Citation :
Cette semaine commencent les préventes du numéro 4 de l’Imparfaite qui s’auto-définit ainsi : « L’Imparfaite est une revue érotique d’un genre nouveau. »
J’ai aimé cette revue dès le premier numéro parce que de très jeunes journalistes, encore étudiants à dire vrai, racontaient leurs début dans la sexualité et répondaient en partie à une question qui m’intrigue encore : en quoi la génération qui arrive, les enfants d’aujourd’hui, auront une sexualité radicalement différente (ou non) de la mienne, de celle de mes parents, de mes grands-parents ? En quoi le fait qu’il y ait Internet, le fait de voir des films pornographiques dès douze ans change (ou pas) le rapport au corps ?
Si le sociologue Michel Bozon assure que les films « pour adultes » ne changent pas tellement la sexualité, les garçons continuant à se masturber au même âge et l’âge du premier rapport sexuel étant stable, les étudiants de science po témoignaient, eux, dans l’Imparfaite se souvenir aussi bien de leur premier porno que de « leur première fois ».
Dans le numéro qui va sortir, on peut lire des témoignages d’ex-enfants qui jouaient très sexuellement à la poupée, confirmant ce que je raconte depuis quelques temps à savoir que les minots n’ont pas besoin de sex-toys pour penser à des jeux d’adultes et qu’ils arrivent bien à utiliser un ours en peluche ou une poupée Barbie pour assouvir leurs fantasmes.
Bref, de quoi donner à penser sur les évolutions sociales à partir de la sexualité. Et c’est bien un des objectifs de l’Imparfaite où les sujets sont choisis pour les histoires qu’ils racontent et leurs portées politiques.
« Derrière chaque histoire érotique, il y a une histoire humaine qui embrasse un discours social, politique et esthétique. C’est précisément cette histoire que nous voulons raconter » assure un autre membre de l’équipe.
« Nous refusons que la sexualité soit un champ de bataille où s’affrontent hommes et femmes ; homos, hétéros et bis ; fidèles contre infidèles. Nous n’avons pas peur des autres, pas plus que de leurs désirs. Alors L’imparfaite est une revue curieuse. » peut-on lire sur leur site.
Depuis le numéro 0, en 2009, les étudiants ont grandi, une dizaine de bénévoles continuent de faire vivre et de témoigner de la diversité des vécus en matière de sexualité. Quentin Girard, membre fondateur de l’association, explique vouloir « offrir [ses] pages à des jeunes talents (en photos, littérature ou journalisme) qui n’auraient pas forcément la place pour s’exprimer ailleurs, puisque les pages des revues habituelles sont souvent trustées par les mêmes personnes. » Pour autant, l’équipe se professionnalise, améliore au fur et à mesure sa mie en page, ses textes, ses illustrations.
D’ailleurs, en forme de réflexion intéressante sur le sujet, on pourra lire, entre autre, dans le numéro 4, un débat entre des travailleuses de sexe, militantes du STRASS (syndicat des travailleurs du sexe) autour de ce que peut être un journalisme militant non racoleur sur la sexualité, et là on sent que ce n’est pas facile.
http://blogs.lexpress.fr/sexpress/2012/ ... i-grandit/" onclick="window.open(this.href);return false;
http://www.limparfaite.com" onclick="window.open(this.href);return false;
http://www.limparfaite.com/blog/" onclick="window.open(this.href);return false;