vassilia.net :: Vanille et chocolat

Oui, l’homosexuel est un Homo sapiens.

Un autre « tabou-préjugé » s’effondre, le rejet de l’homosexuel. Les jeunes générations (moins de 25 ans en 1998), par ailleurs facilement choquées, l’acceptent à 65 %. L’homosexuel devient une composante du paysage humain, comme il l’était pendant l’Antiquité. La répression légale et morale cesse. Nous venons de loin. Début 1960, l’amendement Merguet assimilait l’homosexualité à l’alcoolisme, à la prostitution et à l’« outrage aux bonnes mœurs ». Les descentes de police, les humiliations, les visites médicales odieuses étaient fréquentes. Dix ans plus tard, le rapport Simon affirme que l’amour homosexuel « demeure, pour l’opinion publique, un objet de sarcasme et de mépris ».

Aujourd’hui, 54 % des sondés l’acceptent. Ces résultats confirment l’enquête CSA qui avait été commandée pour éclairer les débats sur le fameux Pacs. Stéphane Rozes, directeur de CSA-Opinion, analysant ces chiffres, déclarait : « Une majorité de l’opinion dit oui, car elle est égalitaire et républicaine. » (Cité dans “Le Monde” du 01/12/98. Enquête “les Français et l’homosexualité” réalisée en juin 1998 par CSA-Opinion.)

Les homosexuels ne sont plus, si j’ose dire, à l’index. Ils sont reconnus comme des citoyens à part entière, à la sexualité minoritaire, librement consentie. Nous retrouvons ici l’aspect inaliénable du droit de l’individu – sa vie sexuelle, son intimité.
Comment une phobie de masse comme l’homosexualité cède-t-elle ? Quand les victimes se montrent, affirment leur différence, s’adressent directement à ceux qui les rejettent. A travers des films, des pièces, des livres, des essais, jusqu’à instituer des carnavals modernes comme la Gay Pride. Depuis les années 70, les homosexuels sont sortis du ghetto pour affronter le mépris en public, défier les idées reçues et les haines stériles.

Auteur :	Isa [ lun. 06 déc. 2010, 12:42 ]
Sujet du message :	Vanille et chocolat
Il y a cinq ans, je découvrais ce que signifiait le terme "vanille" dans l'univers à part du BDSM. D'emblée, j'ai mieux compris pourquoi la vanille m'était toujours apparue comme un parfum fade. Hé oui, que voulez-vous... Je suis plus branchée chocolat moi... C'est d'ailleurs pourquoi, dorénavant, je parlerai des gens chocolats, y'a pas de raison que l'on n'aie pas droit nous aussi à un parfum... Et qu'est-ce qui s'oppose le plus à vanille hein ? Bref, c'était pour l'explication. Dans une vie vanille, on peut vivre au grand jour. S'aimer comme bon nous semble, jamais au grand jamais personne ne viendra vous expliquez que ce que vous faites est déviant ou pervers ou sale, j'en passe et des meilleures. Dans une vie vanille, il suffit de fermer la porte de sa chambre le soir, et si jamais les enfants perçoivent malgré tout des échos passionnés, on leur expliquera que l'amour est normal, qu'il est beau et naturel entre deux personnes qui s'aiment. Je n'ai rien à redire à tout cela, car c'est aussi comme cela que je réagirais si un jour notre fils devait entendre ou voir quelque chose (malgré les précautions, nul n'est à l'abri). Hé oui, contrairement aux idées reçues, nous sommes aussi vanilles à nos heures, et beaucoup plus qu'on ne le croit finalement. Chacun sait que le chocolat à haute dose est responsable de la crise de foie assurée ! Venons en maintenant à la friandise... Comment mener une vie chocolat sans un minimum de programmation ? Il m'a été reproché le manque de spontanéité, ce matin lors d'une conversation tchat. Certes, nos ébats vanilles le sont, spontanés... Mais il ne saurait être question de la même chose pour le reste. D'une part parce que quand je me soumets, j'aime pouvoir me laisser aller totalement, me lâcher, m'offrir entièrement. Pouvoir crier mon plaisir ou ma douleur fait partie du jeux... Et puis une fessée manuelle est très bruyante, idem pour la cravache et le paddle. Une séance nécessite du matériel, qu'il n'est pas toujours aisé de dissimuler à la va-vite en cas d'irruption imprévue. Bref, il m'est inconcevable de pratiquer cela sans un minimum de préparation, et surtout sans l'assurance que nous ne serons ni dérangés, ni surpris. Même si quelque part, je crois que je pourrais expliquer que nous jouons, je suis consciente que ces jeux "particuliers" sont choquants pour beaucoup de monde, à fortiori pour des enfants. Je n'ai nullement honte de ma sexualité, je la vis librement, et sans complexe. Seulement le monde qui nous entoure n'est pas prêt à l'accepter. Tout au plus la tolère-t-il, a condition qu'elle ne s'affiche pas trop. J'ai eu récemment quelques exemples, alors que des proches ont découvert mon ancien blog, et du même coup, notre vie chocolat ! La pilule fut rude a passer... Mais elle est passée. Combien n'auraient pas eu cette chance ? La majorité. Ne nous leurrons pas, nous vivons dans un monde intolérant, plein de préjugés, et toujours prêt à montrer du doigt ce qui est différent. Alors pensez donc !!! Que des chocolats élèvent des enfants en parents responsables, c'est quasiment inconcevable ! Pourtant, nous sommes tous les mêmes êtres de chair et de sang, avec nos forces et nos faiblesses. Nous aimons nos enfants de la même manière, serions prêts à tous les sacrifices pour eux et leur bien-être. Nous nous aimons avec la même intensité et le même respect. Alors où est le problème ? Pour ma part, il n'y en a aucun. Mais la société bien-pensante en juge autrement. Voilà pourquoi il vaut mieux se faire discrets, ne pas se faire remarquer inutilement. Je n'ai pas envie qu'un jour, le rouleau compresseur des services sociaux nous juge de mauvais parents et placent nos enfants (ne riez pas, c'est arrivé à d'autres... et si le placement va vite, il n'en est pas de même pour les récupérer...). Je ne doute pas qu'un jour, dans dix ans, dans vingt ans les mentalités évolueront, comme elles ont évolués pour les homosexuels, mais il y a encore du chemin à parcourir. Mais comme je l'ai dit ci-dessus, nous ne sommes pas 100% chocolat... Ça serait incompatible avec une vie sociale et familiale équilibrée. Donc pas de prosélytisme, juste de la pédagogie d'un côté, de la curiosité et de l'ouverture d'esprit de l'autre. Et je pense que l'on devrait pouvoir se comprendre. Car après-tout, le dessert le plus réussi n'est-il pas celui qui marie harmonieusement la vanille et le chocolat ?

Auteur :	lamoureux [ lun. 06 déc. 2010, 18:14 ]
Sujet du message :	Re: Vanille et chocolat
Lorsque vous vous exprimez comme cela Isa, vous nous donnez envie d'être chocolat

Auteur :	Sissi [ lun. 06 déc. 2010, 20:36 ]
Sujet du message :	Re: Vanille et chocolat
Comment ne pas être d'accord avec toi? Surtout quand c'est si bien écrit. Bravo pour cette mise au point à laquelle, bien entendu, j'adhère totalement. Les gens ont vite fait de penser que si on s'éloigne de la normalité rassurante, c'est qu'on est un peu "dérangés"... C'est facile comme conclusion, bien plus facile que d'essayer d'y réfléchir. Je souhaite, comme toi, que les mentalités évolueront mais je suis un peu moins optimiste. J'ai le sentiment étrange qu'au contraire, bien des gens ne trouvent leur équilibre mental qu'en ne sortant jamais des sentiers battus...

Auteur :	sergio [ lun. 06 déc. 2010, 23:19 ]
Sujet du message :	Re: Vanille et chocolat
Isa a écrit : Citation : Je ne doute pas qu'un jour, dans dix ans, dans vingt ans les mentalités évolueront, comme elles ont évolués pour les homosexuels, mais il y a encore du chemin à parcourir Je suis d'accord avec toi sur la plus part de ton texte. Mais je ne suis pas sur que la société est beaucoup évoluée concernant l'homosexualité et les enfants. Sinon, pourquoi leur refuser l'adoption.

Auteur :	Skippy [ lun. 06 déc. 2010, 23:27 ]
Sujet du message :	Re: Vanille et chocolat
Citation : Mais je ne suis pas sur que la société est beaucoup évoluée concernant l'homosexualité et les enfants. Sinon, pourquoi leur refuser l'adoption. ça a quand même vachement évolué. Citation : Oui, l’homosexuel est un Homo sapiens. Un autre « tabou-préjugé » s’effondre, le rejet de l’homosexuel. Les jeunes générations (moins de 25 ans en 1998), par ailleurs facilement choquées, l’acceptent à 65 %. L’homosexuel devient une composante du paysage humain, comme il l’était pendant l’Antiquité. La répression légale et morale cesse. Nous venons de loin. Début 1960, l’amendement Merguet assimilait l’homosexualité à l’alcoolisme, à la prostitution et à l’« outrage aux bonnes mœurs ». Les descentes de police, les humiliations, les visites médicales odieuses étaient fréquentes. Dix ans plus tard, le rapport Simon affirme que l’amour homosexuel « demeure, pour l’opinion publique, un objet de sarcasme et de mépris ». Aujourd’hui, 54 % des sondés l’acceptent. Ces résultats confirment l’enquête CSA qui avait été commandée pour éclairer les débats sur le fameux Pacs. Stéphane Rozes, directeur de CSA-Opinion, analysant ces chiffres, déclarait : « Une majorité de l’opinion dit oui, car elle est égalitaire et républicaine. » (Cité dans “Le Monde” du 01/12/98. Enquête “les Français et l’homosexualité” réalisée en juin 1998 par CSA-Opinion.) Les homosexuels ne sont plus, si j’ose dire, à l’index. Ils sont reconnus comme des citoyens à part entière, à la sexualité minoritaire, librement consentie. Nous retrouvons ici l’aspect inaliénable du droit de l’individu – sa vie sexuelle, son intimité. Comment une phobie de masse comme l’homosexualité cède-t-elle ? Quand les victimes se montrent, affirment leur différence, s’adressent directement à ceux qui les rejettent. A travers des films, des pièces, des livres, des essais, jusqu’à instituer des carnavals modernes comme la Gay Pride. Depuis les années 70, les homosexuels sont sortis du ghetto pour affronter le mépris en public, défier les idées reçues et les haines stériles. Certes, tout n'est pas encore terminé, mais ça a quand même bel et bien changé.

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Auteur :	sergio [ mar. 07 déc. 2010, 18:49 ]
Sujet du message :	Re: Vanille et chocolat
Skippy, je ne répondais pas sur l'évolution générale des homosexuels dans notre société actuelle, mais sur le plan des enfants. En réponse aux craintes qu'Isa émettait quand on pratique une sexualité autre que celle dite "normal", des gens bien pensants. Pour le reste, heureusement qu'il y a eu bon nombre de changements depuis 1981 pour l'homosexualité.

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