Ça m'a pris un jour de 1999. J'étais à l'époque critique sur le site de Revebebe et je me farcissais un nombre considérable de nouvelles érotiques, des chouettes, des marantes, des excitantes, des nulles, des prétentieuses. Bref, il y avait certains de mes fantasmes que je ne retrouvais pas, ou plutôt que je ne retrouvais pas de la façon dont j'aurais voulu les retrouver.
Alors je me suis dit : je vais essayer, je m'en souviens, c'était un dimanche matin, j'ai commencé à écrire un truc (que je n'ai pas conservé) le fait de retrouver mes propres fantasmes mis en mots m'a provoqué une érection extraordinaire. J'ai dû m'interrompre pour aller acheter du pain, dans la rue je m'écrivais la suite dans ma tête et l'érection était toujours là.
J'ai ensuite écrit une suite, c'était moins bien (c'est souvent une constante chez les auteurs, ils veulent mettre tellement d'eux même dans leur premier récit que le deuxième fait figure de parent pauvre.)
Car le vrai départ c'est le 3ème récit. C'est une seconde phase, autrement plus intéressante, car au lieu alors de réécrire les mêmes galipettes, on donne de la vie, du caractère, des sentiments aux personnages. On les différencie, on les confronte. Ce ne sont plus des bites ou des chattes ambulantes, mais des êtres humains. C'est dans ces conditions-là qu'après avoir écrit "le bar à travelos", succès inattendu pour lequel je continue à recevoir des mails (on me demande même l'adresse), j'ai écrit ma première nouvelle avec des vrais personnages "Déroutante Rachel".
Depuis j'ai, je l'espère essayé de faire mieux. Mais l'aventure de l'écriture est une drogue, une drogue apaisante, on s'endort avec, on se réveille avec plein d'idées nouvelles.