2 février 2012 Chaises ligotées, chaises érotiques Par QUENTIN GIRARD
Les sculptures bondage de Kennedy James jouent avec nos fantasmes.
L'artiste français Kennedy James, installé à New York, aime maltraiter les chaises. Les attacher doucement mais fermement et les pendre par le bas, à l'aide de la technique ancestrale du Shibari, l'art du bondage japonais. En 2006, il/elle – l'artiste se définit sans identité sexuelle – a réalisé sa première installation grandeur nature dans un château en Normandie remplit de chaises et de fauteuills bourgeois. Depuis, il n'a pas arrêté.
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Passé à la miniature, l'artiste expose ses créations à la galerie nine5 de New York, elles sont aussi en vente sur le site Esty.com. «Dans la culture japonaise, le shibari est une idée de faire du corps une sculpture, il y a une notion de zen dedans aussi. Et contrairement à la culture américaine de “bondage”, il n'y a pas d'aspect sexuel dans le shibari. c'est évidement érotique mais traditionnellement ce n'est pas une activité sexuelle... c'est de l'art», explique-t-il/elle à Next.
Si le corps devient une sculpture à travers le bondage, pourquoi ne pas inverser la chose et faire de la sculpture un objet corporel désirable. «J'ai toujours aimé travailler sur la subtilité et le sous-entendu, raconte l'artiste. Après tout, il ne s'agit que d'une chaise entourée de corde, le regard du spectateur projette sont désir et imagination.»
La chaise devient alors un objet érotique, surtout quand elle est bourgeoise, victorienne et voluptueuse. «Avec le fauteuil, ce sont, je trouve, les objets les plus anthropomorphiques qui existent et ils sont aussi extrêmement 'soumis', ajoute-t-il. Leur usage est fait pour que l'on s'assoit dessus.»