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 Sujet du message : Re: R. Bachelot part en croisade
MessagePosté : mer. 08 juin 2011, 11:53 
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Heu! :roll: Si Roselyne avait été mince, l'auriez-vous attaquer sur son physique?
Même si je ne suis pas un adorateur de la dame, on pourrait éviter de s'attaquer à ses formes. ;)
Oui sans aucun problème, forcer ou insister sur un trait physique marqué, ça s'appelle la caricature. Du moment qu'il ne s'agit pas d'une infirmité, il n'y a aucune raison de jouer le politiquement correct à tout prix. Personne ne s'est jamais offusqué d'entendre Gabin appelé "le Vieux" que je sache, et c'était une autre envergure que la dame en question.


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 Sujet du message : Re: R. Bachelot part en croisade
MessagePosté : mer. 08 juin 2011, 13:44 
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Citation :
Heu! :roll: Si Roselyne avait été mince, l'auriez-vous attaquée sur son physique?
Même si je ne suis pas un adorateur de la dame, on pourrait éviter de s'attaquer à ses formes.
Ça ne retire en rien le fond de vos posts
Absolument, j'aurais dit qu'elle était taillée à coup de serpe dans un rayon de bicyclette ou une gracieuseté du même genre :mrgreen: Mon propos n'était pas de dire du mal des gens qui ont quelques kilos en trop, mais de dire du mal d'elle. C'est d'ailleurs le principe même de l'insulte, traiter un flamand blond aux yeux bleus de métèque n'aurait aucun sens, et ça ne lui ferait ni chaud ni froid, mais le traiter "nazi pendant les guerres et de catholique entre elles" a toutes chances de le faire réagir.

Ce n'était pourtant pas bien malin de ma part, je le reconnais, et du coup tous ceux/celles qui ont des rondeurs pouvaient se sentir malmenés, je n'y avais avait absolument pas pensé, et je vous prie, vous que mes propos ont agressé de bien vouloir me pardonner.

Bien évidemment ça ne retire rien à tout le mal que je pense d'elle :lol:

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La plupart des gens sont heureux pour autant qu'ils aient décidé de l'être
Abraham Lincoln

alors qu'est ce qu'on attend ? :D


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 Sujet du message : Re: R. Bachelot part en croisade
MessagePosté : mer. 08 juin 2011, 17:52 
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Ce qui me gène c'est surtout que ce genre de critiques sur le physique est généralement à l'encontre des femmes :koi: Comme si les hommes sont tous des Apollons


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 Sujet du message : Re: R. Bachelot part en croisade
MessagePosté : mer. 08 juin 2011, 18:35 
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Ben, il me semble que notre très vénéré président se fait moultement moquer pour (trés) modeste dimension verticale, non ? :mauve:

Ceci dit, c’est vrai que le « sur-poids » passe généralement moins bien chez les femmes que chez les hommes :koi:

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« La liberté signifie la responsabilité. C’est pourquoi la plupart des hommes la craignent. »
George Bernard Shaw
« des hommes » au sens « êtres humains », hein (sacrée langue française ;) ) !


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 Sujet du message : Re: R. Bachelot part en croisade
MessagePosté : mer. 08 juin 2011, 19:12 
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Du moment qu'il ne s'agit pas d'une infirmité
Une infirmité, non. Mais un surpoid lié à une maladie, on en sait strictement rien. Et pour avoir entendu et ré entendu, toujours et encore, ce genre de terme lié aux personnes en surpoids ou obèse, ça m'ennuie.
Je pense que Roselyne Bachelot a suffisamment de prises sur ce qu'elle dit ou sur son attitude, sans pour cela, l'attaquer sur son physique.
Dans le même genre, je n'aime pas Martine Aubry, mais je ne ris pas quand un humoriste l'appelle le "petit pot à tabac". Je serais étonné de connaitre sa réaction, si l'un de ses enfants rentrait de l’école en larmes ou enervé à force d'être traité de bouboule, de gros porc ou autres gentillesses liés à son physique. Il ne laisserait pas passer, mais il s'autorise à faire ce qu'il ne supporterait pas sur son enfant.

Luc Surr, je n'utilises pas non plus ce genre d'insultes face à notre President. Nous devons nous tenir à ses résultats, pas à sa taille. Est-ce à dire qu'il faut une taille minimum pour être crédible? .

Quant à ta deuxième remarque, personne n'a parler du "gros" Strauss-Khann. Pourtant il n'est pas mince et doit affichés quelques kilos superflus. Mais ce genre d'insultes sont rarement utilisées pour les hommes.

Nous souhaitons tous être respectés, alors respectons les autres et attaquons les sur leurs boulots et leurs résultats. Ne soyons pas vils, bêtes et méchants. ;)

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"Vaut mieux rater un baiser que baiser un raté".


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 Sujet du message : Re: R. Bachelot part en croisade
MessagePosté : mer. 08 juin 2011, 19:31 
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Citation :
Citation :
Du moment qu'il ne s'agit pas d'une infirmité
Une infirmité, non. Mais un surpoid lié à une maladie, on en sait strictement rien. Et pour avoir entendu et ré entendu, toujours et encore, ce genre de terme lié aux personnes en surpoids ou obèse, ça m'ennuie.
Je pense que Roselyne Bachelot a suffisamment de prises sur ce qu'elle dit ou sur son attitude, sans pour cela, l'attaquer sur son physique.
Dans le même genre, je n'aime pas Martine Aubry, mais je ne ris pas quand un humoriste l'appelle le "petit pot à tabac". Je serais étonné de connaitre sa réaction, si l'un de ses enfants rentrait de l’école en larmes ou enervé à force d'être traité de bouboule, de gros porc ou autres gentillesses liés à son physique. Il ne laisserait pas passer, mais il s'autorise à faire ce qu'il ne supporterait pas sur son enfant.

Luc Surr, je n'utilises pas non plus ce genre d'insultes face à notre President. Nous devons nous tenir à ses résultats, pas à sa taille. Est-ce à dire qu'il faut une taille minimum pour être crédible? .

Quant à ta deuxième remarque, personne n'a parler du "gros" Strauss-Khann. Pourtant il n'est pas mince et doit affichés quelques kilos superflus. Mais ce genre d'insultes sont rarement utilisées pour les hommes.

Nous souhaitons tous être respectés, alors respectons les autres et attaquons les sur leurs boulots et leurs résultats. Ne soyons pas vils, bêtes et méchants. ;)
:clap: :clap: :clap: :clap: :clap: :clap:


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 Sujet du message : Re: R. Bachelot part en croisade
MessagePosté : mer. 08 juin 2011, 19:33 
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Citation :
Luc Surr, je n'utilises pas non plus ce genre d'insultes face à notre President. Nous devons nous tenir à ses résultats, pas à sa taille. Est-ce à dire qu'il faut une taille minimum pour être crédible?
C’était un constat – perso, je n’aime pas du tout ce genre d’attaque, toujours très facile, et qui ne portent effectivement pas sur ce qui compte réellement !
Citation :
Quant à ta deuxième remarque, personne n'a parler du "gros" Strauss-Khann. Pourtant il n'est pas mince et doit affichés quelques kilos superflus. Mais ce genre d'insultes sont rarement utilisées pour les hommes.
C’est bien ce que je disais – le surpoids semble mieux passer chez les hommes que chez les femmes, pour des raisons sûrement partiellement liées aux canons esthétiques en usage, d’ailleurs…
Citation :
Nous souhaitons tous être respectés, alors respectons les autres et attaquons les sur leurs boulots et leurs résultats. Ne soyons pas vils, bêtes et méchants. ;)
Je plussoie et approuve des deux ouïes :D

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« des hommes » au sens « êtres humains », hein (sacrée langue française ;) ) !


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 Sujet du message : Re: R. Bachelot part en croisade
MessagePosté : mer. 08 juin 2011, 20:01 
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J'avais cru comprendre que les hommes prenaient mieux les attaques sur leurs poids que les femmes. Autant pour moi. :D

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 Sujet du message : Re: R. Bachelot part en croisade
MessagePosté : mer. 08 juin 2011, 20:06 
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J'avais cru comprendre que les hommes prenaient mieux les attaques sur leurs poids que les femmes. Autant pour moi. :D
Il faut faire attention et aux généralités. De plus, les hommes ont moins de pression de la part de la société pour rentrer absolument dans les jeans en 36 ou 38 et n'avoir aucune cellulite :koi: . Et on voit beaucoup moins d'hommes que de femmes à moitié à poil dans les campagnes de pubs ce qui met là encore moins de pression aux hommes


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 Sujet du message : Re: R. Bachelot part en croisade
MessagePosté : mer. 08 juin 2011, 20:31 
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Certains hommes le vivent et le prennent très mal de ne pas être dans la norme. Peut-être le font-ils moins voir. Et comme je n'aime en général pas blesser les gens, je n'insultes personnes sur son physique. Sur leur connerie, si. :lol:

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 Sujet du message : Re: R. Bachelot part en croisade
MessagePosté : dim. 12 juin 2011, 21:43 
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Sujet passionnant mais très loin des belles de jour.

Merci si vous le voulez bien, de relancer cette conversation -impossible à couper "proprement"- dans l'Image de la femme (et de l'homme), juste un peu plus bas :chin:


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 Sujet du message : Re: R. Bachelot part en croisade
MessagePosté : mer. 23 nov. 2011, 21:52 
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Localisation : Derrière toi, attention, c'est affreux !
Je ne viens pas souvent en ce moment (Entre autres, une vie sexuelle un peu mise de côté), mais je vulais faire remonter ce sujet :
Dimanche, il y a deux semaines, dans l'émission de Baffie "C'est quoi ce bordel", sur Rire & Chansons, il y avait comme invités Philippe Caubère et Pierre Bellemare, qui parlent encore de la prostitution en de très beaux termes.
http://mediaaudio.nrj.fr/podcast/2011/1 ... 1_6337.mp3" onclick="window.open(this.href);return false;


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 Sujet du message : Re: R. Bachelot part en croisade
MessagePosté : dim. 27 nov. 2011, 18:50 
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Messages : 1396
Sexe et orientation sexuelle : Désorienté
Localisation : A coté de Mickey .
Long article du monde, intéressant sur le plan historique .

http://www.lemonde.fr/societe/article/2 ... _3224.html" onclick="window.open(this.href);return false;

:biz: :biz:
Citation :
Ils rêvent d'un monde sans prostitution. Un monde où les chemins de l'amour et de l'argent ne se croiseraient jamais, un monde d'où la sexualité vénale serait bannie, un monde où les relations sexuelles seraient toujours un moment de désir partagé. Ce rêve, ils veulent le voir proclamer solennellement à l'Assemblée nationale : une proposition de résolution affirmant "la position abolitionniste de la France, dont l'objectif est, à terme, une société sans prostitution" vient d'être déposée au Palais-Bourbon par des députés de l'UMP, du PS, du PC et des Verts. "L'Assemblée nationale proclame que la notion de besoins sexuels irrépressibles renvoie à une conception archaïque de la sexualité qui ne saurait légitimer la prostitution", affirme ce texte qui sera soumis au vote le 6 décembre.

Au cours des dernières semaines, ces abolitionnistes ont trouvé un allié inattendu en la personne de Dominique Strauss-Kahn. Pour les militants antiprostitution, l'affaire du Carlton de Lille démontre jour après jour que la sexualité vénale est une véritable aliénation, qui constitue le refuge ultime de la domination masculine. Par égard pour l'ancien directeur du FMI, beaucoup évitent les condamnations publiques, mais ils ne se privent pas de souligner en privé une curiosité juridique qui fait leurs délices : dans le district de Columbia, à Washington, il est formellement interdit "d'inviter, de solliciter ou de persuader (une personne) dans la perspective de se prostituer ou dans un autre objectif immoral ou lubrique".

Pourquoi ne pas imposer une telle interdiction en France ? plaident aujourd'hui les abolitionnistes. Pourquoi ne pas s'inspirer du dispositif répressif mis en place en 1999 par la Suède, le premier pays au monde à infliger des amendes et des peines de prison aux clients des prostituées ? Leur raisonnement est simple : sans clients, pas de prostitution... "Le marché de l'exploitation sexuelle doit faire faillite, affirme Olga Trostiansky, porte-parole de la Coordination française pour le Lobby européen des femmes. Nous voulons éradiquer ce fléau international, et pour ce faire nous devons agir sur la demande des clients."

Malgré les sourires ironiques suscités par cette croisade que certains jugent puritaine, l'Assemblée nationale a très sérieusement balisé le terrain : en avril, une mission d'information présidée par la députée socialiste Danielle Bousquet a proposé de créer, dans le code pénal, un délit de "recours à la prostitution" sanctionné par une amende de 3 000 euros et une peine d'emprisonnement de six mois. Cette sanction serait complétée par une proposition qui, selon ses adversaires, fleure bon le camp de rééducation : un séjour obligatoire dans une "école de clients" inspirée des John Schools américaines ou canadiennes afin d'"éduquer les clients à la santé et aux relations de genre".

Ce rêve d'un monde libéré de toute sexualité vénale s'inscrit dans une longue tradition. Dans les années 1870, une féministe anglaise, Josephine Butler, avait lancé une véritable offensive contre les maisons closes, qui encourageaient, selon elle, le "vice sexuel". Quelques années plus tard, en 1877, la Fédération abolitionniste internationale annonçait son intention de "combattre le fléau social de la prostitution, et spécialement de l'attaquer sous toutes les formes par lesquelles il revêt le caractère d'une institution légale et officiellement tolérée". Elle faisait allusion au modèle français des maisons closes, qui permettaient de soustraire la prostitution au regard des honnêtes gens tout en soumettant les "filles" à des contrôles sanitaires humiliants au nom de la lutte contre les maladies infectieuses.

Emile Zola décrit notamment dans Nana, qui paraît en 1880, les multiples visages que revêtait la prostitution à son époque : des ouvrières sans le sou qui tentent de survivre lorsque le travail se fait rare, des demi-mondaines richement entretenues par des bourgeois, des professionnelles enregistrées par les autorités administratives dans des maisons closes. Mais, pour la plupart des Français de cette fin de siècle, les prostituées sont avant tout des femmes de mauvaise vie, voire des "dégénérées" : c'est le terme utilisé en 1 893 par Cesare Lombroso, le fondateur de l'école italienne d'anthropologie criminelle, dans son livre La Femme criminelle et la Prostituée.

Nourri par ces représentations morales, le courant abolitionniste remporte une première victoire en 1886 avec l'interdiction, en Angleterre, du système réglementariste à la française. Pour l'Hexagone, il faudra infiniment plus de temps : c'est seulement en 1946 que la loi Marthe Richard interdit les maisons de tolérance sur le territoire métropolitain. Le Chat noir de Montluçon, Aux belles poules de Troyes ou Le Pompéi de Poitiers ferment alors leurs portes. "La prostitution ne pourra être victorieusement combattue que le jour où un ensemble de réformes économiques et sociales réussira à chasser de ce pays la misère qui est trop souvent la principale pourvoyeuse de la prostitution", affirme alors le gouvernement.

Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, la prostitution, en France, est considérée comme une activité privée : aucun texte du code pénal n'interdit aujourd'hui les relations sexuelles tarifées. Pragmatique, l'administration fiscale impose même les revenus tirés de la prostitution au titre des bénéfices non commerciaux. La France continue cependant de s'inscrire dans une perspective abolitionniste : les ordonnances de 1960 estiment que les prostituées sont des "inadaptées sociales" qu'il serait bon de réinsérer, et le racolage ainsi que le proxénétisme sont sévèrement réprimés. Depuis dix ans, le dispositif sécuritaire s'est même renforcé avec l'interdiction de la traite des êtres humains, de la prostitution des mineurs, et surtout du racolage passif, un délit aux contours incertains inventé en 2003 par Nicolas Sarkozy.

Bien que le cadre légal de la prostitution soit devenu très restrictif, les abolitionnistes le jugent encore un peu lâche : ils veulent aujourd'hui franchir une nouvelle étape en sanctionnant le client. Leur détermination est aussi ferme que l'était, dans les années 1880, celle de Josephine Butler, mais les arguments ont changé : les abolitionnistes du XIXe invoquaient avec passion la morale et l'hygiène, ceux du XXe s'attardaient sur la misère sociale, ceux du XXIe brandissent l'arme politique de l'égalité hommes-femmes et de la dignité humaine. "Il s'agit d'éduquer les citoyens à un rapport entre les hommes et les femmes fondé sur l'égalité et le respect de l'autre", affirment Danielle Bousquet, Christophe Caresche et Martine Lignières-Cassou, trois députés socialistes.

Cette croisade qui réunit des féministes solidement ancrées à gauche et des conservateurs aux accents puritains suscite cependant bien des réserves. Qu'il faille interdire la prostitution des mineurs et celle des personnes vulnérables, certes. Que la traite soit sévèrement réprimée, assurément. Que le proxénétisme soit sanctionné avec sévérité, personne n'en disconvient. Mais que, par principe, toute relation sexuelle tarifée entre adultes consentants soit solennellement interdite par la loi ne va pas de soi. La prostitution "libre" n'est sans doute pas la plus répandue, mais son interdiction froisse tous ceux qui croient à la valeur du consentement : au nom de quoi l'Etat serait-il fondé à intervenir dans les chambres à coucher afin de proscrire toute sexualité vénale ?

Farouchement hostile au principe de la pénalisation du client, la philosophe Elisabeth Badinter dénonce ainsi les excès d'un abolitionnisme aux relents "victoriens". "J'appartiens à une génération qui s'est battue pour que les femmes fassent ce qu'elles veulent de leur corps. Si une femme souhaite gagner en trois jours, par la prostitution, ce que d'autres gagneraient en un mois à la caisse d'un supermarché, c'est son droit. La seule condition, et elle est essentielle, c'est évidemment qu'elle n'y soit pas contrainte. Pour le reste, les femmes font ce qu'elles veulent ! Au nom du puritanisme et de l'égalité, la société tente à nouveau d'imposer ses griffes moralisantes sur les femmes. Quelle régression !"

Les abolitionnistes rétorquent que la prostitution "libre" n'existe pas ou qu'elle est extrêmement marginale. La mission Bousquet-Geoffroy estime ainsi que les prostituées qui revendiquent leur condition n'ont pas vraiment consenti à ce qui leur arrive : face à la misère, elles ont adopté des stratégies de survie qui finissent par les placer dans une véritable impasse. Leur destin est donc le fruit d'un choix "contraint" dont elles restent ensuite prisonnières. "L'exercice de la prostitution crée des addictions et des habitudes dont il est difficile de se défaire", affirme la mission parlementaire. Aux yeux des députés, la parole des prostituées qui affirment avoir choisi leur destin n'est donc qu'un séduisant mirage.

Cette analyse des choix "contraints" fait sourire la philosophe Michela Marzano, qui a dirigé le Dictionnaire du corps (PUF, 2007). "C'est le cas de tous les choix que nous faisons : ils ne sont pas complètement libres, ils sont influencés par ce que nous avons vécu ou par des contraintes économiques et sociales qui nous sont extérieures, ce qui ne nous empêche pas, parfois, de les revendiquer." Certains voient même dans ce refus de prendre au sérieux la parole des prostituées "indépendantes" une fâcheuse condescendance. "Cette attitude est le péché originel de l'abolitionnisme, affirme la politiste Amélie Maugère, du Centre international de criminologie comparée de l'université de Montréal. Depuis la fin du XIXe siècle, il considère que le consentement des prostituées n'est pas pertinent, comme si elles étaient d'éternelles mineures ou de pauvres victimes."

Les prostituées "indépendantes" sont-elles nombreuses ? Nul ne le sait vraiment. Selon l'Office central pour la répression de la traite des êtres humains, il y aurait environ 20 000 prostituées en France, mais ce chiffre est plus qu'incertain. La prostitution de rue est repérable - à Paris, la préfecture comptabilise 800 prostituées, les Amis du bus des femmes, 500 "traditionnelles". Mais il est infiniment plus difficile de connaître les pratiques des salons de massage ou des bars à hôtesses, les contours de la prostitution occasionnelle étudiante ou le nombre d'escort girls - le sociologue Laurent Mélito comptabilise 10 000 annonces Internet, dont 4 000 émaneraient de prostituées "indépendantes". Selon la mission Bousquet-Geoffroy, les années 1990 marquent le déclin de la prostitution "traditionnelle" au profit des réseaux de traite et des annonces sur Internet, mais cette analyse est contestée.

Plus largement, le débat porte sur le sens même de la prostitution. En acceptant des relations sexuelles tarifées, les prostituées exercent-elles un travail, comme l'affirment les partisans de la reconnaissance de ce "métier" ? Ou louent-elles leur corps, ce qui est, selon la Convention de 1949 pour la répression de la traite, "incompatible avec la dignité et la valeur de la personne humaine" ? Pour Act Up ou le Syndicat du travail sexuel, la réponse ne fait pas de doute : les prostituées fournissent une "prestation" qui nécessite un certain savoir-faire, comme tous les travailleurs. Pour eux, la violence et l'aliénation qui règnent dans ce milieu ne viennent pas de la prostitution elle-même, mais de la stigmatisation morale de celles qui la pratiquent.

Pour les abolitionnistes, au contraire, la prostitution en elle-même est un asservissement. Peu importe que la prostituée ait donné ou non son consentement. "On ne dispose pas de sa propre dignité, affirme le philosophe Dominique Folscheid, auteur de Sexe mécanique, la crise contemporaine de la sexualité (La Table Ronde, 2002). La prostituée est une esclave à temps partiel : elle crée un double de son corps qu'elle laisse à la disposition d'autrui, comme s'il s'agissait d'une chose dont on pouvait fixer le prix. Or Kant nous enseigne que la dignité consiste précisément à respecter aussi bien sa propre personne que celle de tout autre comme étant sans prix."

Bien des témoignages de prostituées nourrissent cette vision aliénante de la prostitution. Dans un livre paru en 2001, Nelly Arcan, une escort girl québécoise qui s'est suicidée en 2009, raconte ainsi dans un effroi vertigineux la "dévastation de ce qui unit la putain à son client". "Même assise ou couchée, jamais je ne pourrai l'être assez pour toucher le fond de ma chute, il faudrait que je tombe en bas de ma chute, il faudrait que je tombe en bas de ma chaise, en bas de mon lit, il faudrait que s'ouvre le sol pour que je puisse dévaler infiniment vers les profondeurs de la terre." En France comme ailleurs, la prostitution reste d'ailleurs associée à un imaginaire de souillure et d'impureté : à part le comédien Philippe Caubère, qui ose aujourd'hui, dans l'espace public, revendiquer son penchant pour la sexualité vénale ?

Cette vision de la prostitution laisse cependant beaucoup de spécialistes perplexes. "Il s'agit certes d'un univers violent où l'on trouve de la traite et des proxénètes, mais il y a aussi des prostituées indépendantes, des escort girls qui travaillent sur Internet ou des occasionnelles qui exercent un autre métier, constate la politologue Janine Mossuz-Lavau. Certaines souffrent, mais ce n'est pas le cas de toutes. Il y a des prostituées qui choisissent leurs clients et leurs tarifs, et qui ne souhaitent pas arrêter. Au nom de quoi faudrait-il leur interdire de travailler ?" La pénalisation, affirment-ils, aurait en outre l'inconvénient de rejeter les prostituées dans la clandestinité, l'isolement et la violence. "Cela conduira à dégrader la situation de ces personnes que l'on prétend protéger !", soupire Lilian Mathieu, sociologue au CNRS.

Mais sur ce sujet comme sur bien d'autres, c'est souvent l'enjeu symbolique de l'interdiction qui fait débat. Pour les abolitionnistes, la pénalisation du client est une manière radicale d'affirmer que le corps des femmes n'est pas "à vendre" : il s'agit de "penser l'éducation de la société dans son ensemble", affirment Danielle Bousquet, Christophe Caresche et Martine Lignières-Cassou. Une profession de foi qui fait frémir certains intellectuels. "Dans l'idéal, la sexualité, c'est, bien sûr, le désir réciproque irrépressible, sourit Janine Mossuz-Lavau. Mais le législateur ne peut pas raisonner uniquement en fonction d'un idéal. On ne peut pas décréter autoritairement la fin d'un certain nombre de phénomènes de société."

Beaucoup craignent en outre que l'interdiction de facto de la prostitution soit une manière, pour le législateur, de faire intrusion dans la vie privée en édictant du haut de sa tribune une "norme de la bonne sexualité" - partagée, égalitaire et gratuite. "Les pouvoirs publics instaureraient ainsi une forme de police des comportements privés, un regard inquisiteur sur notre sexualité", résume Amélie Maugère. Une critique que les abolitionnistes repoussent en invoquant le respect de l'égalité hommes-femmes. Sauront-ils convaincre l'hémicycle et placer la France dans le sillage des pays scandinaves comme la Suède, mais aussi la Norvège ? Ils veulent y croire.

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Il était tellement con que, chaque fois qu'il disait quelque chose d'intelligent, il se retournait pour voir si c'était quelqu'un d'autre ( Wolinski ) Image


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 Sujet du message : Re: R. Bachelot part en croisade
MessagePosté : dim. 27 nov. 2011, 23:36 
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Je les exècre tous ces donneurs de leçons qui connaissent avec certitude ce qui est bon pour les autres :roll: ne dit-on pas que l'enfer est pavé de bonnes intentions :devil:

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 Sujet du message : Re: R. Bachelot part en croisade
MessagePosté : sam. 03 déc. 2011, 15:29 
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"La prostitution est la dernier maillon de la violence faite aux femmes" Par Caroline Politi, publié le 30/11/2011 à 11:50

Le syndicat des travailleuses du sexe s'insurge contre la Convention Abolition qui veut pénaliser les clients de prostituées.
34 associations tenaient ce mardi une convention à l'assemblée nationale pour réclamer la pénalisation des clients de prostituées. Une idée inspirée du modèle suédois.

"Payer un rapport sexuel, c'est l'imposer." Tel pourrait être le slogan de la Convention Abolition qui se tenait ce mardi à l'Assemblée nationale. Lancée par trois associations de défense des femmes et d'aide aux prostituées, elle réclame notamment la pénalisation des clients. "La prostitution doit être reconnue comme un système de violences, explique Claire Quiret, la porte-parole du mouvement. Obliger les femmes à avoir des rapports sexuels en échange d'argent ne relève en rien de la liberté, c'est la perpétuation de l'idée selon laquelle la sexualité masculine est irrépressible et doit être satisfaite à n'importe quelle heure et à n'importe quel prix."

Cette idée est calquée sur le système suédois. Depuis 1999, acheter un "service sexuel" est interdit et les contrevenants à la loi risquent des amendes et des peines allant jusqu'à six mois de prison. Selon un rapport du ministère de la Justice suédois publié en 2010, cette mesure aurait permis de faire baisser de moitié la prostitution de rue, grâce à l'aspect dissuasif de la mesure. Comme en Suède, les membres de la convention inscrivent cette démarche dans le cadre de la lutte contre les discriminations. "La prostitution est la dernier maillon de la violence faite aux femmes. L'interdire est donc une étape vers plus d'égalité au sein de la société", assure Claire Quiret.

"Cette convention confond la prostitution choisie et subie"

A quelques mètres de l'Assemblée, le Strass - le syndicat des travailleuses du sexe - et quelques prostituées manifestent contre cette convention, faute d'y avoir été invités. Selon eux, la convention nie la liberté de certaines femmes, sous couvert d'égalité. "Cette convention confond la prostitution choisie et subie, s'insurge Josiane. Moi, ça fait quarante ans que je fais ce métier et je ne me considère pas du tout victime de violence. Au lieu d'essayer de chasser les clients, les flics doivent se concentrer sur les réseaux qui emploient des filles contre leur volonté. C'est elles qui se sentent victimes de la violence dont parle la convention, pas celles qui ont choisi ce boulot." "Il faut penser au plus grand nombre, retorque Claire Quiret. Si pour une minorité, la prostitution est un choix, la majorité des travailleuses du sexe la vit comme une pratique destructrice et d'une violence extrême. C'est comme le don d'organe: certaines personnes vont donner un rein en toute conscience, mais on sait que si on autorise cette pratique, les dérapages seront fréquents", assure la porte-parole de la Convention Abolition.

Les manifestants craignent également que cette mesure, sous couvert d'aider les prostituées, rendent leur situation encore plus pénible. "Pénaliser les clients ne mettra pas fin à la prostitution mais contribuera à isoler un peu plus les filles, s'indigne Cloé Navarro, porte-parole du Strass. Elles seront obligées de mieux se cacher et seront donc moins bien protégées. C'est ce qu'il se passe dans le pays dans lesquels c'est déjà interdit: la prostitution est la même qu'ailleurs, mais ceux qui ne veulent pas la voir, ne la voient pas." Un membre d'Aides, également présent aux côtés du syndicat, s'inquiète des conséquences néfastes d'une telle mesure: "En condamnant les prostituées à se cacher encore un peu plus, on les éloigne de toute prévention. On risque d'assister à une recrudescence des MST à cause d'une telle mesure", s'inquiète Fred Bladou. Mais selon le rapport suédois, la prostitution ne peut être entièrement clandestine puisqu'elle doit être accessible et publicisée pour les clients.

Notre travail n'est pas uniquement sexuel,il est également social
Les détracteurs de la convention s'inquiètent enfin d'une recrudescence de la violence sexuelle. "Notre travail n'est pas uniquement sexuel, assure Cloe Leprince, il est également social. Les hommes qui viennent nous voir nous parlent de leurs problèmes, de leurs pulsions et de leurs angoisses. Nous faisons le tampon dans la société."

La convention entend interpeller les politiques en matière de prostitution et faire reconnaitre les prostituées comme des victimes et non comme les coupables. Elle souhaite, en effet, que la loi sur le racolage adoptée en 2003 par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, soit abrogée et qu'une politique d'accompagnement des travailleuses du sexe soient mises en place. "Pour faire cesser la prostitution, il faut proposer aux prostituées des alternatives plutôt que de les marginaliser. Elles ne sont pas à l'origine du système, elles en sont les premières victimes", poursuit la porte-parole.

Le 6 décembre prochain, les différents présidents de groupe à l'Assemblée nationale déposeront ensemble une proposition de résolution, mais dont l'objectif sera probablement largement en deça des attentes des prostituées.

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