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Si beaucoup de Françaises considèrent aujourd’hui que l’avortement est un droit acquis, il est utile de rappeler que c’est un droit bien fragile, qu’Américains et Espagnols (entre autres) sont en train de reconsidérer. Aux U.S. c’est même un enjeu majeur dans l’actuelle campagne éléctorale, mais certains états ne se contentent pas d’interdire l’avortement, la fausse couche est, elle aussi, passible de prison ....

Une étude du quotidien anglais The Guardian rapportait qu’en 2011 des jeunes femmes américaines ont été jetées en prison pour avoir fait des fausses couches ! Plus de 40 femmes dans le seul état de l’Alabama. En Caroline du Sud, plus de 300 femmes ont été arrêtées pour avoir voulu interrompre leurs grossesses. Mais ce sont les cas de Rennie Gibbs, une jeune fille de 15 ans qui risque 15 ans de prison pour une fausse couche, de Bei Bei Shuai de l’état d’Indiana actuellement en prison, et de Amanda Kimborough d’Alabama, mère de trois enfants jugée pour fausse couche qui font l’objet d’un court-métrage, "Fetus Envy", actuellement diffusé dans les campus américains et sur Internet. Le film satirique d’une durée de 15 minutes, réalisé par Melissa Maxwell, plonge dans le monde des bureaucrates qui régissent à leur guise le ventre et le corps des femmes, en obtenant l’assentiment de certaines d’entre elles, au grand dam des autres.

Comme le constate amèrement l’un des protagonistes du film "Je ne comprends pas pourquoi ces histoires ne font pas la une de tous les organismes d’information. Des femmes poursuivies pour fausses couches*, c’est littéralement une judiciaire".

* En anglais "Miscarriage", qui, comme un fait exprès, signifie aussi erreur de justice ....