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Publié le 21/06/2012

Elle, une blonde coquette aux formes généreuses. Lui, un inconditionnel du street wear, la carrure bien dessinée : Karine et Sébastien affirment chacun leur style comme ils défendent leur sensualité. Ce couple caudrésien, sans emploi, marié depuis bientôt vingt ans, a découvert l'échangisme et le libertinage après une période de séparation, et a persévéré en la matière, considérant que la pratique mettait un peu de piment dans leur vie quotidienne. Ce n'est qu'un peu plus tard que Karine s'est adonnée aux amours rémunérées, avec l'aval de son concubin, chez elle, pour cette fois-ci mettre un peu de beurre dans les épinards. Le couple n'imaginait pas finir un jour au tribunal.

- Comment en êtes-vous venus au libertinage puis à la prostitution ?

Karine : « C'est tout bête : après une longue période de séparation, on s'est rendu compte que l'on pouvait séparer le sexe et les sentiments, et jouer cartes sur table, assumer ses fantasmes, parfois chacun de son côté, sans tromper l'autre. Nous avons donc fréquenté les clubs échangistes, posté des annonces sur Internet. Puis un jour, des gens ont commencé à proposer de l'argent. Nous avions des problèmes de dettes, 14 000 E à rembourser, et je ne voulais pas revivre la scène que j'avais déjà vécue avec un huissier de justice. J'avais tellement peur que l'on manque d'argent. Alors j'ai accepté les offres que l'on m'a faites. D'abord, sans que mon mari soit au courant. Après, je l'ai tenu informé.

Il n'était pas d'accord au départ... Je ne considérais pas vraiment cela comme de la prostitution puisque je choisissais mes partenaires, n'acceptais pas tous les actes sexuels (comme la fellation ou la sodomie), et les rapports n'étaient pas toujours rémunérés. C'était selon mes envies... » - Lors du procès, vous avez déclaré que l'échangisme et la prostitution se banalisaient... Sébastien : « lorsque l'on fréquente les clubs, on constate la présence régulière de femmes qui finissent par se présenter comme des hôtesses. C'est de la prostitution choisie, proposant un côté plus glamour que glauque. Vous savez, il y a des tas de couples qui pratiquent des échanges rémunérés pour arrondir leurs fins de mois. Puis, il ne faut pas oublier que l'échangisme coûte cher. L'entrée au club, les tenues, sont onéreuses.

Et parfois, le sexe finance le sexe. » - En postant des annonces sur Internet, doutiez-vous de vous exposer à une sanction pénale ?

Sébastien : « Pas du tout ! Nous n'aurions jamais cru que l'on pouvait se faire arrêter pour racolage en postant des annonces sur des sites spécialisés. Surtout qu'il y en a des tas comme les nôtres diffusées un peu partout sur la toile. Puis il y a une certaine hypocrisie : la prostitution est tolérée, mais on ne peut pas proposer ses charmes... Alors oui, nous n'avons pas compris pourquoi nous, nous faisions l'objet d'une enquête de la SRPJ ! À Caudry ! Quinze mois d'enquête, des écoutes, tout ça pour ça. On m'a même demandé si l'on connaissait Dominique Strauss-Kahn.

C'est exagéré... » - Comment fixiez-vous les tarifs ?

Karine : « Eh bien justement, en étudiant les offres des autres petites annonces. » - Considérez-vous ces rapports comme amoraux ?

Karine : « Nous avons toujours épargné nos enfants de cette histoire et assumons et reconnaissons ce que nous avons fait. » Sébastien : « Nous ne recommencerons plus. Non pas pour une question de moralité, mais parce que tout ceci nous a menés au tribunal. » •