Pour intervenir sans être didactique et en insistant bien sur le fait qu'il s'agit de mon opinion et qu'elle n'est nullement confortée par de quelconques statistiques sur le sujet et/ou rencontres avec des personnes comme moi, je dirai qu'en tant que femme ayant moi même des goûts sexuels pas toujours "classiques" , je pense que je serais plutôt ouverte si mon compagnon m'indiquait qu'il avait des composantes de sa personnalité extrêmement féminines.
La discussion sur le genre bat son plein depuis plusieurs années et n'en déplaisent aux coincés de la pensée dite "correcte", de plus en plus de personnes s’aperçoivent que leur libido ne se satisfait pas forcément du pack qui leur est imposé de part leurs attributs sexuels.
Oui, on peut être un homme et adorer l'idée d'avoir des seins, de se faire sodomiser (par un homme ou par une femme), de porter des collants, de la dentelle et pour autant rester hétéro ou bi et avoir du plaisir en pénétrant un homme ou une femme.
Oui, on peut être une femme et avoir un orgasme sans se caresser, juste en utilisant un god ceinture et en se projetant dans la sensation de pénétration (pourtant au combien décrite comme étant strictement masculine !) d'un homme ou d'une femme, aimer porter un costume, une cravate, avoir un look ultra androgyne, bander ses seins pour franchir la limite qui amène vers la masculinité.
Et le lendemain, ranger tout cela dans un coin de son esprit et reprendre sans regret son quotidien avec son genre de naissance jusqu'à la prochaine incursion dans sa psyché, dans une heure, dans une semaine ou dans un an.
Etre transgenre ou travesti peut être un aboutissement dans le sens où la direction et le but se rejoignent : on se sent femme et on devient femme (ou homme).
Mais ce n'est pas le seul cas de figure. On peut être les deux à la fois, ensemble ou alternativement.
Je suis femme toute la journée, sans envie d'être un homme, du moins en apparence et cette idée ne me perturbe pas, je me sens parfaitement bien en tant que femme.
Cela étant, je fais souvent des rêves érotiques où je pénètre quelqu'un.
Freud y verrait tout un tas de trucs compliqués sur le pouvoir et tous ces autres trucs. Mon psy aussi d'ailleurs.
Moi je n'y vois qu'un autre morceau de ma personnalité car quand j'y réfléchis, j'ai vraiment envie de le faire et je regretterai tout ma vie de ne pas pouvoir être, ne serait-ce qu 'un seul jour, un homme pour ressentir VRAIMENT ce que cela fait de prendre plutôt que d'être prise, cette sensation de glissement, cette chaleur et cette humidité que je ne peux que percevoir dans mes ébats bi qui est incomplète quoique que j'y fasse.
Je suis assez d'accord avec le fait qu'il est préférable de bâtir son couple en expliquant dès le départ quels sont les désirs même si on y mets un bémol pour commencer et ne pas effrayer.
L'expérience montre que ce qui ne marche pas au départ fonctionne rarement ensuite et que l'on se sent obligé d'aller chercher ailleurs ce que l'on ne trouve pas chez soi....
Je sais que c'est difficile et qu'en plus, quand on commence dans la vie, que l'on se marie, que l'on prévoit les enfants,etc...., on est souvent certains de pouvoir gérer tout ça et que tout va bien se passer.
Et bien non. Cela se passe rarement bien et au mieux on a un jardin secret, douloureux, qui doit s' accommoder des cachotteries et des miettes de rêves et de temps pour exister.
Je ne juge pas, je dis juste que c'est difficile, je le sais.
Si je pouvais faire une tribune libre, et si j'avais l'espoir qu'elle serve à quelque chose (ce qui est illusoire), je demanderais à mes sœurs, qui sont vos femmes, vos compagnes, en quoi votre multiplicité est un problème ?
Est-ce que cela enlève à leur féminité ? Est-ce que cela enlève à leur plaisir (si -ne m'en voulez pas messieurs mais nous simulons souvent surtout au bout de pas mal d'années de vie de couple -) si tant est qu'elles en ait ? Est-ce que vous êtes moins amoureux d'elles si vous êtes multiples ? Et donc davantage amoureux parce que vous êtes un type avec un taux de testostérone qui crève le plafond ?
Quelque chose m'échappe dans tout ça.
On aime seulement parce que le comportement social et familial correspond à ce qui est "normalement" attendu d'un homme ou d'une femme ?
Je crains bien que ce soit cela.
Et dans ces cas là, on aime une image, une liste de croyance (être un homme c'est faire ça, être une femme c'est être comme ça), bien plus qu'une personne.
Si je devais vous donner un conseil messieurs ce serait, si la nécessité s'en fait sentir - célibat avant ou après une rupture - double vie qui pourrait être envisagée (mais ça dure rarement cette affaire là...) - ce serait d'envisager de trouver une compagne dans un univers où la sexualité est déjà assez libre, où l'on peut parler clairement et poser les désirs de chacun.
Il n'est pas garanti que vous y trouverez votre âme sœur mais au moins votre parole serat-elle libérée et vous pourrez enfin exister en totalité, avec chaque facette de votre personnalité.
Courage à vous, il y en a d'autres comme moi, qui pourront vous aimer tels que vous êtes. Promis.