La tradition des montres érotiques a failli disparaître au début du XXème siècle. Grâce à Blancpain (entreprise horlogère suisse de luxe faisant partie du groupe Swatch), ce savoir faire est sauvé et suscite de nouvelles passions. Des personnalités qui n'ont a priori rien en commun ont été passionnées à une période de leur vie par les montres automates à caractère érotique.
Fabriquées depuis le 17ème siècle par les plus grands horlogers, ces montres de gousset ont la particularité de cacher un automate libertin derrière un couvercle actionné par un poussoir secret.
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Harry Ford était l'un de ces passionnés. Deux mots sur Harry Ford : Industriel, constructeur d'automobile, homme d'affaires et polémiste américain, très mauvais élève et peu instruit, il se passionne étant jeune pour le bricolage des montres, ça le marquera. Son goût de la mécanique le portera à s'intéresser à l'automobile, et il créera en 1908, la Ford-T, un modèle relativement peu onéreux et simple à entretenir. Quelques années plus tard, il sera à la tête d'un empire. Ultra réactionnaire et patron de choc, il refuse toute constitution de syndicat dans son entreprise n'hésitant pas à payer des hommes de main issus du grand banditisme pour affronter physiquement et violemment les leaders syndicaux. Pendant la seconde guerre mondiale, Henry Ford en même temps qu'il participe à l'effort de guerre américain (après avoir été un des plus farouches opposants de l'entrée en guerre de son pays), produit également des véhicules pour la Wehrmacht à ce point qu'il fut décoré en 1938 de la "Grand-Croix de l'Aigle allemand". Business is business !
Henry Ford était aussi un antisémite militant usant d'une violence verbale assez peu imaginable. Qu'on en juge :
"- Les Juifs sont responsables de l'introduction dans les arts de la scène aux Etats-Unis d'une "sensualité orientale sale et indécente, instillant un poison moral insidieux". C'est aussi à eux que l'on doit l'invention du jazz, cette musique qui a "quelque chose de satanique" : grâce à sa sensualité, son érotisme éhonté, le jazz crée, "avec une ruse diabolique ", une "atmosphère malpropre", qui corrompt la jeunesse américaine. Le simple bon sens exige donc le "nettoyage des sources de la maladie".
Les activistes puritains ont souvent des placards secrets dont ils ont seuls la clé. Les exemples ne manquent pas, dans tous les pays et à toutes époques. Et Ford qui se targuait d'un protestantisme austère, pur et dur où tout ce qui ressemble au sexe est diabolisé,
collectionnait les montres automates à caractère érotique.
Légende urbaine ? Probablement pas, dans les brochures destinées à présenter les montres érotiques avant leurs ventes aux enchères, il est fait mention des grands collectionneurs d'antan, et le nom d'Henry Ford est cité régulièrement en compagnie d'autres passionnés (Le roi Farouk, Michel Simon, Elton John) sans doute plus recommandables.