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Ce post pour vous parler de Florence Dugas, auteure d'une trilogie SM composée de :

- Dolorosa Soror
- L'évangile d'Éros
- Post-Scriptum

J'ai lu ces trois romans il y a déjà quelques années. L'écriture de Dugas est très sadienne, elle emmène le lecteur très loin dans ses fantasmes, jusqu'aux plus extrêmes de l'extrême. Si le premier volet de cette série peut être lu sans problème par à peu près tout le monde, il n'en va pas de même des deux suivants.

J'ai beaucoup aimé "Dolorosa Soror", histoire de passion extrême qui entraîne les personnages vers une tragédie inéluctable, sur un fond de sensualité sans limite.

Par contre, les deux autres sont à réserver à un public plus qu'averti. "Laurence vient de perdre son frère, son initiateur aux jeux cruels de l'amour, dans un accident de voiture. Pour le retrouver et le perpétuer, elle va séduire sa maîtresse androgyne, Marie-Agnès, et la conduire au supplice, ultime communion avec son frère.
Laurence écrit "L'Education d'André", un récit intercalaire qui met en scène une Florence et des personnages qui sont peut-être tous des doubles de Florence Dugas. Le dépeçage de Marie-Agnès comme ultime métaphore, règlement de compte d'un amour qui se défait ? Quant à cet André... les relations incestueuses qu'il vit avec sa mère dans ce récit enchâssé sont un pendant de l'inceste sororal du récit principal.
Dans cette construction cigogne, le même empire des corps, le même empire des signes, le même sens de la faute, sensible dans les métaphores christiques qui habitent ce récit païen. "

Pour "Post-Scriptum", l'auteure repousse encore plus loin les limites de la folie humaine, comme le laisse voir ce bref aperçu de l'éditeur

" Voici déjà cinq minutes que je suis morte et cet imbécile ne s'est rendu compte de rien et continue à me limer consciencieusement."

" Dès cette première phrase, Florence Dugas définit son univers érotique de prédilection : Eros et Thanatos. Florence, la jeune morte, va suivre les pérégrinations de sa dépouille. C'est ainsi qu'elle voit la peine de son amante qui la découvre, gisant écartelée, sur leur lit. Elle subira, entre autres, les assauts nécrophiles des croque-morts dans une messe païenne et orgiaque puis verra, à son enterrement, défiler les personnages des romans précédents de Florence Dugas : Dolorosa soror et L'Evangile d'Eros.
L'évocation des souvenirs de la défunte dessine alors les contours d'une sexualité voulant toujours dépasser ses propres limites, tutoyer la mort pour, parfois, y sombrer. "

Ce que j'apprécie chez Dugas, en dehors de l'excellence de la plume, c'est que justement l'outrance totale interdit toute identification et surtout tout "modèle reproductible" possible (comme pour Sade d'ailleurs). Lecture beaucoup moins dangereuse à mon sens qu' "Histoire d'O", qui est devenue au fil des ans, un mode d'emploi clé en main pour beaucoup de débutants.

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Isa
Jouis et fais jouir, sans faire de mal ni à toi, ni à personne (Chamfort)