Citation :
En Inde, dans la ville d’Indore, 7 chirurgiens pédiatriques auraient pratiqué 200 à 300 opérations de génitoplastie, c'est-à-dire des changements de sexe sur des enfants. Les opérations surviennent dans une fourchette d’âge de 1 à 5 ans, et ce sont les parents qui prennent la décision. Le coût assez faible de la chirurgie (Rs 1,5 lakh, environ 2300 euros) et sa facilité d’organisation attirent des familles venant de toute l’Inde, qui veulent « corriger » le sexe de leurs petites filles. L’opération consiste à construire un pénis (qui sera capable d’érection), avec des tissus provenant des organes féminins. Ensuite, on administre un traitement hormonal à l’enfant pour que le changement de sexe soit irréversible. A l’âge adulte, l’individu opéré est complètement stérile.
Les chirurgiens qui pratiquent cette intervention expliquent qu’ils ne le font que sur des enfants qui présentent des organes génitaux internes masculins associés à des organes génitaux externes féminins, et que cette chirurgie permet d’éviter à ces enfants les nécessaires troubles qui accompagneront la découverte de leur identité sexuelle duale. Mais rien n’est prévu pour vérifier que c’est toujours le cas, ce qui ouvre la porte à tous les abus, d’autant plus qu’aucun texte de loi ne protège les enfants de cette décision que les parents prennent pour eux.
Un parent explique sous couvert de l’anonymat qu’il est convaincu que son enfant n’aura pas de problème, car il ne conservera aucun souvenir de l’opération. Ce n’est pas l’avis du Docteur Suchitra Inamdar, qui est conseiller à Bombai. « L’opération peut avoir de profonds effets psychologiques à long terme sur un individu qui ne peut pas accepter le sexe que ses parents et les docteurs lui ont assigné, avant sa maturité sexuelle », explique-t-il. Cette opération pose le problème des droits de ces futurs garçons qui vont peut être grandir en ressentant confusément qu'ils ont été différents, et qu’ils auraient préféré devenir ce dont ils avaient été primitivement l'ébauche, c'est à dire des femmes capables d'avoir des enfants.
Source