Demi Moore a un temps choisi le jeune Ashton Kutcher, tandis que Julie (sur la photo) a, elle, jeté son dévolu sur le vieil Eddie Barclay. Laquelle a choisi le meilleur plan ? Notre chroniqueuse Gaëlle-Marie Zimmermann s'est penché sur la question : alors, jeune ou vieux, c'est quoi les avantages ?

Alice Sapritch disait : "Coucher avec un vieux, quelle horreur. Mais coucher avec un jeune, quel travail."

Je m'interroge sur la pertinence de cette affirmation, avec une souplesse d'autant plus hypocrite qu'au fil des années, on est perçu comme le vieux d'un nombre croissant de partenaires potentiels.
On est toujours le vieux de quelqu'un
J'ai moi-même été sidérée de constater la vitesse à laquelle je suis passée du statut de jeune femme éventuellement reluquée par des seniors à celui de prétendue "MILF" doutant fort de se faire reluquer par des petits jeunes. Pour me consoler (Fugit irreparabile tempus, sa mère la pourriture), je répète silencieusement "MILF, MILF, MILF" et j'essaie de me persuader de l'existence du "ILF" tout en minimisant l'impact du "M".

Ceci dit, j'ai une sacrée démoule chance : mon pouvoir de séduction est à l'épreuve du feu. Oui, il est une constante sur laquelle je peux toujours compter, malgré le temps qui passe. Quel que soit mon état de décrépitude quotidienne, combinant les yeux cernés, les choix vestimentaires ignobles et des cheveux évoquant une explosion nucléaire, moi je plais aux vieux. Aux très vieux.

Depuis toujours. C'est une sorte de magie. Le vieux me kiffe à mort. Mais attention, ne nous égarons pas dans du champ lexical de pacotille. Quand je dis "le vieux", c'est le vrai vieux. Pas le senior qui porte beau et qui a su éviter le piège du teint orange en novembre et de la mèche crantée sur le front.
Ce senior-là, sexy, élégant, à l'opposé du Vieux Beau, ce senior dont les yeux sentent le cul et à qui je lancerais sans hésiter ma culotte (j'irais jusqu'à en mettre une exprès, c'est dire si je suis motivée), il en a rien à cirer de mes hormones de mère de famille potentiellement débauchable.
Ce senior-là, il va se comporter de façon logique : soit il sera fidèle depuis 30 ans à son épouse, soit il ira chasser de la chair fraîche. Ce que je ne suis plus, faut être lucide. Je n'ai pas consulté récemment ma date de péremption (elle doit être quelque part sur l'emballage), mais sans me considérer comme de la viande avariée, y aurait comme une légère présomption de matériel recyclé. Alors même si je ne suis pas encore totalement périmée, ma DLUO est largement derrière moi.

Mais voilà, moi j'attire le vieux. Pour donner une idée du créneau, je dirais que ça se situe entre le Viagra et le déambulateur. Et là, je ne parle pas de l'attrait bien naturel du papi nostalgique pour la jeunesse perdue, qui le poussera à reluquer la moindre possibilité de nichon ou de fesse passant à portée de son regard voilé par la cataracte. Non, je parle de la franche concupiscence, celle qui ne laisse aucune place au doute. Hélas.

Dans mon entourage, en revanche, d'autres attirent le jeune. Et bien que ça semble légèrement plus tentant à première vue, il ne faut pas se faire d'illusions : on a beau tourner le truc dans tous les sens, le plan cul avec différence d'âge significative, ça peut réserver quelques surprises. Et la différence d'âge, il y a deux façons de l'envisager : soit elle constitue un des critères déterminants, auquel cas elle sera prise en compte dans la sélection du partenaire, soit elle est fortuite et c'est alors qu'elle peut se révéler riche en... enfin riche, quoi.

Alice Sapritch n'avait peut-être pas tort au final, même si on peut nuancer l'affirmation. Mais plutôt que de comparer le jeune et le vieux pour déterminer lequel des deux s'en tire le mieux, pourquoi ne pas examiner simplement les spécificités propres à chacun ? Parce que force est de constater que malgré le sincère désir de ne pas généraliser, on retrouve dans chaque tranche d'âge des constantes assez bluffantes : poids de la culture générationnelle, marque d'un conditionnement social ? Aucune idée. Toujours est-il que des comportements socio-sexuels peuvent être dégagées selon l'âge du partenaire.

• Le jeune a une peau ferme, au grain serré. Pas forcément douce, mais jeune.
  Le vieux a une peau fine, au grain diaphane. Pas forcément vieille, mais douce.
  
  Le jeune embrasse avec subtilité. Ou pas. Mais au minimum, saura s'adapter.
  Le vieux embrasse bouche fermée. Ou pas. Mais ne changera plus.
  
  Le jeune s'attendrit sur notre "côté moelleux". Connard.
  Le vieux s'excite sur ce "cul et ces nichons bien fermes". Flatteur.
  
  Le jeune suggère volontiers une sodomie.
  Le vieux évitera à tout prix qu'on approche son anus.
  
  Le jeune trouve marrant de varier les positions. Quitte à zapper la pénétration.
  Le vieux trouve vital de ne pas interrompre la pénétration. Quitte à tailler des copeaux.
  
  Le jeune considère chaque caresse comme une fin en soi. N'interrompt pas le cunnilingus avant l'orgasme (et on a le droit d'en reprendre si on veut).
  Le vieux considère notre orgasme comme sa récompense. Ne le conçoit que dans la pénétration (et interrompt le cunni au premier gémissement).
  
  Le jeune maîtrise le concept de fucking friend. Ne se sent jamais obligé de rappeler. Ni de sortir les violons. Ni de s'engager. C'est cool. Enfin ça dépend.
  Le vieux maîtrise le concept d'honneur. Nous rappelle, qu'on le veuille ou non. Plusieurs fois. Ça donne envie de s'engager. Dans l'armée. Pour partir en OPEX.
  
  Le jeune partage volontiers l'addition.
  Le vieux partage volontiers son pognon.
  
  Le jeune a des chances d'être éjaculateur rapide.
  Le vieux a des risques d'être impuissant.
  
  Le jeune sait débusquer le clitoris.
  Le vieux sait ouvrir l'agrafe du soutif.
  
  Le jeune a parfois le torse glabre.
  Le vieux a souvent le crâne chauve.
  
  Le jeune sait qu'on aime le sexe.
  Le vieux croit qu'on aime l'amour.
  
  Le jeune a pas mal d'idées lubriques. Sans scrupules.
  Le vieux a beaucoup de scrupules pudiques. Sans lubricité.
  
  Le jeune ne parle pas de sa copine.
  Le vieux parle un peu trop de sa femme.