D’avance, désolé pour ce long post, mais c’est une réaction à plusieurs discussions actives ces jours-ci, que ce soit sur ce forum ou ailleurs… Et il me semble difficile de traiter ce sujet en quelques mots… :clin:
Il faudrait peut-être se rappeler qu’une fois la puberté bien entamée, l’être humain est parfaitement apte à avoir des relations sexuelles, comme n’importe quel animal sur Terre ! Donc, à partir de 12-14 ans (en gros, il y a toujours des cas particuliers), le problème n’est en aucun cas physiologique, mais purement sociologique : le sexe, c’est sale, tabou, bhou ! Du coup, les jeunes doivent (en général) mettre plusieurs années à intégrer et digérer l’idée que leur corps est maintenant apte à se livrer à ces abominables activités…
Mais au nom du ciel, quand cessera-t-on de sacraliser/diaboliser ainsi l’acte sexuel ? Ce n’est rien d’autre d’une activité physique assez banale, pratiquée sous une forme ou sous une autre par quasiment tous les organismes vivants, depuis plusieurs milliard d’années ! Et qu’on ne vienne pas me dire que la « pénétration d’un corps étranger » en soi est un problème – que je sache, depuis notre naissance, nous respirons, buvons et mangeons à longueur de temps ! Nous ne sommes pas un coffre-fort, bien au contraire, nous ne vivons que part notre environnement… Évidemment, ce n’est pas une activité dénuée de risques (mais essayez-donc de boire ou de manger n’importe quoi, pour voir…), mais les règles de base sont d’une simplicité qui confine au bon sens !
Quand à cette soit-disant « protection de l’enfance », elle me fait hurler ! Les enfants sont immatures, pas débiles ni « purs » ! Ça me fait penser aux prises électriques : sous prétexte de les protéger, on a rendu les prises à moitié inutilisables avec ces bouts de plastiques qui se coincent tout le temps… Mais quelqu’un connaît-il un gosse ayant les doigts assez fins pour pouvoir pénétrer une fiche femelle ( :moc: ) ? Et je crois que même un enfant de quatre ou cinq ans, si on le lui explique, est capable de comprendre la notion de danger… Au besoin, on peut toujours lui faire toucher une clôture électrifiée à la campagne, c’est sans danger (sauf s’il est cardiaque), et je peux vous assurer que, à moins d’être déjà un masochiste irrécupérable, il y réfléchira à deux fois avant de retenter l’expérience…
Eh bien, je crois que c’est pareil pour la sexualité : il ne s’agit pas forcément de leur faire des cours d’éducation sexuelle, mais leur offrir la possibilité, au prix de quelque effort, de satisfaire leur curiosité me semble des plus salutaire (par exemple, laisser à hauteur d’enfant+chaise quelques livres ou BD judicieusement choisis – éviter Sades, s’pas !) – à condition évidemment, comme toujours, de surveiller et d’encadrer les choses (mais pas forcément de près, hein…). De toute façon, de ce que je me souviens de mon enfance, les choses du sexe avaient beau me dégoûter (comme tous les enfants, je crois, embrasser une fille sur la bouche, beurk !), elles ne m’en fascinaient pas moins… Et je filais en douce feuilleter les Manara dans la chambre de mes parents…
(Même si les Déclics ne sont pas à mes yeux les meilleurs introductions au sujet, pas les pires non plus, loin de là…)
Donc, à choisir, autant qu’ils tombent d’abord sur des sources raisonnables et valables, qui leur permettront ensuite de ne pas se perdre dans des « Enfers » (comme on dit à la BNF) dont ils ne pourront pas forcément apprécier d’emblée l’aspect virtuel/fantasmatique…
En résumé : je ne dis absolument pas qu’il ne faut pas
protéger les enfants, je dis qu’il est extrêmement néfaste pour leur éducation de ne les exposer à
aucun « danger », sous prétexte de protection (évidemment, si le « danger » est maîtrisé et contrôlé, c’est l’idéal !). C’est exactement comme ces modes « bactéricides » qui ont sévi dans la deuxième moitié de XX siècle dans certains milieux, et qui ont posé d’énorme problèmes de défense immunitaire à certains enfants.
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« La liberté signifie la responsabilité. C’est pourquoi la plupart des hommes la craignent. »
George Bernard Shaw
« des hommes » au sens « êtres humains », hein (sacrée langue française ) !