Ce fist, il l'espérait, il l'attendait, il me l'avait demandé.
Mais je n'étais pas prête, peur de lui faire mal, que ce soit douloureux, de ne pas y arriver. La sodomie pourtant souhaitée, désirée, était parfois pour moi si douloureuse malgré mon envie et mon excitation, alors j'imaginais ce que pouvait représenter la douleur de l'intromission d'une main, d'un poing.
Je n'y étais pas prête, je devais encore imaginer, m'y préparer.
Un soir, après sa douche, sans rien lui dire, ne sachant si je pourrais aller jusqu'au bout, je lui ai demandé de s'allonger sur le lit sur le ventre, j'ai écarté doucement ses fesses en souriant. Pour vérifier s'il était bien rincé, ma langue a dégusté son anus (ça, je le faisais souvent), la petite boule de mon piercing s'est insinuée plus profond, à plusieurs reprises, pendant quelques minutes. Je lui ai demandé de se détendre et de fermer les yeux, me suis levée sans rien dire pour aller chercher du lubrifiant et un gant noir en latex, ceux que j'aime, qui épousent bien la forme de la main. Avec un gant, je craindrai moins de le blesser avec mes ongles. J'ai étalé du lubrifiant entre mes paumes pour le chauffer, l'ai récupéré avec l'index et le majeur et j'en ai caressé et massé son orifice, qui commençait à bien s'assouplir et se dilater au fur et à mesure de l'excitation. J'ai enfilé mon gant noir…
Délicatement, lentement, doucement, en silence, j'ai introduit entre ses fesses l'index et le majeur, comme si j'allais m'occuper de sa prostate. Je faisais tourner mes deux doigts tout en les enfonçant de plus en plus profondément au fur et à mesure de sa dilatation. De ma main libre, j'ai rajouté du lubrifiant, j'ai retiré légèrement ma main gantée pour regrouper et joindre tous mes doigts, et progressivement, grâce au lubrifiant, j'ai pu introduire mes 5 doigts jusqu'aux phalanges. Un soupir de plaisir lui a échappé, il s'est soulevé, presque en levrette, pour que je puisse aller plus profond. De ma main libre, j'ai caressé doucement son gland, tout mouillé de ce liquide transparent témoignant de l'intensité silencieuse de son excitation. Il ne me restait plus maintenant qu'à oser risquer lui faire mal, forcer le passage de mes phalanges pour m'enfoncer plus profondément jusqu'à ce que ma main glisse tout entière. J'ai pris une profonde inspiration, je sentais l'extrémité de mes doigts au fond de son ampoule rectale. Ma main toujours à l'intérieur de son ventre, j'ai glissé mon pouce sous mes doigts et je les ai repliés, mon poing était prêt mais je voyais encore mes phalanges.
Ma main libre caressait son dos pour le détendre, je ne voyais pas son sexe, trop occupée à me concentrer sur son cul. Encore un ajout de lubrifiant sur le dessus de ma main, j'ai pensé "nous y sommes", j'ai tourné mon poing d'un quart de tour et j'ai forcé. Un glissement, et mon poing a disparu à l'intérieur jusqu'au poignet, comme aspiré. Un "ah" de plaisir étonné est sorti de sa bouche, suivi de "continue, surtout ne t'arrête pas", implorant, reconnaissant, je voyais la sueur perler sur son dos. J'ai enfoncé mon poing plus profond tout en tournant de droite à gauche, plusieurs fois, son plaisir montait, montait, je continuais mes rotations, mon poing prisonnier à l'intérieur. Soudain, j'ai senti plusieurs contractions, un étau qui se resserrait sur mon poignet, ses spasmes de jouissance anale, et son sperme a coulé tout seul sur le drap sans qu'il ait fait quoi que ce soit. Encore quelques contractions sur mon poignet avant qu'il ne s'apaise.
Alors j'ai retiré doucement ma main, le gant gluant de lubrifiant.
|