J'ai envie de vous faire partager quelques réflexions sur ma soumission... Comme je l'ai déjà dit, la prise de conscience fut difficile, eut égard à un passé personnel douloureux. J'avais de la femme soumise, une image très négative, qui renvoyait à la condition ancienne des femmes, éternelles mineures qui n'avaient que le droit de passer de la tutelle d'un père à celle d'un mari. Beaucoup ont d'ailleurs cette vision érronée, ce qui explique pourquoi la soumission est aussi mal vue... Encore que, elle soit mieux acceptée que la domination finalement. A travers mes périgrinations virtuelles, j'ai beaucoup plus vu des dominateurs se faire descendre pour leur soi-disant perversité, que de soumises ! Encore du pseudo féminisme utilisé à bien mauvais essient...
Si j'ai accepté difficilement ma soumission, il est une chose par contre, qui n'est jamais passé, c'est l'humiliation. Ca décidément, j'ai beau l'envisager sous toutes les coutures, cela ne passe pas. Dans l'idée que je me fais des relations D/s, celles-ci élèvent la soumise, et ne la rabaisse nullement. Ou plus simplement, le fait d'être humiliée ne m'excite tout simplement pas. Mais je conçois (difficilement, mais tout de même), que certaines y trouvent leur compte, dans une certaine mesure toutefois).
Par contre, une chose qui m'a surprise et relativement bouleversée lorsque je l'ai découvert, c'est mon masochisme... Longtemps je me suis déclarée soumise n'ayant aucun goût pour la douleur, mais depuis, j'ai pris conscience que ce n'était pas vraiment le cas. Enfin, quand je parle de douleur, je me comprends... Bien évidemment, je ne prends pas mon pied si l'on me colle une raclée... Je n'ai jamais jouis sous les coups de Connard, encore moins lorsqu'il me violait. Pourquoi ? Tout simplement parce que ce n'était pas un jeu, mais ma vie quotidienne, parce que je subissais sans aucun choix, parce que c'était une relation destructrice.
Tout à commencé avec P. lors de nos jeux virtuels. J'ai appris à aimer le martinet (mais là, ma part fétichiste m'y a aidé... Le contact du cuir me rend complètement folle à chaque fois !), sur les fesses, sur les seins, puis sur le sexe... Douleur au combien cuisante, mais qui me met dans un état quasi extatique ! J'ai appris à aimer (et aussi à redouter) l'effet pervers des pinces, qu'elles soient sur les seins ou sur les lèvres intimes. Brève douleur lorsqu'on les pose, qui se rappelle à nous à chaque mouvement, et infernale lorsqu'on les retire... Mais comme l'on apprécie alors mieux les caresses d'une main ou d'une bouche sur un téton martyrisé... Moi qui criait haut et fort qu'on ne me ferait jamais supporter une pince sur le clitoris, je me surprend à l'espérer par moment... Oh pas une grosse pince de type "pince à linge", non, une petite, pince à cheveux dont j'ai détourné l'usage, minuscule mais efficace, dont la taille est particulièrement bien adapté à cet usage détourné... Et la cire ! Contrairement à d'autres pratiques, celle-ci ne m'a jamais fait peur. Enfant, j'aimais beaucoup me faire des empreintes digitales en trempant le bout de mes doigts dans la paraffine liquide que ma mère coulait sur les confitures. Je savais donc que cela ne brûlait pas vraiment ! Mais jamais au grand jamais, je n'aurait imaginé prendre autant de plaisir. J'ai affiné tout cela lors de nos jeux à trois avec P. et mon Chéri, puis enfin, dans notre relation de couple seule... Et je dois bien dire que mon mari devient de plus en plus expert à ce genre de choses.
Enfin, quand je parle de plaisir, il faut que je m'explique. Bien sûr au départ, toutes ces pratiques sont douloureuses. Elles le sont tant que l'on lutte... J'ai découvert cela assez récemment... Un peu comme des chatouilles qui deviennent subitement voluptueuses... Le secret réside dans l'abandon. Dès que l'on cesse de lutter, que l'on s'abandonne, on entre dans une douce torpeur voluptueuse qui va grandissant. C'est quelque chose d'assez magique... Je vis cela à chaque fois comme une bascule totale. Je me sens glisser complètement, comme si j'étais aspirée ! J'y parviens d'autant mieux que je suis concentrée sur les sensations que je ressens, et pour cela, j'avoue qu'un bandeau sur les yeux m'y aide énormément. Je ne peux plus rien contrôler, donc je suis obligée de me recentrer sur moi-même. Je ne vous dirai pas, qu'à ce jour, j'ai jouis uniquement de cela, ce n'est pas vrai... Mais par contre, j'ai atteint de bien beaux rivages, où le désir est poussé à son paroxysme, où je me sens capable de tout, pour le seul plaisir de mon maitre... Si je refuse à toute force l'humiliation, mon Chéri a lui seul le droit de proférer certains mots... Etre sa "salope", sa "chienne" et me l'entendre rappeler rajoute encore à mon plaisir, parce que je sais que dans sa bouche, cela n'a rien de péjoratif. Parce que, dans ces moments là, je suis fière de l'être, et donnerais tout pour l'être encore d'avantage...
Si l'on m'avait dit tout cela il y a encore un an, j'aurais ri et hurlé au mensonge... Par contre, il est vrai qu'il est dérangeant de se découvrir masochiste... Beaucoup plus que soumise finalement. Peut être le fait que cela constitue une pathologie (je précise tout de suite que le masochisme pathologique est bien décrit, et ne concerne que les personnes trouvant leur plaisir UNIQUEMENT dans la souffrance, ce qui n'est pas mon cas...). De plus, le pendant du masochisme étant le sadisme, l'image est quelque peu violente. Je pense qu'il serait utile de trouver d'autres termes. Non pas par hypocrisie, mais par soucis de justesse. Nos jeux n'ont rien à voir avec que sous-entendent les deux mots sus-cités. C'est autre chose... Il y manque à mon sens cette notion de quelque chose de ludique, et surtout il y manque le plaisir... Ca évoque au contraire quelque chose de sordide et de sombre qui n'est pas le reflet exact de ce que je vis moi.
_________________ Isa
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