Dans mon cas, j’ai commencé ado à me chat(tem)ouiller et me pincer les tétons, mais sans aucune ambiguïté, il s’agissait seulement de découvertes et de profiter de mon corps au même titre que la masturbation basique.
Je ne pensais qu’aux femmes, même s’il m’était déjà arrivé 2 ou 3 fois de me faire frotter abusivement par des hommes.
Apprenant alors que les caresses annales n’étaient "réservées qu’aux pd", j’ai paniqué, car je n’avais pas encore connu le plaisir avec une femme, cela m’ennuyait beaucoup de devoir faire le deuil de ce grand projet aussi prématurément .
Je me rappelle très bien m’être fait la réflexion suivante : "Ho non, merde !", c’est vous dire... Et puis les hommes, berk !
Comment me classificatégoriser alors ?
Bon, j’ai lu tout ce que je trouvais sur le sujet, prévoyant de me préparer à l’accepter s’il le fallait, hors de question de vivre refoulé. J’ai tout de même commencé avec les filles jusqu’à l’overdose, tellement ça défilait. Il est vrai que dans l’urgence, je n’opérais pas de sélection rigoureuse et tombais trop souvent sur des "mortes", trop jeunes, molles, passives, ternes, et que je manquais cruellement d’expérience comme de patience.
Sitôt dégoûté par cette boucherie, je suis "passé aux mecs", pour voir, et avant de pister les couguars, mais parcours classique et soft, en fréquentant travestis et trans.
Comme je ne faisais pas dans la demi-mesure, je m’y suis plongé à corps perdu, d’abord avec des pro, puis très vite le jeu fut de contourner la case "client", et ça marchait bien, on me rendait mon argent, les passes se transformaient en rencontres presque amoureuses, et je découvrais les coulisses de ce monde.
Si vous saviez comme on y rigole vraiment, et pas qu’un peu, j’adorais ces déferlements de vannes et calembours.
Je dois avoir la mémoire sélective, mais j’ai gardé au moins ça, isn’t it ?
Curieux de nature, je décidais aussi de me travestir pour me prostituer dans la rue. L’expérience ne fut pas très longue mais intense, l’homosexualité n’était fraîchement plus un délit, mais comme je n'étais pas encore certain de mes penchants, je redoutais de me faire ficher par les flics, c’était moins une, alors j’ai continué épisodiquement chez moi.
Puis lors d’un stage, je me suis fait brancher par une jeune cadre de tendance lesbienne, qui m’a introduit dans tous les sens du terme dans un club de filles, où rapidement adopté par la gérante, j’ai passé bon nombre de mes soirées pendant pratiquement deux ans.
Quelques rares mecs y étaient conviés, j’en profitais pour m’en rapprocher, mais c’était toujours difficile, je n’arrivais pas à conclure, sauf bourré mais c’était nul.
Les filles les plus ouvertes partageaient leurs conquêtes avec moi, ou me faisaient tourner (pas que la tête), et jouaient parfois les entremetteuses avec des mecs triés sur le volet. J’étais choyé, protégé, j’adorais ça, mais les hommes me faisaient toujours aussi peur.
J’ai aussi connu dans cette boîte mon premier grand amour, la sœur d’une habituée qui venait là pour échapper au harcèlement masculin, et qui s’était mise en tête de me faire virer de bord, car tout le monde était persuadé que j’étais homo, sauf moi qui essayais de m’en convaincre, sans succès. Bon, j’en ai joué, c’était l'fun.
C’est donc bien une bombe et non une camionneuse qui m’a comblé pendant 2 ans, mais comme l'histoire s'achevait, esseulé, tristounet et en manque, j’ai commencé peu à peu à fréquenter les lieux de drague mecs, pour me prendre quelques p’tits coups de temps en temps, parfois en me faisant aussi quelques billets.
Prenant de l'assurance, je passais des supers moments, à m’exhiber à poil dans les sous-bois, au milieu des rochers en bord de mer, ou dans les jardins publics dédiés la nuit, à me faire attraper par qui osait, plus les saunas.
Je recevais chez moi sur coups de fil réseaux essentiellement en travesti, mais tout ça n’est resté que de la baise, impossible de vivre autre chose avec un mec, très difficile de se revoir aussi, sauf tarifé et/ou trav, hormis ça et là entre deux femmes, quelques petites retrouvailles privilégiées avec les copines trans.
Il n’y a que très récemment que j’ai pu me surprendre à revoir un mec durant plusieurs jours, qui cette fois était plus jeune que moi, tout mimi, rencontré à l'occasion d'une vente sur le net, un charmant danseur de l’opéra, mais son côté folasse m’a agacé, et trop passif à mon goût, donc je crois finalement que ce n’est pas mon trip, mais bien un phantasme, une projection qui ne m’appartient pas, une erreur d’étiquetage, d’aiguillage..
En fait, j’en conclue que je préfère user ponctuellement de mecs comme godes vivants, pas tout à fait contrôlables (Yo zyva le poête !).
Et lorsque le gode est respectueux, courtois, cultivé, plaisant, et fougueux, c’est top.
Pour le coup, nous voilà tous presque des objets, mais dans un laps de temps donné (ho non je ne me loue plus, sauf si vraiment on insiste, c’est excitant, mais si tu veux restez plus longtemps, fais-moi donc rigoler !).
Le jour où l’on m’a qualifié de bi, ça m’a choqué, je ne savais quoi répondre, ce n’est pas tant l’appellation, mais encore et toujours l’aspect réducteur, limitatif, obligatoire, contraignant que cela implique.
On avait déjà tenté de me faire croire que j’étais homo, basta cosi ! Un chouilla andro, ça suffist amplemain.
J’ai développé ailleurs ma sensibilité, mais il m’arrive juste parfois de regretter de ne pas avoir eu le courage de me transformer physiquement, en voyant les photos du sujet "J’adore la transparence" par exemple, peut-être qu'alors j’aurais pu m’autoriser à aimer les hommes, mais comme ça ne dure jamais longtemps, et que je suis bien content d'en avoir évité les galères, je continue de vénérer les autres femmes.
Bitophile, why not ? C'est amusant, le terme m'aurait sans doute plu si je l'avais découvert plus tôt, mais décidément les étiquettes me grattent les couilles, alors jetez-les au feu, et réchauffez-moi plutôt le cul...
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