Bonjour,
Sujet très intéressant soulevé par Georline.
Je vais encore faire un long post, car il m'inspire plusieurs réflexions...
D'abord, la questionnement de Georline est
Citation :
eh bien ce soir je ne suis pas particulièrement fier du fait qu'elles me plaisent tant.
Cette remarque est très intéressante, il est tout à ton honneur (mais pas étonnant au vu de ce que nous connaissons de toi pas des posts et ton adhésion à la philosophie vassilienne) de te poser cette question.
J'aimerai faire un parallèle, j'aime beaucoup les prostituées. Par contre je hais les réseaux qui trafiquent les êtres humains pour les livrer de force à la prostitution. Sachant qu'il y a des esclaves parmi les prostituées devrait-je "ne pas être fier du fait qu'elles me plaisent tant ?". Je ne le crois pas
La problématique est quelle que peu différente, je dois l'avouer, car il est "relativement facile" de ne pas faire appel aux services de femmes-esclaves... Dans le cas des transexuelles, la consommation se passe par film X, et nous avons peu d'informations fiables sur "quel est le parcours de ces créatures de rêve".
Pas une raison non plus pour se masquer derrière un "je ne sais pas"...
D'où ma remarque que ton questionnement est très intéressant et a trouvé écho en moi...
Je n'ai pas retrouvé un compte-rendu de lecture que j'avais fait sur l'ancien forum, et n'ai pas le courage ce soir de rechercher dans mes malles, le titre exact du livre dont je parle, mais promis je le ferai et communiquerai ici les références. Il s'agissait d'un livre (en anglais) fait par un sociologue pour une thèse sur les transexuels de Salvador de Bahia (Bresil). L'auteur avait vécu au milieu des transexuelles pendant 1an (me semble t il) découpé en 2 périodes de 6 mois, puis avait passé 3 mois en "vérification et correction/ré-écriture" aidé en cela par une travailleuse sociale.
Mon post précédent résumait l'analyse de l'auteur (extrêmement intéressante sur le genre/lasexualité/l'apparence etc...).
Pour en revenir à nos moutons :
- L'auteur notait que aucune de ses transexuelles n'avait envie de changer de sexe (l'idée leur paraissait TOTALEMENT incongrue)
- L'auteur notait que dans leur vie en dehors de la prostitution, ces transexuelles ne se comportaient sexuellement que passivement, et recherchaient (même parfois dans une rude compétitions entre elles) des "petits amis" ayant le plus possible des attributs du mâle viril
- Dans leur vie aussi, elles recherchaient aussi à avoir une apparence féminine la plus proche des canons de la beauté féminine brésilienne. (hanches et fesses, seins)
Le point de départ pour ces transexuelles était majoritairement (sinon à l'unanimité des personnes qui faisaient partie de l'étude) une découverte précoce (tranche 10-15 ans) de leur homosexualité ou de leur "féminité" (je ne trouve pas le bon mot non péjoratif, mais des jeunes qui sont harcelés par leurs pairs en tant que "chochotte" ou "tapette"). A la suite de cette découverte, la plupart avait été chassé de chez eux ou s'en était enfui pour faire stopper les humiliations et harcèlements (par les paris de leur age ou souvent familiaux les familles ne supportant pas de ne pas avoir un "vrai homme viril").
Invariablement, ces jeunes (ou très jeunes) échouent dans les quartiers ou vivent ces transexuelles, et là, sont encouragés par les transexuelles en activité à prendre des hormones le plus jeune possible afin d'obtenir des résultats convaincants et de ne pas nécessiter de longues, douloureuses, risquées et aux résultats aléatoires injections de silicone. (A noter que les opérations de chirurgie esthétiques sont in envisageables dans ces milieux, les injections de silicone se passent artisanalement dans les chambres).
L'auteur présente plusieurs photos en précisant les ages de début de traitement hormonal, et la différence entre un traitement commencé avant ou après 15-16 ans est phénoménale.
Je ne pense pas que l'on parle ici de transexuelles que l'on retrouve dans les pornos (à de très rares exceptions) en effet des passerelles vers "quelle que chose de meilleur" semblaient inexistantes, la prévalence du SIDA est extrêmement élevée et nous parlons de "vies en marge" de la société brésilienne...
Bref, je ne pense pas avoir fourni de réponses, mais j'espère avoir fourni des "food for thougths" (Littéralement de la nourriture pour la réflexion).
Merci d'avoir abordé ces questions, comme d'habitude sur Vassilia le débat est fécond.