J'aimerais vous faire partager ce témoignage direct autour d'un phénomène peu connu qui est le bigendérisme.
D'abord, en voici la définition : http://www.t-vox.org/index.php?title=Bigender/Bigenre
Dans les faits ça se traduit (pour moi) par la sensation d'être une fille évoluant dans un corps d'homme, sans ressentir pour autant la nécessité d'un traitement hormonal et d'une opération, comme c'est le cas des transgenres, transidentitaires, transsexuelles. En fait, je ne désire pas cela car je suis déjà une femme... tout en étant un homme !
Le problème est que, vu de l'extérieur, cet état - tellement méconnu qu'il n'existe aucun forum, aucun blog sur le web pour en parler -, peut paraître d'autant plus incompréhensible qu'en tant que femme je n'ai aucune attirance envers les hommes, et qu'en tant qu'homme je ne suis attiré que par les femmes tout en ressentant le désir d'être pénétrée.
La, le bigenre n'est pas à 50% homme et femme. Selon les personnes, l'un ou l'autre des deux genres va prédominer. Cela ne se chiffre pas en pratiques, habitudes, mode de vie, on est les deux et on l'assume ou ne l'assume pas, on peut même s'en cacher de sa, son partenaire de crainte de déstabiliser son couple. Mais tôt ou tard ce qui est caché finit par resurgir d'une façon ou d'une autre. Si on peut bien le vivre avec l'autre, c'est génial. Si on le vit mal ou est contrainte de ne pas le vivre du tout, c'est l'enfer.
Conjuguer un mode de vie masculin avec des responsabilités d'homme, la masculinité qu'une partenaire est en droit d'attendre d'un mâle parce que la société est ainsi faite et que les conditionnements ont la vie dure, et une vie intérieure, une vie intime, une identité profonde de femme ; porter chez soi une jupe et se sentir bien, coudre et cuisiner, prendre soin de son corps, ressentir du plaisir à l'écoute de l'autre et au dialogue, à l'empathie, et en même temps agir en tant qu'homme, conjuguer les deux "rôles" dans une intimité où la partenaire qui est exclusivement femme va à un moment ou à un autre se sentir déstabilisée, en porte-à-faux, même si l'amour reste le plus fort ; toutes choses qui ajoutées, composent un quotidien qui peut vous vider psychologiquement. A moins de disposer d'une solide dose d'humour, on peut y laisser des plumes.
L'absolu, femme au sexe mâle mais féminine et pensant, vivant, réagissant en femme, avec qui je rêverais de m'accomplir en tant que femme puisque c'est le genre féminin qui prédomine chez moi, reste enraciné dans mon jardin secret.
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