de sensations, j'avais l'impression que ma chatte sautait sous les contractions, j'en avais mal au ventre tellement c'était bon. Je me suis retrouvée épuisée et délicieusement détendue sur mon fauteuil, les doigts gluants, je les ai léchés soigneusement un après l'autre, quel bon goût, pleine d'une infinie reconnaissance envers cette découverte. J'ai pensé "je peux recommencer quand je veux, pas besoin d'un homme, j'aurai du plaisir chaque fois, et je n'aurai pas besoin de dire merci après".
J'ai rangé le film, et le soir, seule sous ma couette, j'ai fermé les yeux et repensé au film, mes doigts entre mes cuisses, et ce fut le même enchantement 2 ou 3 fois de suite. Je me suis endormie merveilleusement bien.
Je n'éprouve absolument aucune honte à me masturber, je le fais pratiquement tous les jours, de préférence le soir car le matin je n'ai pas le temps, dans ma douche souvent, avec le jet d'eau que je règle plus ou moins puissant selon les jours. C'est rapide, cela me détend et m'apaise.
A plusieurs reprises, ce fut pour moi une façon de me rassurer sur ma féminité, je me souviens notamment d'une intervention chirurgicale typiquement féminine et particulièrement douloureuse (hystérectomie), dès que j'ai pu marcher, j'ai filé aux toilettes de l'hopital pour me masturber afin de voir si je fonctionnais comme avant. Les contractions du plaisir m'ont pliée en deux de douleur, cela allait jusqu'au nombril, mais j'en avais des larmes de soulagement, j'étais encore une femme malgré cette opération.
Maintenant, cela devientparfois un jeu avec mon partenaire, je sais que certains hommes sont vexés qu'une femme se masturbe devant eux, pour eux cela signifie qu'ils n'ont pas été assez performants, mais pour moi, c'est un cadeau à lui offrir, le don de mon plaisir, l'image de moi dans un domaine réservé, signe que je me sens assez bien avec lui pour le laisser me regarder jouir.
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