Les minces sont belles, mais les grosses m’excitent
Sexualité — La beauté plastique attire les hommes, mais les conduit parfois tout droit à une chute de libido.
Par Geneviève Comby. Mis à jour le 15.09.2012
Les femmes les plus canons ne sont pas forcément les meilleures au lit. Non pas qu’elles manquent de savoir-faire, mais parce qu’elles ne sont, au fond, pas au goût de leur partenaire. En matière de séduction, l’apparence physique compte, oui, mais pas forcément comme on l’imagine. Il arrive que des courbes parfaites tuent la libido d’un homme…
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Prenez Fabian. Il trouve les grandes brunes élancées dotées d’une forte poitrine «esthétiquement plus belles» que les autres. Pourtant, ce qui attise vraiment son désir, ce sont les petites blondes, «avec de petits seins menus, un gros derrière et de grosses cuisses… Comme des jambonneaux.» Le jeune homme est sorti avec des grandes brunes aux allures de mannequin «pour épater la galerie», mais au lit, «c’était la cata, confesse-t-il. Tandis qu’avec les petites aux grosses cuisses je fonctionne au quart de tour et je prends toujours du plaisir.» Son témoignage, rapporté par les sexologues Catherine Solano et Pascal de Sutter, dans leur ouvrage à paraître sur l’érection, met en lumière l’influence, sur la vie sexuelle, des codes d’attraction propres à chacun.
Bien réelles, ces préférences sont «rarement exprimées ouvertement par les hommes, ni par les femmes d’ailleurs, relève Catherine Solano. Pourtant, ce sont elles qui irriguent le désir, le nourrissent.» Bien sûr, rappelle la sexologue, «il n’est pas impératif de trouver quelqu’un qui réunit tous les éléments qui nous excitent le plus, nous sommes capables d’une certaine souplesse». Mais on ne peut pas nier totalement l’existence de ces codes d’attraction, sous peine de mettre en péril sa libido.
Combien d’hommes vénèrent en secret les cuisses replètes, les postérieurs proéminents ou les épaules charpentées, mais se choisissent une compagne à la morphologie plus conforme à l’idéal de beauté du moment? Pas mal, à entendre Pascal de Sutter. Au prix, souvent, de sérieux problèmes d’érection. «C’est le drame de nombreux couples que je reçois en consultation, affirme le sexologue. Dans un premier temps, tout se passe bien: la complicité est là, les copains de monsieur lui disent que sa femme est très belle. Lui aussi, d’ailleurs, la trouve très belle, mais il finit par reconnaître qu’elle ne correspond pas au genre de femme qui l’excite, c’est plus fort que lui. Il reste alors beaucoup d’amour, mais plus de désir.»
En matière d’attirance sexuelle, certains critères sont universels. On sait, par exemple, qu’un certain ratio taille-hanches est apprécié de la majeure partie des hommes. La plupart de ces penchants, toutefois, ont, comme le rappelle Pascal de Sutter, un caractère culturel (les Nord-Américains apprécient les fortes poitrines, les Brésiliens les fesses rondes), mais aussi individuel. Ces goûts-là se forgent probablement dans l’enfance, prennent racines dans nos premiers émois. «Il peut s’agir d’une institutrice bien en chair qui, petit garçon, vous prenait dans ses bras pour vous consoler ou une copine de classe rousse que vous aimiez bien», explique-t-il. Bref, une émotion forte non sexuelle qui va créer une «empreinte» sexuelle.
Les codes d’attraction ne se résument pas à des éléments anatomiques. L’odeur, la voix, les vêtements, les comportements peuvent influencer la libido. Pour autant, le rôle de ces ressorts érotiques est rarement abordé, encore moins comme cause possible de dysfonction érectile. Catherine Solano et Pascal de Sutter, eux, ne font pas l’impasse sur la question dans leur ouvrage qui évoque l’érection dans toutes ses dimensions, mécanique, physiologique et psychologique.