J'ai trouvé ce matin, une dictée concoctée sur le thème de l'érotisme... J'en place le texte ici, car c'est vraiment de l'art (à tous les niveaux) !
La kermesse... érotique.
(revue et améliorée un an plus tard)
Merci à Francine pour la relecture.
Ils s'étaient rencontrés dans un club de vacances, sur un îlot méditerranéen, plus précisément situé en mer Tyrrhénienne. Elle, sculpturale Islandaise venue de Reykjavík, était l'incarnation même de son pays : un volcan enfoui sous un glacier. Lui, Caennais aux yeux de braise et au corps hâlé et bodybuildé, y travaillait en qualité de maître nageur.
Dès leur première rencontre, elle l'avait subjugué par sa plastique irréprochable. Telle une gracieuse sylphide, elle voletait autour de la piscine ; telle une hamadryade, elle s'effeuillait sans fausse pudeur, dévoilant sans vergogne ses rotoplots canon ; telle une naïade venue du froid, elle celait habilement l'abyssal guyot sommeillant en elle. Callipyge à souhait, elle exhibait volontiers son appétissant popotin que nul pannicule ne déparait.
Béats d'admiration, les mâles vacanciers la contemplaient tels des kouroi ithyphalliques, exprimant haut et clair le trouble dans lequel elle les avait plongés. Mais elle, indolemment, n'avait d'yeux que pour l'adonis bas-normand. Et le soir même, à la discothèque, ils s'étaient obligeamment souri, abordés, parlé, appréciés, plu et même embrassés. C'était de bon augure !
S'étaient ensuite succédé une lambada effrénée, un tango langoureux, des bossas-novas cool, des sambas speeds, des calypsos balancés, deux one-steps syncopés et enfin plusieurs slows au cours desquels il s'était jeté à l'eau : après quelques baisers de plus en plus appuyés, il avait discrètement commencé à peloter ses lolos maous, recevant en retour non pas la classique giroflée à cinq feuilles, mais plus avantageusement une délicieuse invitation susurrée dans le creux de l'oreille : « Rejoins-moi dans une demi-heure, chambre soixante-neuf... »
Nous étions tout au début des années quatre-vingt et le spectre du sida n'avait pas encore étouffé l'amour charnel dans un emballage caoutchouteux (ô temps béni des dieux !). C'est donc sans le moindre scrupule qu'il se présenta quelque trente minutes plus tard devant la porte arborant les deux chiffres prometteurs de torrides tête-à-queue.
Il ne fut pas déçu... Elle avait enfilé une nuisette de soie bleu Nattier - à moins que ce ne fût bleu de haüyne - et défait son chignon : ses longs cheveux auburn dévalaient sur la cambrure de ses reins, ses seins piriformes pointaient fièrement au travers de l'étoffe sensuelle, elle était toute à lui offerte... Ils se déshabillèrent fougueusement et s'allongèrent sur le jeté de lit, lui en deçà d'elle. Après qu'elle eut embrassé et pourléché son torse glabre d'éphèbe, s'attardant sur ses aréoles et autour de la région ombilicale, elle poursuivit sa quête vers le bas et se retrouva nez à... nœud avec sa virilité exacerbée dont elle ne fit qu'une bouchée...
Pendant qu'elle enceignait de sa lippe pulpeuse son vit tumescent - divine fellation ! -, elle malaxait ses testicules boursouflés entre ses appas ballottants et affriolants. Alors que sa langue experte titillait avec volupté son gland rubescent, elle l'interrogea dans son français quelque peu fruste mais si excitant : « Ton méat coule pas ? » Lui, qui se retenait à grand-pine, pardon ! - lapsus linguae - à grand-peine, lâcha enfin la coulée. Et c'est goulûment qu'elle dégusta sa semence - du vingt ans d'âge assurément - qui giclait en longs jets brûlants.
Ne voulant pas demeurer en reste, il lui rendit aussitôt la politesse et lui écarta délicatement les fesses. Ancien maître queux, il avait gardé un bon coup de langue et c'est par-devers qu'il entama l'exploration de son mont de Vénus, effleurant d'abord, puis suçotant son clitoris turgescent. Tout émoustillée par son cunnilingus expert, elle geignit de plaisir et, conséquemment, ses grandes lèvres s'humectèrent de cyprine dégoulinante. Il explora également sa rosette en profondeur jusqu'à la limite de ses muscles rectaux ; Verseau, elle adora cette sodomie linguale ex abrupto.
Après ces amuse-bouches - la mise en branle, si j'ose m'exprimer ainsi -, ils passèrent aux choses sérieuses. Comme il s'était quelque peu imprudemment vanté en termes machos de ses performances orgastiques, elle le soumit à un véritable schibboleth libidinal, enchaînant jusqu'à l'aurore les positions les plus époustouflantes du Kama-sutra. Quelle fabuleuse oaristys ! Quoique en nage, frôlant quelquefois l'épectase - male heure de rêve - , il fut cependant à la hauteur et tint surtout la longueur.
Au petit matin, essoufflés, assouvis, exquisément exténués, ils s'endormirent enfin, pénil contre pénis, récupérant leurs forces après ce marathon libertin. Elle, tout heureuse plutôt que toute honteuse, pouvait s'enorgueillir d'avoir honoré ses totem et qualificatif scouts : souslik - que l'on appelle également spermophile ! - assoiffé. Quant à lui, il se présenta bien évidemment in extremis à son poste, et fut néanmoins muté sur-le-champ... à la plonge.
Michel Weil
1er avril 2000
_________________ Isa
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