Flexogamie : l’infidélité a ses règles
On connait la passion de nos amis Américains pour les lois et les règles. On sait aussi qu’il n’y a de meilleur détecteur de tendance qu’Hollywood. Dernière en date la flexogamie, ou comment prôner l’infidélité dans les règles de l’art, dont les plus célèbres adeptes sont Will Smith et sa femme. Un concept qui a le mérite de nous faire réfléchir sur ce qu’est l’infidélité. On appelle ça la classe américaine.
Il fallait y penser. Aujourd’hui où la fidélité est un enjeu majeur au sein du couple, des psychologues et sexologues américains ont inventé une sorte de pacte de non-agression pour cloisonner l’adultère dans des règles bien précises appelées : flexogamie. Et oui, même en matière sexuelle la flexibilité est à la mode. Mais avant de commencer à débattre de cette nouvelle tendance, mettons-nous au parfum hollywoodien en définissant ce qui se cache derrière le terme barbare de flexogamie. On peut résumer cette théorie comme le fait d’admettre que l’infidélité soit un accroc possible dans une relation de couple. D’accord, pour le côté infidèle-pardonné mais seulement à certaines conditions. Il existe quatre règles incontournables pour tromper son partenaire sans le tromper. Les voici.
- Règle numéro 1 du flexclub : Ne jamais planifier. Fini d’écrire « dîner avec ma maîtresse » sur votre agenda.
Règle numéro 2 du flexclub : Jamais avec quelqu’un que l’on reverra. Jusqu’ici c’est logique on ne peut pas planifier avec quelqu’un que l’on ne connait pas.
Règle numéro 3 du flexclub : Jamais avec le meilleur ami de son partenaire. Là encore c’est logique car le meilleur ami, on a de fortes chances de le revoir.
Règle numéro 4 du flexclub : Ne jamais avouer. Avouer quoi? Que l’on est flexogame?
Bref, vous voilà désormais vous aussi initiés à la flexogamie et nous pouvons ensemble tenter de décrypter cette tendance dont Will Smith et sa femme Jada Pinkett Smith assurent qu’elle a sauvé leur couple, rien que ça.
Commençons par nous attarder sur ces quatre fameuses règles qui cimentent le concept de flexogamie. En résumé, il serait possible d’être infidèle mais dans un cadre très précis et règlementé. L’adultère est excitant parce qu’il est interdit, à partir du moment où celui-ci devient aussi réglementé il perd son caractère attractif et par conséquent il est tout aussi tentant, voire plus, de tromper son partenaire sur les règles que l’on s’est préalablement fixées. Vous l’aurez compris, ce concept n’a rien à voir avec l’échangisme ou encore le libertinage.
Une simple technique de déculpabilisation ou une manière intéressante d’envisager sa sexualité ? Et si le fait de savoir que l’on est libre de s’autoriser une aventure pouvait suffire à en faire disparaitre toute envie…
Reste qu’à défaut de flexogamie, tous les couples possèdent leurs propres règles s’agissant de la fidélité, qu’elles soient de ne tolérer aucun écart ou de vivre un véritable « amour libre ». Si la flexogamie a une vertu, c’est de fixer des règles claires ne laissant aucune équivoque. On rencontre quelqu’un un soir, on ne le connait pas et on ne le reverra jamais, une aventure est alors permise. Une vision comme une autre mais qui ne met pas à l’abri de tentations bien plus… dangereuses.
Car si, en matière d’infidélité, on emploi le terme « tromper », ce n’est surement pas un hasard. C’est bien qu’implicitement, dans une société monogame, on n’accepte peu ou pas l’adultère et qu’on le considère comme une trahison du pacte entre les deux partenaires. A moins, bien entendu, que cela soit « inclus » dans le pack.
Jean, 41 ans, témoigne : « pour qu’un couple dure dans le temps mais également dans sa relation et sa complicité il est primordial d’accepter et d’admettre l’infidélité de l’autre. Etre infidèle ce n’est pas tromper son ou sa partenaire, c’est souvent se prouver que l’on existe aux yeux d’une ou d’un autre. C’est une thérapie qui nous aide à nous retrouver et à retrouver place au sein de sa relation. » L’infidélité salvatrice en quelque sorte. Mais alors l’infidélité peut-elle être soumise à des règles, là est toute la question.
Pour Séverine, 30 ans, « que chacun mène sa vie comme il l’entend et que l’infidélité ne soit pas vécue comme une trahison, ni une source de conflit, c’est une chose, mais cette liberté n’a justement aucune règle… Etablir des règles pour tromper son partenaire je trouve ça assez malsain en plus de ne servir à rien. Je pense qu’un couple sur la durée n’est jamais à l’abri d’une tromperie ou de plusieurs même, ça me semble « normal »… Pas besoin de soulager sa conscience en étant flexogame. »