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 Sujet du message : Re: La théorie du Gender
MessagePosté : mer. 03 août 2011, 22:19 
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Enregistré le : dim. 05 déc. 2010, 22:52
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Sexe et orientation sexuelle : Femme plus ou moins hétéro
Localisation : A l'Est
Citation :
Ben oui, autant dire qu’il peut y avoir un sexe physiologique, un sexe psychologique (ou genre), et une sexualité,
Il y a. Mais attention à ne pas confondre "Sexualité" (pratiques sexuelles) et "Orientation Sexuelle" (attirance pour un/des sexe(s)-genre(s) ) ;)


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 Sujet du message : Re: La théorie du Gender
MessagePosté : jeu. 04 août 2011, 02:16 
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Sexe et orientation sexuelle : homo golumophilus
Localisation : dans vos cauchemars
ça devient de plus en plus compliqué de baiser :mdr1:

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L'homme est-il bon ? Je réponds oui sans hésitation !
Dans le cochon tout est bon


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MessagePosté : mer. 31 août 2011, 14:02 
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Enregistré le : dim. 05 déc. 2010, 21:08
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Sexe et orientation sexuelle : Hétéro à tendances bi
Localisation : Est
Par David Simard | Philosophe et psycho-sexologue
Quatre-vingts parlementaires, dont les fondateurs de la Droite populaire, ont demandé le 30 août 2011 au ministre de l'Education nationale le retrait de manuels scolaires accréditant l'idée que l'identité sexuelle est autant le fruit de l'environnement socioculturel que de la biologie. Cette demande fait suite à plusieurs interpellations du ministre sur cette question au mois de juillet dernier.

Les députés se targuent d'être du côté de la science
Ces parlementaires dénoncent l'idée de genre comme construction sociale de l'identité de sexe. Pour eux, cette identité est inscrite dans la nature, et plus précisément dans les organes génitaux. Simone de Beauvoir disait : « On ne nait pas femme, on le devient. » Ces parlementaires pensent que l'on ne devient pas femme, on nait femme. Idem pour les hommes.

Autrement dit, l'identité de sexe est tout entière contenue dans le biologique.

Les députés se targuent d'être du côté de la science, a contrario de ce qu'ils appellent la « théorie du genre sexuel », rejetée comme « théorie philosophique et sociologique ».

La suite sur RUE89

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Isa
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MessagePosté : mer. 31 août 2011, 17:10 
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Enregistré le : ven. 10 déc. 2010, 15:57
Messages : 2003
Sexe et orientation sexuelle : gender fluid
Localisation : Bretagne
Juste pour rappeler la discussion de juin/juillet à ce propos… ;)

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« La liberté signifie la responsabilité. C’est pourquoi la plupart des hommes la craignent. »
George Bernard Shaw
« des hommes » au sens « êtres humains », hein (sacrée langue française ;) ) !


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MessagePosté : mer. 31 août 2011, 17:50 
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Enregistré le : dim. 05 déc. 2010, 21:08
Messages : 1271
Sexe et orientation sexuelle : Hétéro à tendances bi
Localisation : Est
Tsssss... En plus c'est là que je voulais le poster !! Si un modo passe par là, il peut peut-être fusionner les deux sujets ? Merci :biz:

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Isa
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 Sujet du message : Re: La théorie du Gender
MessagePosté : mer. 31 août 2011, 17:53 
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Sexe et orientation sexuelle : Homme
Localisation : Quelque part entre ici et là
Voilà! C'est fait! :clin:

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Est-ce que le sexe est sale?... - Seulement quand il est bien fait. [Woody Allen]


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 Sujet du message : Re: La théorie du Gender
MessagePosté : jeu. 01 sept. 2011, 14:57 
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Sexe et orientation sexuelle : Homme hétéro côté humain, bitophile pour le reste.
Localisation : dans c' plat pays qu'est l'mien
Une réaction intelligente. :ctop:
Citation :
Mardi, la demande faite par 80 députés UMP au ministre de l'Education nationale de retirer les nouveaux manuels scolaires, qui expliquent la différence des sexes autant par le contexte socio-culturel que par le sexe biologique (lire notre article), a provoqué de nombreuses réactions, relancant la polémique autour des fameuses études du genre. Le sociologue Eric Fassin réagit.

Comment définiriez-vous les gender studies ou études de genre?

Eric Fassin: Je préfère parler, en français, d'études de genre. En effet, on a longtemps refusé de traduire le mot gender, en le prétendant intraduisible. C'était refuser d'entrer en dialogue avec tout un champ d'études. En réalité, il n'est pas si difficile de comprendre le mot genre, qu'on apprend à l'école française, en grammaire: le genre d'un nom signifie clairement que le masculin ou le féminin (sans même parler du neutre) ne renvoie pas à une nature des choses. La chaise n'est pas plus féminine que le fauteuil n'est masculin, et si le soleil est masculin en français (au contraire de la lune, féminine), c'est par exemple l'inverse en allemand. Bref, le genre est une convention sociale.

Le genre, au départ, c'est la construction sociale du sexe biologique. La différence des sexes n'est pas une donnée de nature immuable; elle n'existe que dans l'histoire. Ce que c'est qu'être un homme, ou une femme, ne peut donc être abstrait du contexte social. Le sexe est indissociable des normes sexuelles, qui, par définition, ne sont pas naturelles. Or, si les normes sont susceptibles de changer, cela veut dire qu'elles sont un enjeu politique. Ce sont les conséquences politiques de cette perspective qui mobilisent aujourd'hui les conservateurs.

Les associations catholiques ont parlé de «théorie du gender» ou «théorie du genre», les députés ont évoqué une «théorie du genre sexuel». La presse a largement repris le terme de «théorie du genre». Peut-on réellement parler de «théorie»?

Les attaques sont d'abord fondées sur l'ignorance (qu'atteste l'expression «genre sexuel») mais elles sont animées par un parti pris évidemment politique. En fait, le genre est un concept, d'une part, et un champ d'études, d'autre part. Parler de théorie, c'est suggérer: «ce n'est qu'une théorie», autrement dit, «ce n'est pas prouvé». Or ce n'est pas une théorie, qu'il faudrait prouver, c'est plutôt un paradigme qui définit notre manière de regarder. Mais l'usage polémique du mot théorie est très inquiétant: on songe à la manière dont, aux États-Unis, les créationnistes insistent sur le fait que l'évolution ne serait qu'une théorie.

Qu'avez-vous pensé des nouveaux manuels de 1ère L et ES?

J'ai été heureusement surpris de l'ouverture nouvelle dont ils font preuve. Comme le programme y invite, il n'est pas seulement question de la reproduction (avec la contraception, l'avortement, la pilule du lendemain, l'assistance médicale à la procréation, la gestation pour autrui...); il s'agit aussi du genre (avec la transsexualité, mais aussi l'intersexualité, même si elle n'est envisagée que comme «anomalie»), et de la sexualité non reproductive (avec une illustration de singes bonobos chez Belin) - y compris de l'homosexualité (par exemple, chez Bordas, une photo de la marche des fiertés contre les discriminations). On peut seulement regretter que ces derniers éléments ne figurent pas dans le programme de 1ère S!

Dans leur lettre, les députés expliquent que «selon cette théorie, les personnes ne sont plus définies comme hommes et femmes mais comme pratiquants de certaines formes de sexualités: homosexuels, hétérosexuels, bisexuels, transsexuels.». Est-ce le cas?

C'est faux - et c'est absurde. C'est absurde, car être transsexuel, ce n'est pas, en première analyse, une question de sexualité; c'est d'ailleurs plus clair quand on dit «transgenre». C'est faux, car les manuels sont très attentifs à distinguer genre et sexualité. Ce sont les députés qui les confondent. Au contraire, les manuels distinguent explicitement, et avec insistance - identité sexuelle et orientation sexuelle. Or la question centrale dans ce qu'on appellera plus justement études de genre et de sexualité, c'est bien l'articulation entre les deux: il y a des rapports, mais ce n'est pas la même chose; il faut donc analyser, par exemple, comment l'hétérosexualité participe de la construction de normes de masculinité et de féminité - historiquement, c'est-à-dire d'une manière qui est susceptible d'évoluer.

Les études des genres ont été accusées d'être une théorie militante. Christine Boutin a ainsi écrit, en mai dernier, dans une lettre à Luc Chatel «Comment ce qui n'est qu'une théorie, qu'un courant de pensée, peut-il faire partie d'un programme de sciences?»

Il faudrait savoir: Christine Boutin, ou les députés de la Droite populaire, parlent-ils au nom de la science (et alors, de quel droit? avec quelle autorité, quelle compétence?), ou du bon sens populaire? Dire que la différence des sexes est une évidence, c'est se fonder sur le sens commun. Ce que rappellent ces manuels, c'est une vérité scientifique: il n'y a pas un sexe - on peut au moins distinguer le sexe chromosomique du sexe gonadique, et celui-ci du sexe phénotypique. Et les trois ne se superposent pas toujours dans la réalité: on n'a pas toujours l'apparence de ses organes, ni les organes de ses chromosomes. En fait, ce discours sur l'altérité sexuelle renvoie bien sûr à une volonté de préserver l'hétérosexualité en tant qu'institution sociale, au fondement des normes sexuelles. Ce qui gêne les conservateurs, c'est par exemple quand on lit, dans le manuel Bordas, que l'hétérosexualité n'est que «la situation la plus fréquente», en précisant que l'orientation sexuelle ne renvoie pas à une identité de genre: «une femme très féminine peut être attirée par les femmes». Autrement dit, pas possible de renvoyer l'orientation sexuelle du côté de l'anomalie.

Elles sont également accusées d'être une théorie importée des États-Unis et de nier toute détermination biologique...

Importées des États-Unis? Oui et non. Les études de langue anglaise sur le gender, dans les années 1970, se réclamaient de Simone de Beauvoir: «on ne naît pas femme, on le devient». Certes, en raison des résistances institutionnelles, elles n'ont pas connu le même développement en France, du moins jusqu'aux années 2000. Mais de toute façon, le travail scientifique est fait de circulations internationales. Croit-on vraiment que la biologie ne s'écrive pas d'abord en anglais aujourd'hui? Voudrait-on nationaliser la science, pour défendre une «science française»?

Quant au fond, il faut bien distinguer la biologie du biologisme. Ce sont les biologistes eux-mêmes (ou elles-mêmes!) qui critiquent le déterminisme biologique (songeons à la querelle contre la «sociobiologie»). Par exemple, la neurobiologiste Catherine Vidal explique bien que les connexions dans le cerveau ne sont établies qu'à 10% à la naissance, le reste prend forme dans un contexte social. Il serait donc contraire à la vérité scientifique d'imaginer que la biologie préexiste au développement social.

Est-ce que vous craignez que cette polémique -lors de laquelle les études de genre ont été caricaturées- ne gêne le développement des études sur le genre en France?

L'Institut Émilie du Châtelet consacré aux recherches sur les femmes, le sexe et le genre, auquel je suis lié, est financé par la Région Île-de-France. Nous avons d'ailleurs collectivement publié, en juin, sur le site internet du Monde, une tribune (devenue pétition) contre l'offensive de Christine Boutin. Imaginez, si le lobby conservateur fait pression, demain, sur la Région - comme certains députés font pression sur les éditeurs aujourd'hui... Il en va des libertés les plus élémentaires!

Est-ce la première fois que les associations catholiques expriment leur opposition aux études des genres?

Le Vatican s'inquiète du genre depuis qu'il a pris conscience de l'importance de ce concept, en 1995 à Pékin, lors de la conférence de l'ONU sur les femmes. Le Cardinal Ratzinger était déjà très engagé dans ce combat avant de devenir pape, sous le nom de Benoît XVI. Nombre de ses textes en sont l'expression sans équivoque. Les associations catholiques de droite, dont Christine Boutin s'est fait le relais, n'en sont que le prolongement. Ce qui est remarquable, et inquiétant, c'est qu'aujourd'hui ce point de vue de la droite catholique est relayé par la droite laïque. En soutenant les députés dans cette affaire (lire notre article), Jean-François Copé marque son soutien à la Droite populaire...

Est-ce que vous pensez, comme les 80 députés, qu'il est «du devoir de l'Etat de mieux contrôler le contenu des manuels scolaires»?

Les programmes sont définis par l'État. Les manuels sont rédigés par des auteurs, sollicités par des éditeurs, qui sont libres de leur démarche dans la mesure où ils se conforment au programme. Mais bien entendu, les programmes impliquent des choix politiques. Disons qu'on peut s'inquiéter: après la loi de février 2005, qui voulait imposer d'enseigner les apports positifs de la colonisation, verra-t-on bientôt une loi qui exige qu'on enseigne que la différence des sexes est naturelle, et non sociale - et qu'en conséquence l'homosexualité est contre-nature?

Éric Fassin est sociologue, professeur agrégé à l'École normale supérieure et chercheur à l'Iris (CNRS/EHESS). Il a notamment co-dirigé (avec Elsa Dorlin) Genres & sexualités (BPI, 2009) et Reproduire le genre (BPI, 2010).

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Kangourophile qui aime les quéquettes pas humaines.
Cupidon vous déteste ? Moi, il se paye ma tête.


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 Sujet du message : Re: La théorie du Gender
MessagePosté : jeu. 01 sept. 2011, 15:16 
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Sexe et orientation sexuelle : Femme hétéro
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Clair et précis, un très bon article.


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 Sujet du message : Re: La théorie du Gender
MessagePosté : sam. 03 sept. 2011, 15:53 
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Sexe et orientation sexuelle : bi? pas bi? allez savoir...
Localisation : 4 lieues à l'est
Très bon article je trouve aussi, rien de fumeux dans cet exposé, bref c'est la première fois pour moi que la notion du genre, m'est aussi bien expliquée. :clap:

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La plupart des gens sont heureux pour autant qu'ils aient décidé de l'être
Abraham Lincoln

alors qu'est ce qu'on attend ? :D


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MessagePosté : lun. 05 sept. 2011, 20:54 
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Un autre article bien fait 03.09.11 | 14h02 • Mis à jour le 03.09.11 | 18h17 lemonde.fr
par Pascal Picq, Maître de conférences au Collège de France, né en 1954, ce paléoanthropologue français est l'auteur de nombreux ouvrages et articles scientifiques tournant autour de la question "Qu'est-ce que l'humain ?"Parmi ses derniers ouvrages : "Il était une fois la paléoanthropologie" (Odile Jacob, 2010).
Citation :
Décidément, les sciences de la vie et de la Terre déplaisent aux conservateurs, de droite comme de gauche. Par leurs disciplines et leurs contenus, elles se trouvent en prise avec les grandes questions touchant à la modernité de nos sociétés, à la laïcité et à la sexualité, sans oublier l'avenir de l'espèce humaine, avec les problématiques de la biodiversité et du réchauffement climatique.

Au nom de mes collègues chercheurs, je salue la pertinence et le courage - en un mot le dévouement citoyen - de nos collègues de l'éducation nationale chargés des programmes, et toutes celles et tous ceux qui oeuvrent pour un enseignement de qualité en phase avec les avancées des connaissances et des questions de société.

Il y a deux ans, je m'étonnais que, dans la perspective des nouveaux programmes, les sciences de l'observation et de l'expérimentation disparaissaient des classes de 2de, alors que se profilait le sommet de Copenhague. Ce dernier n'a pas été une réussite, et on s'en est sorti un peu mieux pour les programmes.

La polémique autour des théories de l'évolution s'est considérablement apaisée depuis 2009 (année Darwin). Remarquons néanmoins que, si les prétentions scientifiques des créationnistes ne présentaient pas un réel danger en France, sa forme plus léchée - le "dessein intelligent" - continue de faire son chemin, trop de journaux et de magazines se complaisant dans l'exercice puéril du dénigrement des sciences. C'est encore plus affligeant à propos de l'évolution dite de l'homme, toujours conçue comme un schème finalisé, téléologique. Il serait temps de lire et de comprendre Claude Lévi-Strauss, Jacques Monod et Stephen Gould.

Dans l'évolution, c'est toujours l'homme qui pose problème, et les sciences humaines. La controverse est loin d'être simple, et je vais essayer d'être méthodique. D'un point de vue biologique et évolutif, les espèces les plus sexuées sont les mammifères et les oiseaux ; les espèces les plus complexes physiologiquement, éthologiquement, cognitivement et, bien sûr, dans la diversité des sexualités. (Le sexe de la plupart des reptiles se fixe en fonction de la température d'incubation et 10 % des espèces de poissons changent naturellement de sexe au cours de leur vie.)

Le sexe biologique est fortement déterminé par les chromosomes, sachant que les femelles sont XX (homogamiques) chez les mammifères et XY chez les mâles (hétérogamiques), tandis que c'est l'inverse chez les oiseaux, avec des femelles ZW et des mâles ZZ. Un très faible pourcentage d'individus naît avec différentes formes d'indéterminations sexuelles.

C'est là qu'une partie des sciences humaines pose problème. En raison d'un antibiologisme radical, elles refusent cette réalité biologique qui fait que nous sommes dans le groupe des espèces les plus déterminées biologiquement pour le sexe. C'est inepte d'un point de vue scientifique, stupide d'un point de vue philosophique et ouvert à toutes les idéologies. Par-delà le sexe (biologique), il y a la sexualité, c'est-à-dire la diversité et la plasticité des comportements qui amènent des individus à avoir des relations sexuelles. Heureusement, une partie des sciences humaines travaille avec l'anthropologie évolutionniste, notamment autour de la sexualité et de la construction sociale de l'identité sexuelle des individus.

Notre espèce se caractérise par une réceptivité sexuelle des femelles quasi permanente et un découplage entre l'acte sexuel et la reproduction, ce qu'on retrouve aussi chez les grands singes les plus proches de nous. La sexualité intervient dans les relations affectives, mais aussi dans les résolutions de conflits et dans des actes d'humiliation et de soumission. L'évolution nous a légué cette plasticité étho-cognitive et, par conséquent, l'éducation et les représentations sociales interviennent dans la construction de la sexualité, ce qu'on appelle le "genre" qui, contrairement au sexe biologique, n'est ni strictement féminin ni masculin.

L'hétérosexualité comme l'homosexualité ne sont ni des normes ni des anomalies. Cela fait partie du jeu des possibles de nos sexualités au cours de nos vies. Ce qui change, c'est le pourcentage de personnes qui choisissent ces diverses formes de sexualité, parfois pratiquées alternativement par des individus, ou changeant au cours de leur vie, le plus souvent en étant épanouis et dans l'affection partagée.

L'éthologie, l'anthropologie et la sociologie nous confirment qu'il n'y a là aucune dérive, et encore moins de dégénérescence. Combien de grands personnages de l'histoire - pour ne parler que de la société occidentale - sont connus par la diversité de leurs préférences sexuelles ? Et puis il y a la grande diversité des pratiques sexuelles, plus ou moins contrôlées, ritualisées, participant aux initiations parmi les centaines de cultures étudiées par les ethnologues. L'anthropologie culturelle a bien établi l'importance de la construction du genre, et il s'agit bien d'une théorie scientifique, comme celle de l'évolution, avec des concepts et des paradigmes confrontés aux observations, autrement dit aux faits sociaux (les travaux de Françoise Héritier).

Je m'oppose à toutes ces théories qui détournent les gender studies, avec pour seul argument imbécile d'affirmer qu'il n'y a pas de sexe biologique, et qui plient les observations faites dans la diversité des sociétés humaines et de grands singes pour dénaturer ou naturaliser - c'est selon - notre sexualité. Je comprends leurs revendications, mais elles ne sont pas du domaine des sciences. Pas plus que les créationnistes ou les conservatismes religieux, ces organisations et leurs motivations - aussi fondées soient-elles - n'ont pas leur légitimité en classe de sciences. Pour cela, il y a la politique, et j'invite tous les protagonistes à ne pas se tromper de terrain.

Rappelons que la France bénéficie d'un des enseignements les plus qualifiés autour de l'éducation sexuelle, et que, depuis plus de trente ans, ce sont toujours les mêmes qui s'y opposent pour des raisons conservatrices. Ces considérations n'ont rien à faire en classe de sciences d'une école laïque et républicaine. Par comparaison, il suffit de constater le taux ahurissant de jeunes filles mères aux Etats-Unis et les actions fascisantes contre l'avortement. Les puritanismes ne font que générer de la frustration et de la misère sexuelle et sociale.

Cet enseignement doit aussi évoluer, et pour deux raisons : premièrement, parce que nos connaissances sur le sexe, l'homme et l'évolution ont considérablement avancé et, deuxièmement, parce que nos sociétés connaissent des changements importants sur les formes de sexualité et de parenté (Maurice Godelier, Métamorphoses de la parenté, Fayard, 2004).

Il est tout à fait légitime que des élus s'intéressent aux contenus des programmes. Comme il s'agit de sciences, c'est le rôle des personnes compétentes d'en établir et d'en valider les contenus. Mais l'intervention des élus à l'encontre des connaissances scientifiques fondées sur des opinions politiques, philosophiques et/ou religieuses n'est pas légitime, même si cela devait leur déplaire en raison de leurs diverses convictions. Je comprends leurs valeurs, mais qui doivent respecter la plus grande de toutes dans nos sociétés modernes : la laïcité. En disant cela, je ne défends pas la science, mais bien la laïcité, et je suis heureux de telles controverses, qui placent l'école au coeur de nos débats citoyens.


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 Sujet du message : Re: La théorie du Gender
MessagePosté : lun. 05 sept. 2011, 23:04 
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Sexe et orientation sexuelle : Femme hétéro
Localisation : Jamais très loin
Citation :
L'hétérosexualité comme l'homosexualité ne sont ni des normes ni des anomalies. Cela fait partie du jeu des possibles de nos sexualités au cours de nos vies. Ce qui change, c'est le pourcentage de personnes qui choisissent ces diverses formes de sexualité
Citation :
Combien de grands personnages de l'histoire - pour ne parler que de la société occidentale - sont connus par la diversité de leurs préférences sexuelles ? Et puis il y a la grande diversité des pratiques sexuelles
Je souhaite réagir à cet extrait pour dire qu'on ne choisit pas d'être hétérosexuel ou homosexuel (ou bisexuel ou pansexuel) ! Et qu'il est regrettable qu'un scientifique de ce niveau confonde (encore) orientation sexuelle et pratiques sexuelles.


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 Sujet du message : Re: La théorie du Gender
MessagePosté : mar. 06 sept. 2011, 20:12 
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Enregistré le : lun. 13 déc. 2010, 16:33
Messages : 1437
Tout à fait d’accord avec ce point.
Ce n’est pas la seule chose qui me pose problème dans les 2 longues citations.
Pour redire ce que j’ai déjà développé, je vois bien ce qu’est le sexe biologique, ce que sont les orientations et le pratiques sexuelles (et les 3 sont différent et évidement ne relèvent pas d’un choix) mais pas le genre et donc le transgenre.
Tout cela me semble relever de l’idéologie … que je fuis par principe
PS : je ne suis pas certain que les discussions que j’espère soient possibles ici sur le net.


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 Sujet du message : Re: La théorie du Gender
MessagePosté : mer. 07 sept. 2011, 18:12 
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Enregistré le : dim. 05 déc. 2010, 21:29
Messages : 797
Sexe et orientation sexuelle : Homme hétéro côté humain, bitophile pour le reste.
Localisation : dans c' plat pays qu'est l'mien
No comment.
Citation :
Le député UMP Jean-Marc Nesme, déjà initiateur de «l'entente parlementaire» contre l'homoparentalité, vient d'écrire à la Miviludes pour dénoncer «une dérive sectaire».

Le député UMP Jean-Marc Nesme a écrit à la mission interministérielle de lutte et de vigilance contre les dérives sectaires (Miviludes) pour dénoncer «la promotion de l'idéologie du “gender” dans les manuels scolaires», a-t-il annoncé mercredi.
«Derrière l'utilisation de l'expression “genre” au lieu du mot “sexe” se cache une idéologie qui cherche à éliminer l'idée que les êtres humains se divisent en deux sexes, c'est-à-dire en deux identités sexuelles distinctes», écrit Jean-Marc Nesme, qui était déjà l'initiateur de «l'entente parlementaire» contre l'homoparentalité.
«Les dérives peuvent être très graves pour la société, le lien et la cohésion sociales.» Jean-Marc Nesme «Instrumentalisation»

Selon son courrier, le député entend «saisir» la Miviludes de cette «affaire» qui s'apparente «à une dérive sectaire» et à «une instrumentalisation dont les dérives peuvent être très graves pour la société, le lien et la cohésion sociales notamment pour les jeunes et les adolescents et toutes personnes vulnérables».

«L'emprise mentale de l'action par les promoteurs (de ce volet éducatif, NDLR), soit à titre individuel soit en micro-groupes est d'autant plus grave qu'elle risque de déstabiliser, notamment les jeunes et les adolescents, et d'altérer leur développement comme le soulignent des psychologues, des pédopsychiatres et des sociologues», affirme l'élu de Saône-et-Loire.

Les enseignants crient à la censure

Après les organisations catholiques au printemps, 80 députés UMP avaient demandé fin août le retrait de certains manuels scolaires de biologie de première abordant les questions de genre et d'orientation sexuelle (lire notre article) alors que des enseignants crient à la censure depuis près de deux mois.

Les études de genre utilisent le concept de «genre» pour étudier les inégalités et les différences socialement construites entre les hommes et les femmes.

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