Un petit texte qui traduit mon profond attachement à la "nature", végétale ici. Aujourd'hui j'aime tjs me caresser dans ce milieu, y faire des rencontres ( masculines le plus souvent...) et aussi y faire l'amour avec une compagne.
NATURE
ll est tard.
Trop tard pour me souvenir du mois où durant cet été j’ai quitté le statut de petit garçon.
Comme j’aime me remémorer ces images.
Oui, maman je serai de retour à quatre heures et demie au plus tard.
J’enfourchais mon vélo pour aller me promener dans la vallée, c’était tout de suite après le repas de midi et j’avais prévu d’aller jusqu'à Port Royal des Champs distant d’une dizaine de kilomètres.
J’aimais cette promenade sur ces routes ombragées peu fréquentées par les voitures en milieu de semaine.
Ce parcours vallonné ne me fatiguait guère et pendant que j’appuyais négligemment sur les pédales je me racontais de belles histoires.
Les géants de la route comme les nommaient les journalistes étaient en train de parcourir une étape du Tour de France. Je ne rêvais pas à leurs exploits sportifs, ils m’indifféraient ; je rêvais à l’aura qui les entouraient, aux hommes et aux femmes qui sitôt la ligne d’arrivée franchie se précipitaient sur eux, les félicitaient, les entouraient physiquement peut être même les caressaient.
Et puis cette année là j’en suis sûr, il y eut les images de Tom Simpson allongé à côté de son vélo, sur le versant du mont Ventoux, sous le soleil accablant, plusieurs minutes seul, puis rapidement des hommes se précipitèrent, soigneurs, médecins …il était mort par excès de dopage, abandonné.
Moi, sur cette petite route, tout à l’heure un peu avant d’arriver à Saint-Lambert je prendrai ce petit chemin à droite qui me conduira à ma petite cachette. A ce moment là je ne savais pas encore que ce jour là tout serait différent.
Ce petit chemin me faisait pénétrer dans la forêt, au bout de trois ou quatre cents mètres il y avait une camionnette abandonnée depuis de nombreuses années. La carrosserie était bleu marine délavée par l’oxydation, à l’intérieur complètement vide, la couleur rouille s’imposait. Les portes avant étaient définitivement fermées, j’avais l’habitude d’entrer par les portes arrière. Dans un renfort du châssis j’avais soigneusement dissimulé un sac plastique contenant une ou deux revues pornographiques.
Le rituel était toujours identique, après m’être assuré de la présence des revues, avoir regardé une ou deux photos qui me touchaient davantage, celles qui donnaient l’impression d’avoir été prises sur le vif sans pose dite suggestive, je marchais quelques instants dans un rayon de quelques mètres autour de l’épave. Je m’assurais de ma totale solitude et prenais plaisir à me dévêtir peu à peu. J’ôtais mon polo puis rapidement mon short, j’étais en slip et à travers l’étoffe je commençais à me caresser. Mon sexe s’éveillait au plaisir, je coupais une fougère et la faisais aller et venir sur mes pectoraux, sous le tissu j’apercevais mon sexe grandir et dans ma tête l’excitation croître. A un moment un peu comme si je considérais que mon membre maintenant gonflé pouvait être offert aux rayons du soleil, je me mettais entièrement nu et poursuivais la ronde autour de la camionnette un peu comme une danse. La fougère en main je flagellais avec douceur ma verge. Je passais le végétal sur le pourtour de mon anus. Je trouvais un arbrisseau sur lequel je venais frotter mon scrotum puis avec énergie le bas de mes reins. Mon sexe était turgescent légèrement incliné vers le haut, rigide, prêt à exploser, complètement tendu… vers quoi, vers qui ?
C’est alors que j’entendis marcher derrière moi. Je me retournai et aperçus une femme. Je me précipitai vers le petit camion, mon refuge.
Je crus entendre : N’aie pas peur.
Elle continua de s’approcher.
Elle était à quelques centimètres maintenant et très distinctement elle me dit « Viens ».
_________________ La bisexualité est une des formes d'ouverture au monde.
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