Enregistré le : lun. 06 déc. 2010, 00:45 Messages : 17868
Sexe et orientation sexuelle : Hétéro
Localisation : Les Yvelines
Sortie dans les salles, demain. "Ho My god!" de Tania Wexler sur l'invention du vibromasseur à l'époque victorienne.
Citation :
Un film sur l'invention du vibromasseur promet humour et originalité. Mais le troisième long métrage de l'anglaise Tanya Wexler (Finding North, Ball in the House), Oh my God !, ne remplit que la première partie de cette attente. Les situations sont souvent comiques mais le scénario et la mise en scène restent étonnamment conventionnels au regard de l'objet sulfureux dont il est question.
Dans l'Angleterre victorienne, Mortimer Granville (Hugh Dancy, Confessions d'une accro au shopping), un jeune et séduisant médecin, entre au service du Dr. Dalrymple, spécialiste de l'"hystérie" féminine. Le traitement préconisé pour soulager ces femmes "malades" est simple mais d'une redoutable efficacité : leur donner du plaisir pour soulager leurs tensions !
Le docteur Mortimer, toujours prêt à aider ses prochains, contente particulièrement ses prochaines. Les clientes se pressent bientôt à sa porte, ce qui donne lieu à un savoureux défilé de bourgeoises qui s'abandonnent au plaisir de mille manières, criant, chantant, pleurant, c'est selon, leur orgasme.
Victime de son succès, le médecin a bientôt de sévères crampes à la main qui l'empêchent de pratiquer ces caresses thérapeutiques... Avec la complicité de son meilleur ami, passionné de nouvelles technologies, il met alors au point un objet révolutionnaire : le premier vibromasseur.
Il lui faudra tout de même les lumières de Charlotte (Maggie Gyllenhaal, Le Sourire de Mona Lisa, The Dark Knight), une femme émancipée, féministe et socialiste - c'est-à-dire autant de tares à cette époque - pour comprendre que le concept d'hystérie est le fruit de l'incompréhension des hommes à l'égard des besoins et désirs féminins. La mutine lui répètera combien ce qu'il appelle "hystérie" n'est que le symptôme des frustrations sexuelles de femmes à qui, tout simplement, les maris ou les amants font trop peu ou trop mal l'amour.
Si l'humour licencieux d'Oh my God ! séduit, en revanche, le film peine à convaincre lorsqu'il tente de s'ouvrir au climat social de l'époque. Il dépeint à coup de discours ampoulés et caricaturaux la révolution médicale qui oppose médecine ancienne (saignées et sangsues) et médecine moderne (hygiène et asepsie).
De même, la mise en scène des balbutiements du féminisme et du mouvement des suffragettes est court-circuitée par des personnages féminins qui sont brossés à si gros traits qu'ils desservent presque leur cause.
Trop lisse pour être scandaleux ou fascinant, trop balisé pour être surprenant, Oh my God ! procure néanmoins, à l'instar de l'accessoire phallique, un plaisir qu'on ne boudera pas et qu'on pourra, dans ce cas, savourer entre copines...
Enregistré le : dim. 05 déc. 2010, 21:08 Messages : 1271
Sexe et orientation sexuelle : Hétéro à tendances bi
Localisation : Est
Je mets ici le lien vers l'excellent blog d'Agnès Giard qui a fait un papier sur ces médecins aux pratiques bizarres dont l'un d'eux a inventé le vibromasseur. Article passionnant et fort bien documenté !
Quand les médecins étaient des gigolos
Au 19e siècle, sous prétexte qu'une femme sur quatre souffre d'hystérie, les médecins pratiquent le "massage de la vulve" à l'aide de procédés pseudo-thérapeutiques. Le plus connu d’entre eux —Mortimer Granville, inventeur du vibromasseur— est le héros d'un film au titre révélateur: Oh my god! (Hysteria).
Je suis allé le voir cet après-midi, voici donc ma "critique"
Un film de Tanya Wexler (2011) Le titre original est "Hystéria", il a été traduit en français par "Oh My God" mais il faut lire "Oh My Gode" car c'est bien de l'invention du vibro masseur dont il est question dans ce film. Avec un tel sujet on pouvait s'attendre à tout. Autant l'annoncer tout de suite, ça n'a rien de porno, rien d'érotique non plus (dommage d'ailleurs), disons que ça fait dans le grivois "à la britannique". Ce film (basé sur des faits réels, comme on dit) vole beaucoup plus haut que son sujet. Sont évoqués le traitement de l'hystérie, la misère dans Londres à l'époque victorienne, les débuts du féminisme (le vrai, pas celui de certaines castratrices contemporaines) l'hypocrisie de la bourgeoisie et même le coït chez les canards. Un petit régal à se dépêcher d'aller voir.
_________________ L'ordre moral revient, ayons l'air occupé.
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