Je ne sais si je poste au bon endroit....
Haaa, la soumission.. le méga fantasme! Ce n'en est pas un pour moi! Je ne rêve pas de me dire soumise simplement parce que celà me permet d'exister, que celà fait bien sur mon CV ... allons, poussons plus loin, pour faire partie d'un cercle! Ce n'est pas non plus, un "jeu" où l'on s'amuse à jouer avec toute sorte d'accessoires, à jouer à "panpan cucul". Ce n'est pas ma conception et non plus mon envie, mon besoin. C'est un sacré travail.... un travail sur soi-même. Ce n'est pas simple, c'est empreint de douleur... de cette douleur que l'on ressent au plus profond de soi, cette douleur qui remonte, qui s'éloigne mais qui .... n'en demeure pas moins diffuse.... qui vient vous rappeler néanmoins que vous êtes vivant, que quelque chose en vous palpite.
J'écris en cet instant, bousculée par mes larmes, asticotée par ma colère et je parviens pour autant à sourire aussi....
Je ne peux plus entendre ou plutôt j'ai du mal à entendre, certains propos qui sont aux antipodes de ce que je suis, de ce que je vis.
Mais qui suis-je donc? Simplement une enfant "oubliée", une adolescente dans la fuite, fuite qui m'amènera à me perdre un peu plus... épouse, mère, hôtesse de maison, infirmière, intendante, ayant un statut socio-professionnel mais dans une parfaite dénégation de mes propres désirs, souhaits, envies. Un voyage dans l'addiction mais il reste de ce palpitement qui me dit que ce n'est pas la solution. Alors, je fais demi-tour et je reviens, je remonte... mais différente avec une volonté qui n'est que celle de vivre. De vivre tout simplement avec ce que je suis, à partir de ce que je suis... Un divorce et une nouvelle rencontre. Oh, une rencontre que je savais pour autant sans avenir.. à nouveau une séparation.
Je suis douée dans ma fonction parentale, je suis une professionnelle reconnue... Et?... Quid de la femme? Je la sais là, elle ne demande qu'à surgir, à (re)prendre sa place... Histoire banale et tellement commune à certain(e)s d'entre nous.
Je n'ai pas choisi la soumission par caprice, pour exister, pour me trouver un Dom qui va me faire jouir.. et qui va jouir de moi! Pas besoin d'un Dom d'ailleurs, le net regorge d'hommes qui peuvent remplir cette fonction... Après, comment? Ça c'est une autre question.
Au travers de la soumission, je bosse... On bosse! et pas qu'un peu! Comment? Ha mais oui, il y a du sexe mais ce n'est qu'un outil... Mince, je suis pas soumise alors?
Accepter de m'en remettre à l'Autre dans ses décisions parce qu'il va aller me chercher, accepter de poser les mots qui se taisent, accepter de ne rien maîtriser pour une fois, accepter de...de ne plus mener ma vie comme une combat contre les autres ou contre moi-même, accepter que j'ai moi aussi droit au bonheur et que je suis capable tout aussi bien de donner que de recevoir... C'est loin d'être aussi facile, mais j'ai choisi de vivre! Et même si celà me coûte en larmes, en énergie, en questionnement... il n'empêche que je bouge, que j'avance... vers ce qui est de ma construction. Et de celà, dépend mon devenir. Fou non?
C'est l'objectif que nous avons déterminé, c'est à partir de cet objectif que notre engagement s'est crée. Je peux à tout moment le rompre, tout comme lui. Ce n'est pas l'envie qui m'a manqué quelque fois tant la tâche me semblait immense.. mais je tiens car j'en trouve bénéfice.
Oui, je trouve bénéfice dans nos longues discussions... Mince, un Dom qui tient le "crachoir" à sa soum"? Qui la mène se promener ou boire un café? Oula... mais qu'est-ce donc celà? Nous voici donc à bousculer ces fameuses représentations où la soumise ne serait là qu'à satisfaire son illustre Dom, son Seigneur et Maitre.... Mon Dom, ce Héros! Et en plus, elle sera une bonne soumise et pourra le dire à tout le monde (je sais, je provoque mais suis-je si loin de la vérité?)
Et pourtant, même dans ces instants, on travaille. Je ne m'en aperçois pas mais je verbalise, je me parle... Mais je reçoit aussi de ce qu'il est, de ce qu'il me dépose. Échange, simple échange car....
Au delà du Dom, c'est l'ami. Nous sommes dans une relation chargée d'affects dans toutes ses dimensions et c'est au regard de celà que j'accepte le Dom. Il n'est pas mon amant, il ne le sera jamais. Il a sa vie, j'ai la mienne et outre une profonde affection et amitié, aucun autre sentiment ne nous lie. Et c'est en ces instants où les sourires me viennent quand je me rappelle les fous-rires et les taquineries mutuelles que se font des complices.
Là où la colère revient c'est cette méconnaissance que possède certain(e)s en pensant que se soumettre revêt de l'aisance... Possible, mais pas dans ce que je vis en tout cas!
_________________ Chevaucher la brume ..... regarder l'avenir ..... Liberté!
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