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| Jeanne de Berg https://forum.vassilia.net/viewtopic.php?f=76&t=1834 |
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| Auteur : | georline [ lun. 04 juil. 2011, 16:32 ] |
| Sujet du message : | Jeanne de Berg |
Je viens de lire l'Image de Jean de Berg, alias Catherine Robbe-Grillet Citation : Biographie de Catherine Robbe-Grillet La préface de Pauline Réage mentionne "ce qui est moins sûr, c'est qu'un homme ait écrit ce petit livre. Il prend trop le parti des femmes" et s'ensuit une réflexion sur qui commande du maître et de l'esclave.Epouse d'Alain Robbe-Grillet, écrivain et académicien français considéré comme le principal théoricien du nouveau roman, Catherine Robbe-Grillet est un temps actrice de théâtre, de cinéma et photographe de plateau. Elle publie ensuite, sous le nom de Jean de Berg, 'L' Image' en 1956 et, sous celui de Jeanne de Berg, 'Cérémonies de femmes'. Pour les besoins d'une biographie d'Alain Robbe-Grillet, elle a recherché ses vieux agendas et retrouvé, par la même occasion, plusieurs cahiers d'écolier dont elle avait oublié l'existence. En 2002, elle publie 'Entretien avec Jeanne de Berg', sur la sexualité féminine et les fantasmes. Son dernier ouvrage 'Le Petit Carnet perdu' signé sous le nom de Jeanne de Berg, est paru en 2007. Il met en scène deux personnages, Catherine Robbe-Grillet et Jeanne de Berg, que le lecteur apprend à connaître par un journal intime. Jean de Berg, l'homme dans ce roman retrouve dans une soirée une femme très belle, mais quasi trop belle, d'une beauté glacée, (d'après la description, un rôle que j'aurais bien vu tenu par Catherine Deneuve autrefois). Cette femme est accompagnée d'une jeune fille, très belle également, dont on découvre qu'elle lui est totalement soumise et que les sévices qu'elle subit lui sont nécessaires pour l'amener au plaisir. Cette dominatrice offre sa soumise (ces mots ne sont pas prononcés) à cet homme et de concert ils vont la tourmenter. Je ne vais pas aller jusqu'au dénouement pour en laisser au lecteur éventuel la découverte. Bien bien bien... mais je ne comprends pas à quel niveau ce livre prend le parti des femmes. C'est d'une écriture limpide et sans circonvolutions inutiles, mais que diable tirer "du parti des femmes"? Elles ne peuvent prendre leur plaisir qu'en étant dominées? En fait sans cette préface, j'aurais lu ce livre, l'aurait classé comme fantasme SM masculin, mis sur une étagère et oublié. L'auteure d'histoire d'O me fait penser que je suis passé à côté d'une dimension sans la ressentir, mais ça m'étonne quand même, les femmes qui jouissent de/dans la douleur ne me semblent pas être la majorité. |
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| Auteur : | Isa [ sam. 09 juil. 2011, 23:32 ] |
| Sujet du message : | Re: Les auteurs érotiques, voire pornographiques |
Ahhhhhhhh "L'image"... et Jeanne de Berg !! J'aurais beaucoup à dire sur ce sujet, mais il est trop tard. J'y reviendrai, car non seulement j'ai adoré ce petit roman, mais j'ai également lu "Cérémonies de femmes", "Le petit carnet perdu" et "Entretiens avec Jeanne de Berg". Aussi je ne veux pas bâcler. A très vite donc pour des impressions détaillées :clin: |
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| Auteur : | Isa [ lun. 11 juil. 2011, 09:18 ] |
| Sujet du message : | Re: Les auteurs érotiques, voire pornographiques |
Me revoici... Bon alors, "L'image" ! Il faut se replacer à l'époque où ce petit livre a été écrit, c'est à dire au beau milieu des années 50. Seule autre référence du même genre pour l'époque : "Histoire d'O". Si les deux romans, du point de vue de l'écriture sont de très bonne qualité, ils sont diamétralement opposés sur le sens de leur contenu. Pauline Réage a fait un roman où l'on assiste à un SM pur et dur, qui va explorer les limites de l'extrême pour aboutir à la destruction. Jean (ou plutôt Jeanne) de Berg elle a signé une oeuvre légère, pure, pleine d'humanité (hé oui, c'est comme cela que je l'ai perçu :clin: ) Les personnages y évoluent avec les envies, leurs pratiques, mais aussi leurs doutes et leurs faiblesses, et c'est ce qui fait tout le charme de l'histoire. Georline, tu trouves l'écriture très masculine, mais j'ai souvenir d'une critique d'un de mes inscrits sur Abus, qui avait l'avis inverse. Il trouvait cela trop féminin et mièvre ! Comme quoi tout est toujours très subjectif ! Jeanne de Berg (ou Catherine Robbe-Grillet) est, en plus d'être une femme de lettres, une grande domina (et soumise également à son mari). Et c'est surtout l'autorité de la domina qui ressort au travers de ses mots. Et c'est là que c'est intéressant d'avoir lu les autres livres... Car si elle narre ses nombreuses "cérémonies" BDSM, elle n'occulte jamais ces mauvaises expériences (ou ses "ratés") mais au contraire les analyse, cherche pourquoi ça n'a pas fonctionné, se remet en question... Et cela, c'est quelque chose de très très rare. De cela, pas mal de dominant(e)s feraient bien d'en prendre de la graine, car reconnaître ses erreurs grandit, contrairement à ce que l'on pourrait croire. "L'image" fait partie des livres que je relis toujours avec beaucoup d'émotion, un de ceux que je considère comme étant précieux. On ne le trouve plus que d'occasion (à moins qu'il ne soit réédité un jour...), pour un coût très modique, mais il vaut très très largement le détour. Pour en revenir une dernière fois à l'auteur, pour ceux qui ont le dvd du film de Schroeder "Maîtresse", il comporte en bonus une très belle interview de Catherine Robbe-Grillet, à ne surtout pas rater. Citation :
Bien bien bien... mais je ne comprends pas à quel niveau ce livre prend le parti des femmes. C'est d'une écriture limpide et sans circonvolutions inutiles, mais que diable tirer "du parti des femmes"? Elles ne peuvent prendre leur plaisir qu'en étant dominées? En fait sans cette préface, j'aurais lu ce livre, l'aurait classé comme fantasme SM masculin, mis sur une étagère et oublié. L'auteure d'histoire d'O me fait penser que je suis passé à côté d'une dimension sans la ressentir, mais ça m'étonne quand même, les femmes qui jouissent de/dans la douleur ne me semblent pas être la majorité.
Héhé... En apparence, seulement en apparence (mais à l'époque, la soumission des femmes était partout dans la société !). Quand on a compris qu'en fait Jean est Jeanne, ça donne une toute autre lecture ! Mais aurait-ce été bien perçu, c'est une toute autre histoire... En fait ce livre transgresse les codes sociaux de son époque à demi-mots, de façon voilée. Une fois que l'on a compris le code, ça devient plus clair. C'est quasiment féministe ces femmes (dominantes ou soumises) qui revendiquent leur droit au plaisir non ?
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| Auteur : | georline [ sam. 23 juil. 2011, 00:18 ] |
| Sujet du message : | Re: Les auteurs érotiques, voire pornographiques |
Je n'ai pas dit que ça avait été écrit par un homme, j'avais également fait une recherche et je savais que c'était Jeanne qui l'avait écrit et il est vrai que le style est assez féminin si cela veut dire quelque chose. J'ai dit que c'était davantage la description d'un fantasme masculin que d'un fantasme féminin. J'en reviens d'ailleurs à Pauline Réage qui a écrit "Histoire d'O" comme une lettre d'amour à celui qu'elle aimait, elle se sentait forcément sensible à ces thèmes, c'est vrai, mais ne l'a-t-elle pas écrit en pensant que c'est ce que lui aimerait? De là à penser que Jeanne de Berg ait fait la même chose, je suis tenté à le croire. Même si je n'ai qu'un petit peu raison, c'est le contraire de l'épanouissement de la femme dans sa sexualité mais au contraire c'est sa soumission volontaire à la domination masculine qui lui apporte la plénitude des sens. Assez peu progressiste et égalitaire somme toute. |
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| Auteur : | Isa [ sam. 23 juil. 2011, 10:29 ] |
| Sujet du message : | Re: Les auteurs érotiques, voire pornographiques |
Citation :
Même si je n'ai qu'un petit peu raison, c'est le contraire de l'épanouissement de la femme dans sa sexualité mais au contraire c'est sa soumission volontaire à la domination masculine qui lui apporte la plénitude des sens. Assez peu progressiste et égalitaire somme toute.
Je peux être d'accord avec toi en ce qui concerne Histoire D'O, mais par contre, pour "L'Image" et Jeanne de Berg, ce qui fait la différence, c'est qu'elle-même pratiquait à l'époque le BDSM, et des deux côtés du manche. Il faut savoir que le fait d'être switch est encore aujourd'hui assez mal perçu, donc à l'époque ça ne devait pas être mieux. C'est peut être pour cela que je vois dans ce livre plus une revendication de plaisirs différents mais néanmoins complémentaires qu'une aliénation finalement :clin: |
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