Chez moi la branlette excessive eut des conséquences affreuses, voire dangereuses, dans le sens ou elle a induit certains comportements à risques…
Entrée fracassante :
Surpris en pleine action par ma mère, je remontais prestement mon drap en me redressant, et fis sauter les étagères fixées juste au-dessus de ma tête. Rien de cassé mais une sacrée bosse.
Porte close :
Pour être plus discret et éviter les tâches dans mon lit, je me vidais régulièrement dans mes chaussettes, quand ce n’était pas dans l’aspirateur. Prenant dans mon armoire une paire que ma mère venait de repriser, j’y retrouvais l’aiguille oubliée par mégarde, heureusement plantée dans la main (ho oui, un vrai bonheur !). Très souple alors, je suis aussi passé à une technique en circuit fermé plus sécure, je ne portais pas d’appareil dentaire !
Cela faisait un peu plus de 6 mois que j’avais bien commencé à me masturber. Dire que ça me travaillait me semble un peu faible. Avais-je déjà de l’air dans le cerveau ?
Après une 6ème chez les curés, je découvrais le collège mixte et n’y tenant plus, je devais absolument passer à la phase supérieure, pour ma santé, mais les copines de classe n’avaient pas cette urgence.
Je me suis fait pincer par mon prof de gym, et j’ai eu droit à quelques heures de colle et une convocation du pater, mais ouf, ça l’a fait rigoler.
Ayant quelques fois entendu la concierge de l’immeuble parler de cul alors que je passais devant sa loge, je m’étais emballé en pensant que ce serait sûrement LA bonne occas’, elle vivait seule, alors pourquoi pas, après tout. Bon c’est vrai qu’elle n’était carrément pas de toute première fraîcheur, et que l’odeur de graillon de sa loge était plutôt atroce, mais pour l’heure je n’étais pas très regardant.
Bien décidé mais les jambes flageolantes, je frappais à sa porte vitrée pour tout bonnement lui demander si elle voulait bien coucher avec moi mdr « ça va pas, je suis pas une fille », qu’elle me dit, « faut te faire soigner, mon petit ». Je reconnus aussi la voix d’une voisine : « Et alors, tu veux que j’en parle à tes parents ? ».
Arg ! J’ai pris la honte de ma vie ! Je ne sais pas si mes parents ont été informés, aucun scandale, mais le doute subsiste toujours.
Après une période plus discrète (oui, il faut savoir se faire oublier parfois), et de branlettes furieuses, tombé sur diverses revues et bouquins de mon père, je trouvais vite un intérêt à ma corvée de poubelle que je retardais, de préférence après le film de 20h30, afin de pouvoir descendre dans la rue le plus tard possible. Vaguement habillé, sans doute un pantalon sur mon pyjama, j’en profitais pour faire le tour du pâté de maisons, à la recherche de femmes, une aurait suffit.
Préalablement, alors qu’un soir nous traversions un quartier chaud, j’avais demandé à ma mère de m’aider à identifier les prostituées. Ce qu’elle fit, rassurée sans doute d’avoir un fils hétéro révélé, et pensant contribuer favorablement à mon éducation, mon équilibre ?
Mon cerveau de jeune branleur n’avait retenu qu’une formule simplifiée : rue + nuit = femmes accessibles.
Me voilà donc en trique-traque.
Je rodais en prédateur, dont voici le mode opératoire :
Lorsque enfin j’apercevais une femme et que les conditions s’y prêtaient, je l’abordais en lui demandant l’heure (subtil !), tout de même étonnée de me voir traîner si tard à 13 ans ainsi accoutré (je devais certainement avoir aussi des yeux de loup garou).Dès qu’elle jetait un œil sur sa montre, j’en profitais pour furtivement lui toucher les seins et m’échappais en courant. Ce n’est pas terrible, j’en conviens, mais pour moi c’était déjà beaucoup, disons mieux que rien. Mes tapages de queue n’en étaient que renforcés, fantasmant sur celle qui me coincerait pour m’initier.
Je n’ai véritablement mené ce genre d’expéditions que trois ou quatre fois, et tiens à vous rassurer, je n’ai pas l’âme d’un violeur. Mais il se pourrait très bien que cela puisse se déclarer ainsi.
Pour ma dernière sortie, plus loin, le tour du pâté de maisons s’élargissant, je tentais de m’approcher d’une autre proie, qui entra dans un immeuble, zut ! Je lui emboîtais tout de même le pas pour me retrouver face à elle devant l’ascenseur. Elle me fixait, alertée, mais je ne pouvais plus m’arrêter, et tentais bêtement de détourner son regard en pointant du doigt le haut de l’escalier en faisant « Ho !? ». Mais rien à faire, tant pis, machinalement j’envoyais la main et hop, elle m’attrapa le bras pour me sortir en m’engueulant. D’une voiture garée en double file jaillirent deux hommes à la rescousse. Je me dégageais de l’emprise et me mis à courir. Les gars tentèrent de me rattraper en voiture, mais pas con je pris le premier sens interdit venu, pour finir par me cacher sous une voiture au milieu d’un parking.
Le cauchemar ! Je réalisais enfin la gravité de mes actes.
La voiture tournait déjà autour de moi puis s’arrêta. Je les entendais commenter leur recherche, tout en essayant de reprendre discrètement mon souffle, respirant des parfums d’asphalte, d’essence et de merde, puis ils s’en allèrent.
Me jurant de ne plus jamais recommencer, je me décidais le calme revenu à m’éclipser pour rentrer chez mes parents, prévoyant toutefois un petit détour pour éviter de repasser devant l’immeuble de la jeune femme.
Je n’avais pas fait dix mètres, qu’un homme venant en sens inverse sur le trottoir d’en face, traversa à mon niveau pour me demander ce que je faisais là.
Convaincu qu’il s’agissait d’un de mes poursuivants, j’avouais dans un sanglot avoir fait une grosse connerie. Puis le mec me fait reculer sous un porche et se colle à moi, m’attrape le paquet en me demandant mon âge. Gloups ! Là ça carbure, je prends ma voix la plus fluette pour lui donner mon âge amputé d’un an, histoire de tenter de le dissuader en restant crédible. Après un temps de réflexion, le type est parti et j’ai tracé. J’ai bien dû rester plus d’une heure dehors, et mes parents n’ont rien su, leur disant que je discutais encore avec un copain habitant en face.
Cela m’a bien servi de leçon, et j’ai continué à me masturber d’arrache pied jusqu’à ce que je me décide enfin quatre ans plus tard (c’est trèèès long), à m’offrir les services de ma première péripatéticienne. J’en ai vu d’autres…
Mais ça va, je vais bien, et j'ai toujours les mains douces, quel pot !
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