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Le parquet de Bari (sud de l'Italie) a clôturé jeudi l'enquête sur le réseau de prostitution qui fournissait des jeunes femmes allègres pour agrémenter les désormais fameux "bunga bunga" de Silvio Berlusconi. Huit personnes sont mises en examen pour incitation à la prostitution et association de malfaiteurs. Le président du Conseil ne figure pas dans la liste, car l'affaire "Ruby", du nom d'une mineure marocaine avec qui le Cavaliere est accusé d'avoir eu une relation mercenaire, dépend des juges de Milan.
Au terme de 100 000 écoutes téléphoniques, les enquêteurs ont reconstruit avec précision le cadre de l'organisation. Son chef était Gianpaolo Tarantini, un entrepreneur de Bari déjà condamné à 2 ans et 2 mois de prison pour détention et cession de drogue. Durant l'été 2008, Tarantini avait loué en Sardaigne une villa, voisine de celle de Silvio Berlusconi, dans laquelle il organisait des fêtes somptueuses. Il avait ainsi réussi à attirer l'attention de son prestigieux voisin, dont il est rapidement devenu le pourvoyeur en jeunes filles peu farouches. Toute l'opération était destinée à faire fructifier cette intimité avec le président du Conseil pour obtenir des marchés auprès d'entreprises publiques.
En tout, une trentaine de filles ont été recrutées en moins d'un an et conduites aux différents domiciles du Cavaliere pour s'y prostituer. Tarantini veillait aux critères de sélection. Les jeunes femmes devaient être jeunes, minces et jolies. Il donnait des instructions sur les tenues à porter et sur les attitudes à tenir aux différentes heures de la soirée. Il payait les déplacements et assurait toute la logistique. L'enquête révèle ainsi qu'il tenta de persuader Manuela Arcuri, une jeune actrice très populaire dans la péninsule, de participer aux bunga bunga. Pour la convaincre, il lui promit que Berlusconi l'imposerait à la Rai pour présenter le Festival de San Remo, la grand-messe italienne de la variété. Mais Manuela Arcuri ne céda pas aux sirènes de cette promotion canapé.
S'il n'est pas mis en examen, le président du Conseil figure toutefois dans cette affaire en tant que... victime. Ce sont cette fois les magistrats de Naples qui soupçonnent Gianpaolo Tarantini d'avoir négocié son silence après la découverte du scandale. En un an, Berlusconi a en effet donné 850 000 euros - dont 400 000 furent détournés par un intermédiaire véreux - au couple Tarantini. Le Cavaliere l'a reconnu, mais en précisant qu'il n'avait fait "que aider une famille dans le besoin". Des propos qui ont choqué, alors que des efforts financiers sont demandés à tous les Italiens dans le cadre de la rigueur. Silvio Berlusconi redoute donc les suites de cette enquête. Convoqué par les juges mardi dernier, il avait esquivé l'audition en demandant audience le même jour à Bruxelles au président de la Commission européenne. Mais les magistrats lui ont donné jusqu'à dimanche pour se présenter. Sous peine d'être conduit au tribunal par les carabiniers